[CRITIQUE] : Sweet Virginia (Étrange Festival)

Par Fuckcinephiles

Réalisateur : Jamie M. Dagg

Acteurs :  Jon Bernthal, Christopher Abbott,  Imogen Poots, Rosemary DeWitt...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Policier, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h40min.

Synopsis :

Le gérant d'un motel côtoie sans le savoir un dangereux tueur responsable d'un récent massacre dans une ville voisine...
 
Critique :

Tranquillement mais sûrement, le follement mesestimé Jon Bernthal est en train de se concocter une filmographie joliment solide, aussi bien sur le petit que sur le grand écran, à coups de seconds rôles remarqués - et remarquable.
Après avoir explosé grâce au rôle de l'impulsif Shane dans The Walking Dead, et après avoir trainé sa carcasse méchamment charismatique chez bon nombre de cinéastes talentueux (Scorcese, Ayer, Villeneuve,...) dont certains en devenir, le Punisher du giron Marvel de Netflix commence à récolter le fruit de son dur labeur en grignotant de plus en plus de rôle-titre.


Preuve en est avec Sweet Virginia, premier long-métrage de Jamie M. Dagg qui s'est offert une double présentation au Festival du Film Américain de Deauville et à l'Étrange Festival.
Pur thriller aussi sombre qu'il est d'une sobriété salvatrice, le premier essai de Dagg va à contre-courant des polars habituels en focalisant toute son attention non pas sur un crime et son meurtrier, mais bien plus sur ses répercussions au sein de personnages plus ou moins proche de ce triple homicide, dont Sam, campé par un Bernthal absolument incroyable.

En parfait contre emploi, le bonhomme fait montre d'une émotion bouleversante et impressionne en ancien champion de rodeo un poil paumé, qui se lie d'amitié avec un tueur à gages (excellent Christopher Abbott).


Thriller crépusculaire furieusement angoissant - à la lisière du western macabre - ou le calme faussement apaisant et lourd d'un patelin du trou du cul de l'Alaska se voit douloureusement brusqué par une tension palpable et quelques envolées brutales véritablement glaçantes; Sweet Virginia est un brillant exercice de style, captivant et maîtrisé, qui rappelle (de manière mesurée) les belles heures du cinéma des frangins Coen.
C'est ce qu'on appelle une belle surprise.


Jonathan Chevrier