Le problème des problèmes

Par William Potillion @scenarmag

Comme la vanité des vanités, le problème sont les problèmes eux-mêmes. L’équation est simple : les problèmes infectent notre pensée. Si nous les laissons définir qui nous sommes, si nous les suivons aveuglément, nos problèmes nous disent ce que nous ne pouvons pas faire.
Nous ne pouvons pas faire ceci ou cela. Nos vies deviennent alors négativité et manque.

Quelque que soit l’importance d’un problème et même s’il s’agit de résoudre notre aspiration au bonheur, le problème n’appartient pas ou plutôt ne devrait pas se situer au centre de nos pensées.
Un problème est un obstacle. Et abattre les obstacles, c’est avancer sur le chemin. Nous employons couramment des expressions comme une grande idée ou bien une grande histoire. Il y a un sentiment de grandeur qui s’exhale de ces expressions. Et cette grandeur n’est atteinte que lorsque nous renversons ce qui semblait apparemment inexpugnable.

Abattre l’obstacle avant qu’il ne nous abatte

Nous connaissons tous de modestes expectations. Ce n’est pas que nous nous sous-estimons. Seulement nos victoires nous semblent tellement improbables que tout ce que nous entreprenons, nous le tentons souvent pour le plaisir.
Mais parfois, les contes de fées peuvent se réaliser. Ce garçon sera t-il le compagnon de toute une vie ? Cette fille sera t-elle la compagne que je n’attendais plus ?
Ou mon scénario sera t-il vraiment produit ?

Mais le doute nous guette dans l’ombre. Et nous cherchons alors à ne pas faire d’erreur. Ces efforts que nous faisons pour accomplir les choses sans faire le faux pas qui les ruinerait définitivement ne nous aident pas. Au contraire, en voulant éviter les erreurs, nous en commettons d’autres. Et nous transformons les opportunités en fautes.

Nous ajoutons de la pression dans ce que nous faisons. Il suffirait pourtant d’être nous-mêmes. Nous nous efforçons de protéger un statut que nous croyons posséder alors qu’en fin de compte, si nous pouvions retrouver nos vraies valeurs, nous nous engagerions vers une série de réussites qui s’accorderaient avec ce que nous sommes vraiment.

Voir au-delà

Si nous ne cherchons pas à nous dépasser, nous resterons dans la médiocrité. Avec les facilités qu’offrent les médias visuels en matière d’équipements et de diffusion, la médiocrité est souvent l’image qui est renvoyée.

Se dépasser soi-même, c’est remettre cent fois ce qui a déjà été atteint afin de se rapprocher de l’excellence. La perfection est une abstraction métaphysique, rares sont ceux qui peuvent y prétendre dans notre monde bien trop terrestre pour cela.
Se débattre avec soi-même, c’est tenter de résoudre un problème somme toute commun. Mais cela signifie que vous avez un problème. On pourrait tout aussi bien faire les choses et souvent mieux si l’on a pas à lutter contre soi pour accomplir ces choses.

D’ailleurs, on découvre souvent des solutions sans même avoir eu le besoin de poser le problème au préalable. Pourquoi perdre du temps à comprendre un problème alors que l’on peut passer tout notre temps sur la solution ? Parce qu’on reste concentré sur les problèmes parce qu’ils sont très séducteurs et attirants. Et qu’il est difficile de penser à autre chose.

C’est comme si les problèmes consumaient tout notre champ de vision. Par exemple, si nous détestons faire quelque chose mais qu’il faut tout de même le faire comme de se rendre à un travail que l’on n’a pas vraiment choisi et que l’on n’aime pas, c’est seulement à cela que l’on pense.
Et lorsqu’on rentre chez soi, on ne fait que penser au lendemain qui se profile déjà. Et que dire du dimanche que l’on se gâche souvent en pensant déjà au lendemain.

Nous n’échappons pas aux frustrations que l’on se crée soi-même. On passe son temps à essayer d’éviter ce que l’on ne veut pas voir. Et à force d’être négatif, c’est tout notre être que nous dénions. Il nous est impossible de ne pas penser. Alors pourquoi penser à ce que nous ne voulons pas penser ?

Le problème est le problème

Souvent dans la vie réelle comme dans les vies fictives de nos personnages, nous sommes entraînés dans le rouage insupportable d’un problème qui définit nos vies.
Lorsqu’un problème apparaît ainsi chaque jour et que nous le posons ainsi chaque jour, il est indubitable que c’est une bataille perdue d’avance.

Et nous forçons les autres à nous rejeter. Ils ne le font certes pas de bon cœur mais ils sont épuisés de tenter de communiquer véritablement avec nous. Nous sommes tellement renfermés sur nous-mêmes que nous les excluons involontairement.  Et c’est pourquoi ils nous abandonnent à nous-mêmes.
Alors nous éprouvons toujours les mêmes frustrations et les mêmes échecs que nous avons toujours connus.

Parfois, nous nous inventons une vie imaginaire pleine de possibilités et de promesses. Nous nous réfugions dans une sorte de zone de confort (un lieu, bien souvent). Nous sommes libérés du fardeau de nos limitations et nous inventons une nouvelle version de nous-mêmes. Mais tout se passe dans notre esprit.

Il ne nous reste alors plus qu’à concrétiser cette personne que nous imaginons dans une personne de la vie réelle. Un auteur donne ainsi la vie à ses personnages.

Sortir du problème des problèmes

Ne penser qu’aux problèmes est probablement une des raisons majeures de nos échecs. Nous considérons nos problèmes trop importants pour que nous en détournions les yeux. Notre regard est orienté vers nos problèmes et c’est décourageant, intimidant et cela pompe toute notre énergie.

La solution consiste à se remplir l’esprit avec des idées qui vont enrichir nos vies. Un moyen d’y parvenir est de se tourner vers les autres. Il y a certainement des personnes que vous n’auriez même pas aperçues parce que vous faisiez du nombrilisme. Entraînez votre esprit à voir au-delà de vous-mêmes. Autrui possède certainement ce dont vous avez besoin.

Et puis, voir un problème toujours de la même manière est totalement improductif. Nous échouerons toujours à moins de donner à notre esprit la possibilité de voir une situation sous une nouvelle perspective. Essayez de vous imaginer dans la peau de quelqu’un d’autre (ne serait-ce que quelques instants) et vous verrez les choses différemment.
Il faut voir les choses autrement si l’on veut que de nouvelles idées émergent de notre esprit. Regardez les choses comme si vous étiez quelqu’un d’extérieur à la situation.

C’est beaucoup plus créatif.