Uncharted : The Lost Legacy est sorti ce 22 Août. C’est Andrew qui s’est collé plusieurs heures devant le jeu. Il nous livre ses impressions !
Chaque console a eu sa mascotte. Nintendo a Mario, Sega a Sonic et Sony – avec sa Playstation – a eu Crash Bandicoot, crée par Naughty Dog. Quelques générations plus tard, avec la PlayStation 3, Naughty Dog nous a donné une nouvelle mascotte : Nathan Drake. Un aventurier hors du commun, respirant les séries des années 30, Indiana Jones et transpirant Lara Croft à pleines gouttes. Drake est le Indie que l’on aurait tous voulu être : un mec à qui il arrive les pires catastrophes, normal, mais avec cette pointe de classe et de savoir tellement Lara Croft-esque. En somme, Nathan Drake est un plagiat d’un plagiat d’un plagiat, un retour aux sources divertissant et ludique. Puis arrive The Lost Legacy. Un DLC (contenu téléchargeable) à Uncharted 4 : A thief’s End. Sans grande hype, sous les radars. Mais était-ce réellement nécessaire ? Vaut-il la peine de le prendre de suite ou attendre peut-être un futur pack comme ils ont fait avec The Last Of Us sur PS4 ?
Naughty Dog, la boîte derrière The Last Of Us et la saga Nathan Drake, nous lance un petit DLC qui se termine en 7 heures (9 si vous êtes comme moi, à tourner en rond et à fouiller chaque recoin). Et comme le DLC de The Last Of Us, Left Behind, on ne se retrouve pas dans la peau du personnage principal de la franchise, mais dans celle d’un des personnages secondaires d’Uncharted 2 et 3 : Chloe Frazer. Elle est à la recherche de la défense de Ganesh, un artefact puissant que recherche aussi le grand méchant de l’histoire, un Indien (Asav) à la tête d’une armée qui souhaite déclencher une guerre civile. Chloe est accompagnée de Nadine Ross, une des antagonistes d’Uncharted 4. C’est un choix intéressant que d’éclairer un ennemi formidable du jeu précédent sous une lumière différente et la rendre appréciable en tant qu’héroïne.
Se situant peu de temps après Uncharted 4, Nadine a besoin d’argent après avoir coulé sa boîte de mercenaires suite aux évènements du jeu précédent. Et les deux personnages se siéent à merveille. On retrouve l’humour typiquement Naughty Dog/Nathan Drake, avec des références humoristiques avec l’apparition soudaine du frère de Nathan, Sam Drake. On note le refus des personnages d’utiliser des « boîtes » pour grimper plus haut (un des gros soucis d’Uncharted 4, des boîtes partout !). L’antagoniste, Asav, est le genre de méchant qui fait froid dans le dos : calme et qui n’élève jamais la voix, il est capable de battre Nadine au corps à corps les mains dans le dos (et vu ce qu’elle a pu faire à Nate, c’est dire !).
Quand les personnages ne font pas des leurs, la mécanique principale du jeu prend le relais. Les puzzles, assez compliqués pour ne pas les réussir du premier coup, mais assez faciles pour ne pas avoir à se renseigner pour les compléter, donnent l’impression que l’on est doué, et sont assez variés pour ne pas s’ennuyer – notamment lorsqu’il s’agit d’aligner des ombres chinoises sur une peinture sur un mur. Ces puzzles permettent une véritable évolution du et dans le décor. Parlons-en peu du décor. En clair, il est magnifique. Le jeu se situe dans un espace très ressemblant au niveau de Madagascar d’Uncharted 4 à l’exception qu’au lieu de l’ambiance rougeâtre, on trouve une jungle luxuriante indienne. Et rien ne vaut la jungle luxuriante si l’on ne peut pas monter à dos d’un éléphant (si, ça arrive, promis !). La carte se traverse assez rapidement, mais offre énormément de panoramas, histoire de montrer à quel point la Playstation 4 peut donner comme beaux paysages.
Cependant, malgré tout cela, Uncharted : The Lost Legacy a quand même des airs de déjà vu, qu’ils soient assumés ou non. On a très vite l’impression que manœuvrer Chloe à travers les ruines et la jungle, elle n’est qu’une refonte de Nathan Drake : les animations de saut sont exactement les mêmes par exemple. On retrouve tous les ingrédients qui ont rendu le dernier Uncharted intéressant : la jeep pour se balader ou descendre les rivières et les cascades, voire même démolir les portes qui gênent le passage avec le treuil embarqué. La voiture blindée qui bizarrement arrive à nous suivre où que l’on aille et que l’on finit par faire exploser dans une séquence certes haletante, mais re-hâchée. Sauf que là ,justement, c’est du réchauffé et ce n’est plus du neuf ! Le lancer de grappin qui, quand on réussit les enchaînements, rend fier et fait sourire. Mais malheureusement – et c’était le cas dans Uncharted 4 – ces enchaînements se réussissent très peu souvent. On finit par se balancer au bout d’une corde pendant 2 minutes avant de se décider à sauter… On finit par le faire en entendant sa partenaire crier « Non ! Frazer, non ! ». Et au bout de la 5ème fois, cela devient frustrant. Tout comme dans Uncharted 4.
L’histoire, bien qu’intéressante et révélatrice sur le passé d’un des protagonistes et sur le présent (voire l’avenir) de l’autre est somme toute assez facile… On est lancé in media res et le jeu s’attend à ce que l’on comprenne et accepte tout le package dès le début. Pas de flashbacks, pas d’explications (au début du moins).
En somme, en vaut-il la peine ?
Oui, si l’on a encore faim d’Uncharted. On retrouve les mêmes mécaniques, le même genre de décor, ennemis, armes et puzzles. Cela fait du bien de retrouver des personnages féminins qui sont normaux, pas hautement « sexuelles » pour plaire à un public clairement masculin. Chloe Frazer se joue comme une Lara Croft, mais sans cette sexualité latente. Peut-être que la suite de la saga pourrait se concentrer sur Chloe maintenant que Nathan a arrêté ses aventures pour vivre une vie paisible ?
En tout cas, ce DLC assez divertissant malgré ces airs de déjà-vu pourra combler les fans de la saga en attendant un prochain titre et permet de se replonger dans le mythe une dernière fois. Juste histoire de.
PS : La fin est grandiose, digne d’Uncharted et Naughty Dog ! C’est ouffissime !
Andrew