LES VIES PRIVEES DE PIPPA LEEde Rebecca MillerLes vies privées de Pippa Lee est un film de femme. En tout cas c'est un film écrit par une femme qui décidera de revêtir toutes les casquettes. Elle a d'abord écrit un roman, qu'elle transposa en scénario puis elle réalisa le film. Il suit une femme qui flirte avec la cinquantaine pendant quelques semaines, voire mois et nous confronte à sa vie.Le film s'ouvre sur un repas chic dont Pippa est l’hôtesse qui réunit des gens de bonne compagnie. Il célèbre son installation avec son époux (un riche éditeur qui a aussi écrit quelques livres) dans une banlieue riche est vieillissante ou il pourra se reposer. Leurs enfants sont grands et vivent leurs vies. Très vite ce qui frappe est l'énorme différence d'age entre les deux ( plusieurs décennies) et l'aspect de parfaite femme d'intérieur de notre héroïne. La peur qui régit sa vie,est perceptible des le début, c'est celle de la mort de son mari qui a fait deux infarctus et sans qu'on ne sache pourquoi la peur qu'il sombre dans la folie. Et lorsqu'on découvre son voisinage, on perçoit à quel point elle détonne et à quel point elle doit se sentir seule.La première chose qui saute aux yeux est le choix bizarre (voire le non choix) du point de vu narratif. Si au début on choisit une narration avec un point de vue externe objectif, elle glisse progressivement vers un point de vue subjectif qui suit exclusivement Pippa. Mais tout d'un coup Pippa décide d'écrire sa vie (notons qu'on ne la verra jamais écrire) et surgissent régulièrement dans le film des épisodes de sa vie, racontés à la première personne). Ce switch particulier ne gène pas la compréhension, mais elle accentue un aspect décousu voire mal maîtrisé.Visuellement, la réalisatrice arrive à faire un joli objet, qui forme un écrin sympathique et hors du temps pour passer son message. C'est parfois drôle, en général ça concerne la maison de Dot (les couleurs de la chambre de son fils, les champignons en plastique)... mais elle utilise aussi cette banlieue comme l'antichambre de la maison de retraite ou de la mort. Une antichambre avec un sourire de façade mais pas très sereine.Ensuite il y a le fond de l'histoire que je vous laisse découvrir. il est cathartique pour les spectatrices. Mais l'ambition ultime de ce film, disons le, c'est de développer des thèmes psychologiques et ce n'est pas très délicats.Par exemple le somnambulisme comme stigmate d'un refoulement ou du déni; et qui finit par amener (en voiture) la personne qui en souffre en chemise de nuit près de l'homme qui ne la laisse pas indifférente. Ou encore un vieil homme qui séduit inlassablement la même femme, avec peu d'estime d'elle, des failles affectives énormes et qui va tout faire pour le satisfaire. Et qu'il finit , inlassablement, par quitter. Ou cet autre qui tombe toujours amoureux des femmes de son pote.Puis il y a aussi la culpabilité des femmes, les rapports mère-fille qui semblent régir l'éducation des femmes depuis la nuit des temps... et plein d''autres points développés avec très peu de finesse.J'avoue que j'ai passé un bon moment en voyant ce film. J'ai aimé ce mélange de bons sentiments, et de jolies choses. Cependant en y repensant et en écrivant dessus je me suis aperçue que les choix de la réalisatrice ainsi que les propos féministes du films sont en inéquation. Et lorsqu'on repense à toutes les casquettes qu'à la réalisatrice, le film perd de la cohérence, et utilise les ficelles qu'elle dénonce.Elle montre du doigt la manière dont est traitée Pippa, mais elle applique les mêmes réflexes avec ses actrices. Par exemple la manière dont elle dirige Blake Lively qui incarne Pippa Lee jeune. Lorsqu'elle a des scènes a interprété elle est touchante et juste. Ce qui n'est pas simple vu le rôle. Mais pendant toute une partie du film elle devient une belle femme trophée, le summum de cette situation c'est quand elle la pose nue diaphane et sublime, sur son vieil amant qui lui est engoncé dans une robe de chambre noire, et dont on ne voit que son visage.
Pareillement pourquoi décrire la jeunesse de son héroïne comme elle le fait. Elle l'hyper sexualise, la faisant passer d'un homme à l'autre et se «défonçant gaiement». Alors qu'elle dit être vendeuse, elle sous entend qu'elle est entretenue. Image si valorisante que le scénario relance en la faisant devenir la maîtresse d'un homme riche et marié. On comprend la logique mais pourquoi la dévaloriser autant. Heureusement que l'actrice excelle et que l'empathie naît instantanément.
