En se concentrant sur 4 années de la jeunesse de Karl Marx et sur sa rencontre avec son alter ego Friedrich Engels ; Raoul Peck contribue grandement à dépoussiérer l’image un peu vieillotte d’un vieux monsieur à barbe blanche.Car ce que montre le film de l’haïtien, c’est l’extrême modernité d’un propos humaniste datant de 1840. Personne ne pourra s’empêcher, au terme du film, de faire le lien avec le capitalisme sauvage actuel… juste pourrait-on se désoler que notre société se soit quelque peu embourgeoisée. Marx et Engels, tous deux issus de la bourgeoisie, par conviction, n’ont pas hésité à se couper de leur classe et d’en assumer les conséquences surtout pour Marx contraint à l’exil et à une forme relative de pauvreté. Qu’il est bon de voir une jeunesse idéaliste voire utopiste… jeunesse qui fait défaut chez nous où elle vote en masse pour Le Pen et Macron.Raoul Peck avait frappé fort avec son documentaire « I’m not your negro ». Là aussi son film est bien documenté, réaliste jusqu’à une forme de naturalisme dans certaines scènes de la vie quotidienne… et sans tomber dans l’écueil du documentaire, car il parvient à insuffler une part de romanesque dans son récit. Mais il se retrouve malgré tout prisonnier de son dispositif avec des dialogues parfois didactique et une mise en scène académique.
Pédagogique et donc utile malgré un manque souffle.Sorti en 2017Ma note: 13/20