#16. Demolition Man de Marco Brambila (1993)
" Mon premier souvenir de Sylvester Stallone doit être sa marionnette dans Les Guignols de l'info (1988-2015, oui la date est volontaire). Pas forcément un compliment (surtout quand on connaît le personnage), mais il s'agit au moins d'un repère chronologique. Ou alors c'était Driven (Renny Harlin, 2001), mais je pense que vous comprenez pourquoi je n'y ai pas pensé tout de suite. Non ? Regardez le film alors chers lecteurs, vous verrez des voitures qui volent.
J'ai rattrapé certains de ses films phares au fil des années et je le fais encore maintenant. La saga Rocky (1976-2006) qui se perpétue avec Creed (2015-) ; la tétralogie Rambo (1982-2008) ; Cliffhanger (Harlin, 1993) ; Copland (James Mangold, 1997); Tango et Cash abordé par le patron précédemment (Andrey Kontchalovski, 1989)... Stallone se présente également comme un acteur sympathique, assez raccord au boxeur qu'il a incarné sept fois. Le genre dont on a de la peine quand il se retrouve sur un mauvais coup, comme de se réjouir quand il se retrouve sur un bon. C'est le cas de Demolition Man.Je me souviens encore de miss Alyssa (vous avez vu chers lecteurs, je cite même les copains, en l'occurrence ici les copines) me suggérant de le voir et je reportais ça à plus tard. De même, une de mes amies était étonnée que je ne l'avais pas vu et m'avait suggéré de le voir en me voyant hésiter. Puis un jour de 2015, j'ai enfin décidé de me fier aux trois coquillages (objets si fascinants, mais savez vous vraiment comment les utiliser chers lecteurs ?) en zappant sur les chaînes de la TNT. Là ce fut le coup de foudre instantané, au point de m'être demandé pourquoi je ne l'avais pas vu plus tôt. Demolition Man est un de mes derniers films cultes, un de ses films que j'ai vu plusieurs fois désormais et qui ne me lasse absolument pas.
Peut être parce que j'ai un peu de mal avec le cinéma d'action américain d'aujourd'hui, que je préfère me fier aux vieux briscards des décennies précédentes qui ont parfois plus de charme, même dans leur bêtise. Je pense que je préférais toujours un Demolition Man à un John Wick (Leitch, Stahelski, 2014). Mais qui est le Demolition Man du titre (enfin je pense que vous l'avez deviné, c'est juste pour l'effort) ? Hé bien c'est notre ami Stallone aka John Spartan ! Son adversaire ? Simon Phoenix alias l'ami Wesley Snipes encore loin de chasser des vampires à l'époque. Dès lors, c'est parti pour un film d'action bourrin, riche en moments de bravoure (course-poursuite halletante, gunfights explosifs...) et en punchlines.
A ce niveau là, Demolition Man est une rigolade assurée et assumée, n'hésitant pas à aligner les bons mots dans un contexte qui ne le permet pas (dites une série de grossiertés et vous aurez une amende particulièrement salée). Je n'ai pas vu le film en VO, mais je me doute bien que la VF ne doit pas en être très éloignée au vue de la tonalité du film. Jugez plutôt : "Juste avec mon petit doigt, je vais te coincer le cul dans la friteuse !" ou encore ce dialogue entre Sandra Bullock et Stallone "On va lui faire la pipe à ce mec! -La peau! On va lui faire la peau à ce mec !". Autant dire qu'on ne s'en lasse pas.
Bien qu'il soit fun et destructeur, le film de Marco Brambilla est moins bête qu'il n'y paraît. Le PG-13 (pour rappel interdiction aux moins de 13 ans avec accompagnement aux USA) au lieu d'un Restricted (interdiction aux moins de 17 ans avec accompagnement) peut paraître étonnant pour un film d'action dans un premier temps (les films de ce genre étaient très souvent Restricted), avant de devenir logique. Nous sommes dans un monde où la violence a été éradiqué et où le langage grossier est passé à la casserole. Une société soi-disant politiquement correcte alors que la violence est bel et bien omniprésente. Comme lorsque la haute autorité fait décongeler un tueur (Snipes donc) pour tuer leur opposant principal. Donc pas besoin de montrer de sang à l'écran ou si peu. Idem pour le langage et même le sexe (le monde n'est pas prêt).Demolition Man est donc assez décomplexé, mais n'en oublie pas d'interroger le spectateur sur le monde qu'on lui dévoile. Est-ce que le politiquement correct ne serait pas se voiler la face ? Est-ce que le crime est éradiqué quand on prive les gens de faire ce qu'ils veulent ? Si le film de Brambilla a autant marqué ses spectateurs (le film est un des plus appréciés de la carrière de Stallone), c'est aussi un peu pour cela. Au contraire de son réalisateur qui s'est évanoui dans la nature... "
Borat8
Blogueur depuis juin 2008 ayant promené sa frimousse d'Allociné à Canalblog (bientôt huit ans !). Cinéphile carnivore accumulant les visionnages à droite et à gauche, au point de ne parfois plus où donner de la tête. Mon quinté de films de chevet est Across the universe (Julie Taymor, 2007), Fight club (David Fincher, 1999), Ace Ventura (Tom Shadyac, 1994), Toy Story 3 (Lee Unkrich, 2010) et The land before time (Don Bluth, 1988). Mes réalisateurs préférés sont Steven Spielberg, Hayao Miyazaki, David Fincher, James Cameron, Guillermo del Toro et Clint Eastwood.
Blog : Ciné Borat