Hermès est certainement un des douze olympiens les moins considérés par ses pairs. C’est un être qui se positionne entre le monde de l’enfance et le monde des adultes. Il oscille entre ces deux univers.
Pour l’utiliser en tant qu’archétype, il se distingue par son approche très légère de la vie. C’est quelqu’un qui ne tient pas en place. Hermès est le dieu des voyageurs, des commerçants, des voleurs… C’est-à-dire des individus qui se déplacent constamment. D’ailleurs, Hermès est aussi le dieu des routes et des carrefours.
Un personnage qui se fonde sur l’archétype de Hermès aimera l’aventure et les voyages.
Son manque de maturité apparent est ce qui le distingue du commun des hommes. Il n’a pas envie de devenir adulte. Et ce n’est pas qu’il se sente inférieur aux autres. C’est un mode de vie.
Il pense que les adultes sont quelque peu aveugle quant à leur existence morne et superficielle.
On ne peut pas dire non plus qu’il fasse preuve de candeur. Cela a certainement rapport avec sa spiritualité. Il n’a simplement pas envie de tomber dans le désordre facile de l’amour pour les biens matériels. C’est une passion qu’il considère comme une corruption de l’âme.
Un amuseur public
Souvent les gens cherchent sa compagnie non pas pour être avec lui mais parce qu’ils savent qu’il peut les mener dans les endroits où ils pourront prendre du plaisir. Mais qu’importe qu’on se serve de lui car il s’amusera aussi, comme un enfant.
Il est convaincu que la vie peut être amusante et il est bien déterminé à en profiter. Et ce n’est pas la richesse factice ou le besoin de posséder qui l’accapare. Qu’il vive dans le dénuement ou dans l’opulence, sa façon de voir le monde est d’en profiter.
La liberté est une notion importante dans un tel archétype au point de ne jamais sérieusement s’engager (sur le plan des affaires ou dans des amours romantiques).
Aimer est une affaire bien trop sérieuse pour lui qui reviendrait à se perdre dans un labyrinthe. Et les femmes de son entourage doivent comprendre cela si elle souhaite rester près de lui.
On ne peut jamais vraiment le situer socialement. Quelque soit la communauté qu’il traverse (souvent momentanément), il s’en accommode. C’est un être quelque peu volatil qui n’est jamais là où on l’attend.
Comme conséquence de sa vie de bohême, il est capable du meilleur comme du pire. Moralement parlant, s’il lui en prend l’envie, il est capable de commettre des actes immoraux. Et même s’il a conscience que son action n’est pas très légale, il s’en moque.
Un esprit libre
Voire anticonformiste. Partant, les conséquences de ses actes ne le préoccupent pas plus que cela parce que de toutes façons, il vit le moment présent sans retenue ni contrainte. Il vit sans règle ni modération.
Son seul code moral est de ne pas blesser autrui. Est-ce qu’un enfant sait lorsqu’il fait le mal ?
C’est un être assez curieux et qui n’est jamais satisfait. Il essaie beaucoup de choses et dans toutes ces expérimentations, il adore avoir un public. En fait, il adore être au centre de l’attention.
Parmi les activités professionnelles qu’un tel personnage pourrait suivre, il faut savoir qu’il déteste se sentir confiné. C’est-à-dire qu’un emploi à horaires fixes ne correspond pas du tout à l’image que l’on se fait d’un tel archétype. Il faut au contraire lui trouver une activité itinérante par laquelle il pourra faire de nombreuses rencontres.
La seule chose qui lui importe, c’est sa liberté. Gardez en mémoire que le dieu Hermès est le dieu des routes et des carrefours. Là où il est, il doit pouvoir se rendre où il veut au gré de sa volonté ou de son intuition. C’est un être que l’on n’enferme pas.
C’est un personnage qui peut disparaître plusieurs jours sans donner signe de vie à quiconque. Et il est toujours à la recherche d’une nouvelle aventure. Ce qui peut aussi lui causer des problèmes.
Il adore relever des défis. D’ailleurs, il semble que tout dans sa vie n’est que défi. Comme s’il fuyait perpétuellement l’ennui. Néanmoins, il peut être seul tant qu’il a quelque chose de frais et de nouveau qui lui occupe l’esprit.
Il est insouciant. Cela peut lui servir comme le desservir. Mais qu’importe. Il est heureux comme cela. Son insouciance est peut-être ce qui lui permet de rester jeune. Et quel que soit son âge.
