L’une des façons les plus efficaces de communiquer une image particulière à un lecteur est de lui montrer quelque chose qui soit similaire à cette image.
Les métaphores, les comparaisons, les analogies, l’incarnation d’une idée, le symbole, les allusions sont des moyens de pousser le lecteur vers la connexion que vous souhaitez qu’il réalise.
Ces figures de style offre des définitions et des applications quelque peu différentes. La métaphore, par exemple, laisse deviner une certaine similitude en mentionnant un point commun entre deux choses comme dans « un champ d’étoiles« . La similitude de son côté affirme clairement le rapport qui existe entre deux idées ou deux choses. Elle exprime directement le lien symbolique entre deux réalités qui sont alors comparées.
Ce qui est intéressant pour l’auteur, c’est qu’il peut user d’un procédé ou d’un autre selon le contexte qu’il décrit.
La métaphore
La métaphore est une analogie implicite. Pour qu’il y ait métaphore, il est nécessaire que les deux choses ou idées ou concepts comparés soient de nature différente. On n’établit pas par exemple une métaphore entre deux montagnes escarpées puisque ces deux choses comparées sont de même nature.
Par contre, dire que la chenille se transforme en papillon peut être une métaphore d’une transformation intérieure.
La métaphore consiste à dire que deux choses sont semblables sans affirmer directement qu’elles le sont. Ainsi, le lecteur interprète les choses différemment qu’il les perçoit. L’auteur décrit une situation et le lecteur en tire d’autres conclusions. Il faut simplement espérer que ces conclusions soient celles que nous souhaitions inspirer au lecteur.
La métaphore exige la participation du lecteur. Lorsqu’un auteur mentionne Richard Cœur de lion, il y a deux choses dans cette expression. La première est le personnage de Richard qui est véritablement présent dans l’histoire. On ne peut nier qu’il existe.
Cependant, ce cœur de lion est une évocation de l’être courageux qu’il est censé représenter mais cet objet n’est pas présent dans l’histoire. Il est alors demandé au lecteur de faire juste un petit acte de foi en acceptant que l’expression cœur de lion nous demande de croire que ce personnage de Richard est effectivement un homme brave et héroïque.
Vous savez aussi qu’un scénario est un outil destiné à un média visuel. Il faut donc montrer les choses. Une attitude, un comportement peuvent alors inférer une idée. Par exemple, un personnage se faufile de nuit dans un appartement. Soudain, un miaulement se fait entendre. Dans une scène, rien ne devrait être gratuit.
Ainsi, le miaulement sert à suggérer que ce personnage se déplace à travers l’appartement aussi silencieusement que pourrait le faire un chat. Vous n’exprimez pas ouvertement la comparaison, vous l’insinuez.
Lorsque vous souhaitez insister sur un concept, n’utilisez cependant pas différentes métaphores. Reprenez la même métaphore afin de ne pas troubler le lecteur. Considérez l’exemple des gants blancs dans Out of Africa, par exemple.
Les similitudes
La finalité est sensiblement la même que pour la métaphore sauf que dans le scénario, la similitude recherchée est exprimée par comme. Si dans une scène, vous stipulez que l’un de vos personnages se met à rugir comme un lion, vous indiquez clairement qu’il entre dans une rage folle.
Si vous écrivez que des objets volent en tous sens comme pris dans un maelstrom, vous ne suggérez pas un tourbillon, vous le décrivez littéralement.
La similitude est très pratique dans une fiction. Elle permet l’économie de mots ce qui est toujours utile dans un scénario. Selon le contexte, un auteur préfèrera alors soit utiliser la métaphore, soit se servir d’une similitude pour exprimer ce qu’il a à dire.
Pour le personnage qui s’est introduit dans l’appartement sans y avoir été invité, nous pourrions le décrire comme s’il se déplaçait aussi silencieusement qu’un chat. Ainsi, l’auteur choisit ce avec quoi il est le plus confortable.
L’analogie
Contrairement à la métaphore qui est une analogie implicite, l’analogie explicite est une comparaison. On compare un point commun entre deux choses par ailleurs de nature différente.
Par exemple, si vous voulez décrire que l’un de vos personnages est un prédateur envers la gente féminine, vous pourriez le montrer en présence d’un loup pour suggérer que le loup et l’homme partage cette même caractéristique de prédation.
Néanmoins, il nous manque une partie de l’information avec cette analogie. Pour asseoir totalement l’idée, il pourrait être judicieux de réserver une scène où une femme se retrouve seule face au loup qui la menace. L’homme pourrait alors intervenir pour la sauver et nous pourrions alors vouloir entraîner le lecteur sur une fausse piste car l’intention de l’homme est de disputer sa proie au loup.
L’allusion
L’allusion sert à décrire quelqu’un ou quelque chose en attirant l’attention du lecteur sur quelque chose d’autre. Mais ce ne sera pas n’importe quelle chose. En effet, pour que l’allusion fasse sens, il est nécessaire que cette chose à laquelle il est fait allusion soit reconnue par le lecteur.
L’allusion apporte une sorte de résonance universelle. Elle ne fonctionnera pas si le lecteur ne parvient pas à la relier à quelque chose qui lui parle. Alors que l’allusion est voulue par l’auteur, la référence qu’il emploiera doit lui être extérieure.
L’allusion n’altère pas la perception du lecteur. Elle n’est pas non plus nécessaire à la compréhension de l’histoire. Elle consiste à immerger le lecteur dans l’histoire en lui permettant de se remémorer des situations ou des événements similaires qu’il connaît. En somme, les allusions ajoutent de la valeur à une histoire.
L’allusion ne doit pas être gratuite. Si vous décidez de vous référer au Magicien d’Oz dans votre propre histoire, c’est d’abord parce que vous savez que cette magnifique histoire fera écho dans l’esprit du lecteur mais aussi parce que cette référence va servir votre propos.