Avec Mother! cette semaine, l'idée de la radicalité au cinéma était de rigueur. Elle revient avec le nouveau film de Christian Carion, réalisateur de Joyeux Noël, proposition singulière du genre du thriller à l'exception faite que contrairement à la cohérence déroutante proposée par Aronofsky, Mon Garçon souffre indéniablement de son concept de la première jusqu'à la dernière minute.
Un couple divorcé, un fiston kidnappé et une traque sans merci par le père. Non, nous ne sommes pas dans un nouveau reboot de Taken où Guillaume Canet enfilerait le costume tenu par Liam Neesom sous le blase Bryan Mills. Cela dit, ce serait beaucoup plus amusant que le résultat tenu par cette nouvelle collaboration Carion/Canet. Prenant le parti-pris de laisser la surprise du scénario en temps-réel à l'acteur, le pari semblait alléchant. Comme si le film pouvait à tout moment se diriger vers la voie d'un Taken ou d'un Prisoners improvisé dans le Vercors. Malheureusement, le film s'annule dès lors qu'il commence.
Impossible de trouver une once de crédibilité dans ce qui sera au final le semblable d'un téléfilm TF1. Puisqu'il s'agit d'un concept basé sur l'improvisation, tourné en 6 jours, on constate rapidement l'étendue des dégâts. Sur-exposition de la lumière, situations incompréhensibles compte-tenu des enjeux réels, jeu inexistant des acteurs, ceux-ci se contentant de postillonner sans arrêt et d'hurler des insultes. Raconté uniquement à partir des situations, le film ne laisse aucun place aux développements des événements et des personnages. Certainement que le film voulait nous privilégier le ressenti face à un tel dilemme (que ferions-nous si notre enfant était enlevé ?) plutôt qu'une réelle histoire mais le résultat est que l'on s'ennuie de pied ferme.
Il n'y a rien d'autre à dire sur Mon Garçon, tentative ratée de renouveler un concept au cinéma hexagonale, desservi par une photographie désagréable et un jeu d'acteur changeant de ton sans arrêt. N'est pas Villeneuve qui veut...
Victor Van De Kadsye