D’ailleurs, il comprend les enfants et leur capacité à jouer, à créer et leur insatiable curiosité qui les pousse à toujours désirer quelque chose qu’ils ne peuvent souvent que bien difficilement atteindre.
Un tel archétype a besoin d’un environnement jeune. Il pourrait être un professeur éprouvant une véritable fierté à exercer son métier.
Si un jeune a des difficultés, il n’hésitera pas à lui porter secours ou bien trouvera le moyen de l’aider d’une manière ou d’une autre même si cela représente un risque pour lui-même.
La peur de l’enfermement
La maladie ou l’emprisonnement sont parmi les plus grandes frayeurs que peut connaître un tel archétype. Cela peut le mener à la folie. La folie est un sujet délicat à manier pour un auteur mais si cela concerne son projet, il peut envisager de travailler autour d’un personnage épousant certains traits de cet archétype fondé sur Hermès.
Ce personnage fuit aussi l’ennui. C’est comme si soudain, il se sentait paralysé. Hermès est un dieu toujours en mouvement. Parmi ses attributs figure le pétase, ce chapeau dont se coiffait habituellement les voyageurs grecs.
Parfois sa fougue lui fait prendre des risques. Et il le sait. Ces moments d’adrénaline sont vraiment des moments d’exaltation pour lui.
Connaître et comprendre sont une grande motivation pour lui. Sa curiosité est souvent ce qui fait avancer l’intrigue. De ce fait, il est souvent imprévisible. C’est d’ailleurs ce qui le rend assez fascinant au regard des autres.
Ces mêmes autres qui peuvent aussi l’apercevoir comme trop enfantin pour être véritablement pris au sérieux l’accusant d’une certaine frivolité.
Son énergie sans fin peut paraître usante pour ceux qui tentent de le suivre. Il semble faire feu de tous bois et il est difficile de le maintenir longtemps sur un même projet.
Un possible arc dramatique
C’est un personnage qui doit apprendre à se mettre à la hauteur des autres. Il semble insensible à leurs problèmes et non par malignité car il a tendance à voir le monde à son image.
Et il ne voit pas la peine qu’il peut causer dans son sillage. Il lui faut considérer les sentiments d’autrui s’il souhaite établir des relations saines et en particulier avec sa famille.
Il doit aussi apprendre à mesurer les conséquences de son comportement. Prendre ses responsabilités, s’engager auprès d’autrui lui apparaissent comme un moyen de le réprimer.
Pourtant cette relation à l’autre lui est nécessaire s’il ne veut pas souffrir de cette distance qu’il crée malgré lui par son comportement et ses attitudes envers autrui.
Quel événement dans son enfance a pu imposer sur sa personnalité un tel archétype ? Peut-être a t-il grandi dans un milieu familial houleux où ses parents ne s’entendaient pas et il a alors adopté une attitude de repli pour échapper à la tourmente.
Ou alors c’est sa spiritualité qui l’a conduit à devenir une sorte de vagabond dans la vie bien qu’il ne se livre à aucun prosélytisme. Les autres se tournent vers lui comme des papillons attirés par la lumière parce qu’il leur offre le sentiment d’être libre. Mais quelles chaînes cherche-t-il à briser ?
Son impulsivité peut cependant jouer contre lui. Elle peut le mener à des imprudences. Abattre des murs n’est pas toujours très sage surtout sur le coup de l’impétuosité. Etre fougueux est parfois dangereux.
Il doit apprendre aussi à s’engager dans des relations durables. Il doit vaincre cette peur qu’il a de l’autre, cette peur d’être pris dans les rets d’une relation trop sincère qui le priverait de sa liberté chérie.
Son meilleur moyen de défense pour fuir une relation qui pourrait l’étouffer est de ne plus donner signe de vie. Imaginez que votre personnage apprend qu’il va être père. Enthousiasmé dans un premier temps par cette nouvelle, il en concevra cependant une terreur insupportable. Et il fuira cette responsabilité. C’est un défaut qu’il devra corriger s’il espère devenir ce à quoi il aspire secrètement : un être responsable.
Un mensonge fatal
Le plus gros mensonge qu’il se fait à lui-même est de se croire invincible. Cela le conduit à prendre des risques inconsidérés ce qui est bon pour l’action de l’intrigue. Mais cette intrépidité se conclut souvent par des échecs personnels.
Il doit accepter qu’il est un être vulnérable. Et l’assumer.