#2. Before Sunset de Richard Linklater (2004)
" Comme Jesse et Celine à Vienne, ma rencontre avec Before Sunset fut le pur fruit du hasard (destin ?), une séance de cinéma imprévue durant un après-midi de vacances scolaires pas forcément excitantes.
Et comme eux, ce fut vite le coup de foudre entre moi et la trilogie (et aussi la merveilleuse Julie Delpy).Les romances bien construites - ou pas - auxquelles nous arrivons à nous identifier sont souvent légion, surtout pour les cœurs d’artichauts et autres cinéphiles fragiles comme moi, mais des petits bouts de cinéma aussi justes et réalistes comme la trilogie des Before, on peut les compter sur les doigts d'une main méchamment amputée.
Filmé en temps réels dans un Paris des " amoureux " sublimé, le film de Linklater nous place aux premières loges des retrouvailles de deux amants abimés par la vie, qui n'ont qu'une heure (et des poussières) pour s'avouer qu'ils n'ont rien oubliés de leur nuit de rêve (neuf ans plus tôt à Vienne), qu'ils s'aiment et, qu'au fond, ils se sont toujours aimés.
Et entre les dialogues riches et fascinants, le cadre idyllique et les regards qui en disent plus que certains mots (jamais la phrase " je t'aime " ne sera prononcé), la magie opère de la plus simple et touchante manière qu'il soit.
Car dans cette douce mélodie qui unit Jesse et Celine, c'est la vie elle-même qui est retranscrite dans ce qu'elle a de plus banale, poétique et pure, c'est une histoire, des instants que l'on a tous vécu au moins une fois dans son existence.
Sans grand artifice (une caméra et deux acteurs impliqués), Linklater nous enivre dans sa quête d'un réalisme tellement authentique qu'ils nous impliquent passionnément jusqu'à l'ultime morceau de sa bobine (partira ? partira pas ?).
Impossible de ne pas se prendre à ce jeu de séduction perdu d'avance pour le spectateur, impossible aussi de ne pas vouloir croire après, naïvement peut-être, en l'importance de l'amour et la puissance d'une rencontre fortuite.
Même aujourd'hui, bien adulte et ayant vécu plus d'une histoire douloureuse - comme beaucoup -, la trilogie me donne toujours envie de férocement y croire. "
Jonathan Chevrier
Plus ou moins fils spirituel du Dude et du Zohan réunis, cinéphile/cinévore/cinémaniaque convaincu depuis mon premier battement de cils, je voue un culte sans borne à Sylvester Stallone. Biberonné aux séries B, les salles obscures sont mes secondes maisons et je fonds comme un vampire au soleil sans ma dose quotidienne de bonnes péloches.
Blog : Fucking Cinephiles