Ce septième livre ne déroge pas à la règle qu’a su instaurer son auteur : le mélange des genres. Pourquoi changer une équipe qui gagne ? Quand certains crieront au scandale en découvrant qu’un mec a osé mettre dans le même sac de l’action, de l’horreur, de la comédie, de la science-fiction, en secouant bien le tout, d’autres comme moi, seront ravis de découvrir cette originalité flirtant avec le cinématographique.
Bourbon Kid, c’est encore plus de références ciné (parfois très subtiles), l’auteur n’a pas hésité à se bousculer, ainsi que ses personnages pour sortir du petit confort dans lequel il s’était installé avec Le Pape, le Kid et l’Iroquois. Cette nouvelle fiction est plus sombre et sans pitié, ne ménageant ni les spectateurs, ni sa bande de Dead Hunters. Cependant, malgré tout l’amour que je porte aux œuvres d’Anonyme, c’est avec un léger pincement au cœur et beaucoup de déni que j’admets une petite baisse d’engouement. J’ai adoré la tétralogie centrée sur le Bourbon Kid, suivre ce personnage ô combien mystérieux, énigmatique, charismatique et affublé d’un profond cynisme. Toutefois, ce personnage a finalement pris une place de second couteau et même si ce livre porte son nom, il met du temps à arriver à chaque fois (un défaut comme une qualité : c’est un personnage très attendu – pour moi en tout cas – l’auteur fait durer le suspense et prépare son entrée), il n’est pas souvent présent, il s’exprime peu. Finalement, toute la force qui résidait dans les premiers livres s’est amoindrie. C’est mon plus grand regret. Mais quand on aime, on accepte les défauts de l’autre et qu’il ne peut pas toujours être parfait.
Ceci étant dit, Bourbon Kid est loin d’être mauvais puisque l’on retrouve tous les codes propres à l’écriture d’Anonyme. Ce n’est pas parce que mon personnage chouchou est moins présent que je ne me délecte pas face aux facéties de Sanchez, que je ne me frotte pas les mains en voyant des personnages mineurs faire preuve d’une extrême prétention face au Kid (les connaisseurs savent qu’il ne faut jamais fanfaronné devant lui). Vous savez à quoi cette saga me fait penser ? Aux Fast and Furious. Les personnages sont plus nombreux, ils sont devenus une famille (en quelque sorte) et surtout, après les vampires, les zombies, les loups garous, on se demande qu’est-ce qu’il a bien pu inventer pour repousser les limites ! Comme dans FF : toujours plus loin.
Et c’est ça qui est bon au final ! Même si ce Bourbon Kid nouveau est un peu décevant par quelques aspects, il n’en reste pas moins jouissif, parce que le lecteur retrouvera tous les ingrédients qu’il aime, il dévorera son bouquin, il sourira à la manière de Scratch en lisant la façon dont sont amenées certaines scènes.
La grande question est : à quand un retour avec le Bourbon Kid en super-star, faisant le malheur des autres et notre plus grand bonheur ?