Les Grands Esprits, c’est une histoire maintes fois vues du professeur qui se voit projeté hors de son petit confort pour tenter d’éduquer la jeunesse presque perdue des collèges et lycées de banlieue. Pour ma part, c’est comme pour Mary, on sait à peu près comment ça va se passer, mais ce n’est pas grave : j’aime voir le professeur qui va s’en prendre plein la tête pour changer sa manière de voir les choses ! Parce que oui, on n’enseigne pas de la même façon à des lycéens d’Henri IV qu’à des collégiens en REP (Réseau d’Education Prioritaire).
Le réalisateur Olivier Ayache-Vidal s’est immergé plusieurs années dans le collège que les spectateurs découvriront à l’image pour en faire ressortir toute la véracité et l’essence. Ainsi vous découvrirez les lieux, mais pas seulement. En effet, pour apporter plus d’authenticité, il n’a pas fait appel à des enfants acteurs, mais a tout simplement proposé à une classe de jouer aux apprentis acteurs. On imagine toute la difficulté, aussi bien pour lui que pour l’incroyable Denis Podalydès, pour travailler dans un environnement souvent indiscipliné. Rappelons que même si ce sont des collégiens en difficulté, ils restent avant tout des ados qui aiment s’amuser et n’hésitent pas une seule seconde à être dissipé avec une équipe de tournage autour d’eux.
À mon sens, la force du film réside dans la recherche, l’implication dont à faire preuve le réalisateur. Certains diront qu’il s’est octroyé des facilités, que cela ne se passe pas comme ça dans la réalité. Oui, on aimerait tous que cela soit aussi « facile », que tous les enseignants aient la formule magique pour donner le goût d’apprendre à ces jeunes, néanmoins, Les Grands Esprits peut proposer quelques solutions pour mieux les éduquer ou mieux les appréhender, les comprendre. D’ailleurs, des enseignants étaient présents dans la salle et ont félicité le réalisateur pour sa compréhension et sa retranscription du système éducatif en REP.
Les Grands Esprits n’a rien de nouveau, toutefois, on adorera l’habituelle justesse de jeu de Denis Podalydès, les possibles futurs talents qui se cachent parmi ces enfants, l’amour pour le métier d’enseignant et surtout, l’amour, le respect et l’estime pour les élèves.
Sortie en salles le 13 Septembre 2017.