Les défauts d’un personnage créent des défis pour lui et provoquent des frictions soit avec les autres personnages, soit avec les circonstances. Les attributs positifs le décrivent sous un jour plus aimable et lui permettent aussi de prospérer au cours de l’histoire.
C’est par ses attributs positifs qu’un personnage retrouve sa véritable nature.

Un auteur doit savoir trouver le juste équilibre entre les pôles positif et négatif de son personnage. Alors qu’une faille est un élément dramatique indispensable, ne voir que ce défaut chez le personnage le rendra détestable pour le lecteur (et si ce personnage est le héros de l’histoire, cela va à l’encontre de l’intention de l’auteur de faire apprécier son personnage principal).
Et inversement. Si le héros n’est montré que sous son jour le plus favorable en réussissant par exemple toutes ses épreuves, il sera trop parfait.
C’est bien de vouloir tendre vers la perfection, ce devrait être le but de tout homme. Seulement, cela est peu réaliste. Et le risque que le lecteur ne se reconnaisse pas dans un tel personnage est grand.

Comment trouver la bonne combinaison ?

D’abord, il est bon de commencer par planifier son projet essentiellement en décrivant les événements qui se succéderont. Il faut prendre aussi le temps de découvrir ses personnages. Comprendre, par exemple, les buts et les peurs de son héros afin de simplifier le processus de création dudit personnage.

Le brainstorming s’impose :

Qu’est-ce qui va se produire dans cette histoire ?
Ecrivez déjà les quelques scènes que vous envisagez. Définissez avant même le processus d’écriture du scénario, comment celui-ci va  se terminer pour le héros. Réussira-t-il ou non ?

Qui sera le personnage le moins adapté aux situations décrites dans l’histoire  ?
En effet, vous ne voulez pas faciliter la tâche de votre héros. Vous avez prévu que des choses terribles auront lieues. C’est la fondation de l’histoire. Maintenant, vous devez construire le personnage qui sera le moins apte à résoudre les circonstances dans lesquelles il sera jeté.
C’est par le biais de ces principaux défauts que vous pouvez faire en sorte que la tâche qu’il s’est proposé d’accomplir soit potentiellement impossible à réaliser. Que les faiblesses de sa personnalité le blesse, le freine dans ses tentatives ou le retienne d’avancer, rencontrer le succès doit paraître impossible.

Ensuite, ce seront ce qu’il y a de plus positif en lui qui l’aideront à contrer ou à surmonter ses faiblesses. Un personnage résulte ainsi en quelqu’un dont les faiblesses rendent la victoire difficile mais dont les traits positifs qu’il lui suffit de découvrir en lui-même l’aideront finalement à accomplir ses objectifs.

Qui est ce personnage qui me donne envie d’écrire sur lui ?

Posez sur le papier quelques notes qui décriront ce qu’il peut y avoir d’excentrique en lui, qui le distingue en quelque sorte du commun des hommes.
Quelles sont ses valeurs morales ? ses croyances ?
Vous devez sentir qui il est.

Plongez dans son passé. Qui ou bien qu’est-ce qui a pu le blesser ? Et pourquoi ? Qui lui a montré de l’affection ? A t-il trouvé sa place dans le monde ? Si c’est le cas, nul doute que cela doit lui conférer une confiance en lui et l’aider peut-être à surmonter certains obstacles.

Quels défis a t-il dû affronter ? Et l’ont-ils affermi ou au contraire affaibli ?
Maintenant que vous commencez à avoir une idée de qui il est, demandez-vous quelle est la chose la plus terrible qui pourrait lui arriver.

C’est précisément cette chose terrible qui doit construire votre intrigue. Développez-la de façon à que sa toute-puissance sur le héros travaille contre lui. Ne lésinez pas sur l’adversité qu’il devra croiser au cours de son aventure.

Lorsque vous savez ce qu’il aura à faire pour triompher, inventez-lui les failles qui vont bien pour lui bloquer la voie du succès. Gardez en mémoire que ces failles sont intérieures. Comme si ce personnage était son propre ennemi.

Le mensonge au cœur du personnage

Les failles que vous lui inventerez devront l’affaiblir d’une manière ou d’une autre. Elles vont venir corrompre ses relations aux autres personnages et l’aveugler sur ses peurs les plus profondes.

Au fond de chaque personnage, il devrait y avoir une blessure émotionnelle. Travaillez à partir de cette cicatrice qui se situe le plus souvent dans le passé du personnage. Concentrez-vous sur ce qui l’a fait souffrir au point de modifier totalement ses attitudes et comportements et de faire de lui la personne qu’il n’est pas.

Lorsque vous saurez quelles sont les failles qui l’ont éloigné de sa véritable nature, reconsidérez les forces qui devraient l’aider à vaincre l’adversité. Celles-ci l’assisteront aussi à porter un regard sur lui-même bien plus véritable, bien plus sincère.
Il en concevra une connaissance plus profonde de lui-même et cela lui conférera l’énergie nécessaire et utile pour confronter ses propres démons et émerger en un être meilleur.

Pour parfaire un personnage, les aspects positifs de sa personnalité doivent s’enraciner dans ses valeurs morales, l’aider à réaliser ses buts ou à s’acquitter de la mission que lui a notifiée l’auteur, lui permettre des relations aux autres bien plus riches et l’aider à trouver son identité.

Pour renforcer sa personnalité et définir clairement qui il est, les qualités positives de son être doivent se compléter les unes aux autres, satisfaire ses besoins (qui sont en lui, le désir est extérieur) et correspondre à ce qu’il considère de fondamental dans la vie et dans le monde.

Une évolution

C’est ce que va connaître le héros de l’histoire (et parfois même d’autres personnages aussi changeront). Une histoire nous apporte une certaine satisfaction parce qu’en tant que lecteur, nous voyons un protagoniste évolué et remporter la victoire alors que toutes les chances apparaissaient contre lui.

Cette évolution prend appui sur un aspect de sa personnalité qui le rendait faible, cassant quelque part. Le voir au cours de l’histoire prendre conscience de cette faiblesse et la convertir en une force magnifique est incroyablement gratifiant pour le lecteur.

Soyez créatif dans le choix des traits de caractère de votre personnage. Souvent, le trait le moins évident est celui qui apporte le plus d’opportunités pour surmonter l’adversité.
Dans Le Fléau de Stephen King, nous avons Tom Cullen qui souffre d’un léger retard mental. Il aimerait pouvoir être un peu plus astucieux pour pouvoir aider ses amis. Cependant, lorsqu’il est envoyé à Las Vegas, c’est justement sa simple nature et son manque de débrouillardise qui lui permettent de réussir là où d’autres plus malin que lui ont échoué.

Habituellement, l’empathie du lecteur envers le héros se fait par une reconnaissance de l’objectif du héros ou par une identification de la peine liée à une cicatrice émotionnelle. Ou encore par le désir de ce personnage principal à vouloir devenir meilleur.
Néanmoins, l’intérêt envers un personnage peut porter sur une qualité un peu surprenante comme une certaine excentricité dans son comportement ou certaines de ses préférences. Ce peut être aussi l’habileté du personnage dans certains domaines qui crée une connexion avec le lecteur.

Willy Wonka par exemple est un idéaliste. Son idée d’inviter les enfants dans sa chocolaterie est de trouver parmi eux celui qui est suffisamment responsable et bienveillant pour prendre sa suite. Cet idéalisme chez Willy est tout à fait inattendu et ajoute un rebondissement unique au dénouement de l’histoire.