Tout ce coté «sexualisé» disparaît lorsque c'est la sublime Robin Wright qui prête ses traits à notre personnage central. Alors pourquoi dans ce film ou l'on nous parle de femme entre quarante et cinquante ans, on décide de rhabiller la bombe qui l’interprète? Et pourquoi présente t-on Keanu Reeves qui a sensiblement le même age comme un homme taiseux mais «soooo caliente»,qui fait sauter la chemise en cas d'urgence?ce n'est pas l'antithèse de ce que le film veut prôner. Et d’où vient l'idée de dire à longueur de film «mais tu sembles rajeunir», sous entendu tu semblais vieille ou en sous texte du sous texte l'amour te fait rajeunir. C'est Robyn Wright, elle est sublime, ce n'est pas deux boucles en plus dans les cheveux qui vont changer son apparenceSi moi j'ai bien ressenti le coté cathartique de ce film. Le maître des clés de ce blog l'a juste trouvé super culpabilisant pour les femmes et notre héroïne. Et c'est vrai qu'elle est tout le temps jugée par les autres, que jamais le scénario n'est bien veillant et que le seul orgasme qu'elle aura finira en crise de larmes.Je pense que je devrai parler de la place très étrange de la religion dans ce long métrage. Mais j'ai pas bien compris les partis pris. Je comprends cependant que l'on puisse devenir mystique en priant comme elle le fait à un certain moment du film. Je pense que Freud et Lacan aurait beaucoup de travail à analyser la dichotomie de ce long métrage. Mais moi là, je suis perdue.Oui il y a un filon psychiatrique dans ce film. Mais je n'arrive pas à appréhender tout ce qu'elle a voulu dire. Peut être que l'omnipotence de cette créatrice a troublé le message. Car elle est la fille d'un écrivain célèbre (Arthur Miller), et connaît parfaitement le monde de l'édition. Elle a le même age que ses personnages et que les acteurs qu'elle choisit. Et vit depuis des décennies avec une personnalité très médiatique (Daniel Day Lewis). Je ne sais pas ce qu'elle projette et je n'ai pas envie de trier. J'ai aimé ce film, j'ai apprécié le voir, mais avec le recul je ne pense pas le revoir.
Pareillement pourquoi décrire la jeunesse de son héroïne comme elle le fait. Elle l'hyper sexualise, la faisant passer d'un homme à l'autre et se «défonçant gaiement». Alors qu'elle dit être vendeuse, elle sous entend qu'elle est entretenue. Image si valorisante que le scénario relance en la faisant devenir la maîtresse d'un homme riche et marié. On comprend la logique mais pourquoi la dévaloriser autant. Heureusement que l'actrice excelle et que l'empathie naît instantanément.
Tout ce coté «sexualisé» disparaît lorsque c'est la sublime Robin Wright qui prête ses traits à notre personnage central. Alors pourquoi dans ce film ou l'on nous parle de femme entre quarante et cinquante ans, on décide de rhabiller la bombe qui l’interprète? Et pourquoi présente t-on Keanu Reeves qui a sensiblement le même age comme un homme taiseux mais «soooo caliente»,qui fait sauter la chemise en cas d'urgence?ce n'est pas l'antithèse de ce que le film veut prôner. Et d’où vient l'idée de dire à longueur de film «mais tu sembles rajeunir», sous entendu tu semblais vieille ou en sous texte du sous texte l'amour te fait rajeunir. C'est Robyn Wright, elle est sublime, ce n'est pas deux boucles en plus dans les cheveux qui vont changer son apparenceSi moi j'ai bien ressenti le coté cathartique de ce film. Le maître des clés de ce blog l'a juste trouvé super culpabilisant pour les femmes et notre héroïne. Et c'est vrai qu'elle est tout le temps jugée par les autres, que jamais le scénario n'est bien veillant et que le seul orgasme qu'elle aura finira en crise de larmes.Je pense que je devrai parler de la place très étrange de la religion dans ce long métrage. Mais j'ai pas bien compris les partis pris. Je comprends cependant que l'on puisse devenir mystique en priant comme elle le fait à un certain moment du film. Je pense que Freud et Lacan aurait beaucoup de travail à analyser la dichotomie de ce long métrage. Mais moi là, je suis perdue.Oui il y a un filon psychiatrique dans ce film. Mais je n'arrive pas à appréhender tout ce qu'elle a voulu dire. Peut être que l'omnipotence de cette créatrice a troublé le message. Car elle est la fille d'un écrivain célèbre (Arthur Miller), et connaît parfaitement le monde de l'édition. Elle a le même age que ses personnages et que les acteurs qu'elle choisit. Et vit depuis des décennies avec une personnalité très médiatique (Daniel Day Lewis). Je ne sais pas ce qu'elle projette et je n'ai pas envie de trier. J'ai aimé ce film, j'ai apprécié le voir, mais avec le recul je ne pense pas le revoir.