[CRITIQUE] : Lego Ninjago, Le Film

Par Fuckcinephiles

Réalisateur : Charlie Bean, Paul Fisher et Bob Logan
Acteurs : avec les voix de Jackie Chan, Justin Theroux, Dave Franco, Olivia Munn, Michael Pena,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Animation, Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h41min.

Synopsis :

Pour défendre la ville de Ninjago City, Lloyd, alias le Ninja Vert, et ses amis maîtres-bâtisseurs Lego et combattants infiltrés se mobilisent. Avec à leur tête le maître kung-fu Wu, aussi sage que blagueur, ils doivent affronter l'abominable Garmadon … qui se trouve aussi être le père de Lloyd ! Mais il leur faudra d'abord surmonter leur ego et apprendre à unir leurs forces pour se révéler de redoutables guerriers. C'est à ce seul prix que notre bande de ninjas modernes, redoutables et insoumis, pourront remporter la bataille…

Critique :

#LEGONINJAGOmovie ou une aventure déjantée, méta et partiellement mignonne mais trop vaine et incroyablement convenu pour convaincre pic.twitter.com/DYBGWD0k3Q— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) October 10, 2017


Passé un formidable premier film cornaqué par les orfèvres Phil Lord et Chris Miller - La Grande Aventure Lego -, la franchise LEGO sur grand écran se déclinait - déjà - cette année avec un premier spin-off légitime pour le coup, centré sur le Dark Knight : Lego Batman, Le Film.

Un opus bien moins maitrisé que le précédent, mais qui avait au moins le mérite de viser plus loin qu'une simple déclinaison d'une oeuvre mère aussi magistrale que survoltée (et qui incarne l'une des meilleures bandes animées de la décennie), en incarnant un joli divertissement familial à l'imaginaire débridé et follement enthousiasmant, s'autorisant tous les excès - même les plus fous -, quitte à perdre un poil de cohérence autant dans son ton que dans son écriture (l'humour méta ne fait pas toujours mouche, idem pour son appel de phare marqué aux geeks).

Huit mois plus tard, voilà que débarque déjà Lego Ninjago, Le Film, projet bien moins bandant sur le papier (il est la déclinaison ciné du dessin animée éponyme), sorte de resuscé de Tortues Ninja et Power Rangers à la sauce supposément nippone (mythologie japonaise, et plus directement sur les ninjas, est évidemment limitée), sur une poignée de jeunes héros chargés de protéger leur ville - Ninjago City - du terrible super-vilain (papa du héros, un petit trauma familial ça fait toujours bien), tout en conduisant des robots géants.

Si côté histoire, le film de Charlie Bean s'embourbe très vite dans un mélange de références pas toujours digérés, de scènes de batailles pas toujours lisibles (mais furieusement énergique) et de quête initiatique solo - un comble pour un film " d'équipe " - visant un temps à bousculer les rapports classiques du " mon père est le méchant " (coucou Star Wars), avant d'être totalement saccagé autant par un rythme ennuyeux bourrée jusqu'à la gueule de dialogues, qu'une caractérisation des personnages totalement absente.

Toujours un brin méta (le mantra de la franchise), pas toujours drôle (l'humour méta ne fait pas toujours mouche, idem pour son appel de phare marqué aux geeks) et sans grands enjeux dramatiques (le gros soucis de Lego Batman), mais esthétiquement éblouissant (comme les deux précédents opus, les CGI sont bluffants et le réalisme de l'animation des personnages est encore une fois remarquable), Lego Ninjago, Le Film ou une aventure déjantée, partiellement mignonne et incroyablement convenu, beaucoup trop formaté pour son public cible - nos petites têtes blondes - pour convaincre un auditoire adulte qui devrait très vite sombrer autant dans l'indifférence que l'ennui.

On veut La Grande Aventure Lego 2, et vite.


Jonathan Chevrier