De : M. C. Beaton
Sur un coup de tête, Agatha Raisin décide de quitter Londres pour goûter aux délices d’une retraite anticipée dans un paisible village des Costwolds, où elle ne tarde pas à s’ennuyer ferme…
J’avais remarqué cette saga en librairie dont quatre tomes pour le moment sont traduits en français. Évidemment que les couvertures attirent. C’est frais, léger et plutôt réussi. Je ne sais pas pourquoi en revanche j’ai cru dans un premier temps que Agatha Raisin était plus jeune. Peut-être que l’évocation d’un charmant James Lacey me troublait déjà. Ouais, méfiez des apparences et des quatrièmes de couvertures affriolantes.
Ce n’est pas une saga mauvaise si vous lisez les tomes espacement. Vous y trouverez votre compte de cette façon. Une lecture plaisante, rafraichissante. Une héroïne dans le pur humour anglais entre tradition et modernité. Pour le côté gaffeuse, je dirai la sœur spirituelle de Bridget Jones ; et pour le côté grande gueule, ben j’ai pas encore trouvé d’équivalence. Pour le côté détective, peut-être un peu de Angela Lansbury de Arabesque sans oublier Miss Marple.
– J’ai l’air grosse , remarqua Agatha , la mine lugubre .
– C’est les caméras , mon chou , ça rajoute toujours des kilos .
Je dois admettre que le pari était risqué de mettre une femme dans la cinquantaine révolue en tant que personnage principal. Une femme néanmoins toujours active ; séduisante et habité de désirs dés qu’il s’agit de son voisin. Parfois même, en dirait une adolescente. Pas que ça soit impossible surtout en littérature mais on connait notre société pour sa soif éternelle de jeunesse, de sang neuf.
Là où le bât blesse finalement c’est que c’est convenu, répétitif. D’où mon conseil très avisé de ne pas lire les tomes les uns après les autres de suite. Parce que ça finit par agacer la mécanique bien huilée à force. Autre point qui m’a un peu dérangé c’est le côté un peu arriéré qui ressurgit ici et là notamment au niveau des personnages féminins. Soit elles sont soumises soit célibataires et forcément désespérées de l’être. Soit » parfaite » épouse et mère au foyer. Et quand, les femmes osent se rebeller un peu ça tourne au vinaigre pour ne pas dire au meurtre.
Disons que le fin fond de la campagne anglaise c’est Wisteria Lane au plus bas de ses saisons. Des desperate housewives pas toujours au top mais toujours des secrets à cacher. Tout le monde peut être le coupable comme dans les romans de la très et jamais égalée Agatha Christie. A la fin, à force de rocambolesque et de grotesque, la sauce à la Agatha Raisin ne prend plus vraiment. A part, si on s’y tient à deux voir trois fois dans l’année. A consommer vraiment avec modération pour une fois !
De : Rupert Gregson-William et Christopher Willis.
Agatha Raisin est une professionnelle spécialisée dans les relations publiques qui décide d’abandonner sa vie à Londres dans l’espoir de prendre un nouveau départ dans le village faussement calme de Carsley. Elle se retrouve très vite impliquée dans différentes affaires et commence à résoudre des mystères pour les habitants du village.
On était en droit de se dire que l’adaptation cinématographique aurait su se démarquer efficacement de l’œuvre littéraire. En d’autres termes, réussir là où le roman peine. Que nenni ! C’est même pire. Et comme toujours, celle qui s’en sort le mieux c’est Agatha Raisin.
La caricature tue la caricature. Et, il y en a overdose ici. Les personnages pour commencer. On en a raccommodé certains en les associant à d’autres pour n’en faire qu’un. Quel est l’intérêt ? Ou d’autres sont inventés comme le chef de Lee qui n’est pas sans rappeler un certain chef Wiggum.
C’est dommage car encore une fois il y avait du potentiel. Par exemple, d’avoir creusé davantage l’attachement de Lee pour Agatha. Même si, tout est tourné au ridicule. Certes, le ridicule ne tue pas quoique ! A voir en dernier recours, un soir où on a pas du tout envie de se prendre la tête. Et quitte à choisir, vaut mieux le livre.