Salle sous le choc après la projection, silence de mort et c'est peu dire. Plus qu'un film d'amour, un film militant débordant de rage et d'humanité.
En 1989, Act Up France s'implique d'abord pour sa communauté puis très vite pour les malades exclus de la société, pointés du doigt comme des pestiférés. Le gouvernement panique, les laboratoires se chamaillent et traînent des pieds, la rumeur se répand et la populace s'inquiète.
Une épidémie réservés aux libertins, aux homosexuels et aux droguée ??
Encore plus que AIDS, ACT UP s'emporte, avec violence dans les mots et dans les actes, mais volontaire et déterminé, cela impose le respect. ACT UP s'impatiente, la mort rode et circule trop vite.
C'est ma génération, j "ai vécu l'arrivée du HIV, les regards accusateurs, la peur au ventre et pourtant peu d'entre nous sont montés au créneau, le déni de mes vingts ans, une insouciance et une liberté dont on ne voulait pas se séparer.
Mais il y a l'histoire dans l'histoire, celle d'amour qui au delà du sexe (car le plaisir maintient en vie) nous arrache le coeur et les larmes, Nathan aime Sean. Sean est en colère, puis Sean s'effondre et la peur brille dans ces yeux, c'est une biche effrayée par le spectre du loup. Nathan l'apaise, avec ses mots à lui, sa patience et sa tendresse, une belle histoire d'amour qui finit mal. Alors le poids du chagrin nous étreint et l'on sort fatigué par le mal qui ronge le monde au hasard.
Nahuel Pérez Biscayart est sublime de fébrilité et Arnaud Valois est solide et rassurant.
Robin Campillo aime la vie à mort. Une réalisation nerveuse, passionnée et des acteurs vivants, justes et concernés. Une BO qui sait souligner le film.
Synopsis Télérama 120 battements par minute :
Début des années 90. Alors que le sida tue depuis près de dix ans, les militants d'Act Up-Paris multiplient les actions pour lutter contre l'indifférence générale. Nouveau venu dans le groupe, Nathan va être bouleversé par la radicalité de Sean qui consume ses dernières forces dans l'action...