Le Peplum italien est alors en plein âge d'or quand le réalisateur Gianfranco Parolini signe son troisième long métrage avec ce film dont le titre original est "Sansone", ce qui explique bien des choses... En effet il n'y a nullement une lutte entre les deux super-héros de la mythologie et Samson est bel et bien le seul véritable héros du film. Hercule étant un personnage finalement secondaire et allié de Samson. Dans la mythologie Samson tient son pouvoir de ses cheveux longs, ce qui semble être complètement secondaire pour les auteurs.
Ces derniers sont des habitués du genre, Giovanni Simonelli et Oscar d'Amico ** ayant par exemple respectivement signés les scénarios de "La Révolte des Gladiateurs" (1958) de Vittorio Cottafavi et "La Terreur des Barbares" (1959) de Carlo Campogalliani. Pour le reste du casting la mode est aux bodybuilders et autres monsieur Muscle, mode qu'on doit aux succès de Steve Reeves. Ici Samson est incarné par Brad Harris et Hercule par Sergio Ciani. Le reste du casting est composé des belles Luisella Boni et Mara Berni tandis que le grand méchant est interprété par un certain Serge Gainsbourg ! Ce dernier s'impose et s'avère la grande curiosité du film puisqu'il s'agit de son 3ème long métrage et son second peplum... Comment et pourquoi a-t-il pu participer à ces tournages, on en saura sans doute pas. Toujours est-il qu'il joue là un rôle principal alors même qu'il est encore inconnu du grand public. Pour en revenir au film il s'agit d'un peplum de très basse qualité qui doit avoir une bonne place sur Nanarland. Outre Samson aux cheveux courts et bien coiffés, le reste est du même acabit. Trop propre et trop théâtral du carton pâte aux jeux très monolithique des acteurs. Le pire étant justement les deux super-héros. Brad Harris et Sergio Ciani sont inexpressif et se contente de réciter leur texte par coeur. Les combats sont trop saccadés et sentent bon l'amateurisme. Et pourtant le scénario n'est pas si inintéressant malgré que Hercule ait un rôle finalement peu consistant (et qui souffre le martyr pour une égratignure ?!).
Surprise, celui qui attire l'attention est bel et bien notre Gainsbourg dont la trogne sert idéalement les desseins de son triste personnage. La photographie est lumineuse et aurait pu rendre un peu de flamboyance à l'ensemble si ce n'est que Parolini se contente du minimum syndical. Le film s'avère donc une fantaisie kitsh plutôt ennuyeuse. En tous cas le succès est assez important pour que l'équipe s'attelle aussitôt à un second film. En effet Brad Harris devient Hercule dans le rôle titre "Hercule se déchaine" (1962) et retrouve tous ses partenaires Sergio Ciani, Carlo Tamberlani, Mara Berni, Luisella Boni, Irena Prosen, Romano Ghini et toujours Serge Gainsbourg en méchant ! Pour l'anecdote, le cinéaste Parolini s'attaquera bientôt au western spaghetti avec "Sartana" (1968), "Sabata" (1969) et leurs suites respectives, genre dans lequel il sera bien meilleur.
Note :