Sandra

Par Cinevu @cinevu
Réalisation Luchino Visconti 1965

Une belle femme parait mener la belle vie avec son riche mari américain, elle est Sandra ( Claudia Cardinale). Elle et son mari se rendent dans le village d'enfance où une cérémonie et statue doivent honorer son père, savant juif mort à Auschwitz. Nous sommes en Toscane.

L'instant et la maison, et la visite inattendue du frère, révèleront les choses...

Voici un Visconti étrange, renforcé par la beauté un peu étrange de Claudia Cardinale ... Quelque chose dans sa moue, dans son regard, confère cette étrangeté à la belle italienne.

Ici Visconti joue du lieu et de la femme dans ce lieu; il y a même une pièce -de passage de l'un à l'autre- où le sol de marbre en damiers ou quelque chose d'approchant, suggère immanquablement, une fois les personnages dressés et statiques, une partie d'échec. Et c'est Visconti qui décide du jeu.

On connait le goût de Visconti pour les tabous et ce qu'il en pense (homo lui-même) et il fut un temps où cela n'allait pas de soi. Cela marque bien évidemment son cinéma. Mort à Venise (l'attrait d'un écrivain pour un ephèbe : plutôt chiant), Ludwig (ennuyeux de dévotion historico-sexuel), Rocco et ses frères (2 frères amoureux d'une prostituée: film densément humaniste) ou encore Le Guépard (observation à la fois clinique et romantique du déclin d'une grande bourgeoisie).

Avec Sandra, c'est un bon film sombre, où la mise en scène est fine comme souvent chez Luchino Visconti.

Synopsis Télérama Sandra

Accompagnée de son mari Andrew, un Américain, Sandra revient dans son Italie natale à l'occasion de la commémoration de la mort de son père, disparu dans un camp de concentration. A Volterra, elle retrouve les siens : sa mère, remariée à Gilardini, et son frère, l'instable Gianni. Sandra, qui soupçonne en fait Gilardini d'avoir jadis dénoncé son père aux autorités fascistes, est résolue à faire toute la lumière sur cette affaire. Elle mène son enquête avec Gianni, qui partage ses soupçons. Entre le frère et la soeur renaissent bientôt des sentiments qui sont plus que fraternels. Héritée de leur enfance, cette intimité équivoque, que Gilardini dénonce comme incestueuse, met Andrew hors de lui...