Jusqu’au 12 novembre, la tournée internationale de West Side Story s’arrête dans la toute neuve salle de la Seine Musicale. Un événement pour tous les fans du film culte ou du spectacle musical de Broadway. D’autant plus que c’est un véritable bonheur de voir l’histoire, les chorégraphies et les chansons prendre vie directement sur scène ! Immanquable !
On le disait ici, 5 ans après le théâtre du Châtelet, West Side Story revient à Paris et investit cette fois la toute neuve grande salle de la Seine Musicale. Un cadre de choix et si les fauteuils en bois ne sont pas d’un confort optimal, ils évitent au moins de s’assoupir et permettent de nous focaliser pleinement sur le beau spectacle qui nous attend. Et avant même que les lumières s’éteignent on peut déjà apprécier le beau rideau au motif mythologique de Nicolas Buffe. Bref, un bon cadre avant que l’orchestre de Donald Chan ne commence à entonner le thème principal de la comédie musicale culte et que les Jets ne prennent possession de la scène.
C’est parti, dans un décor simple fait de 2 murs d’échelles typiquement new-yorkais qui vont bouger selon les scènes pour occuper plus ou moins d’espace ou figurer certaines pièces de décor de manière assez ingénieuse, et la projection de photographies de la grosse pomme pour nous mettre dans l’ambiance du West Side, les Jets vont affronter les Sharks pendant 2h30 comme ils le font depuis 60 ans et cela sans prendre une ride. L’intrigue Shakespearienne transposée à la guerre des gangs du New-York des années 50 fonctionne toujours avec des chansons qui dégagent même encore plus d» motions en live.
Il faut dire que si l’on connait surtout West Side Story via l’excellent film de Robert Wise et sa mise en scène précise qui valorisait comme rarement les chorégraphie, on a moins eu l’occasion de voir le spectacle sur scène, et si l’impact des images n’est pas le même que celui du spectacle vivant, l’experience et l’émotion qui se dégagent sont toujours aussi fortes. C’est bien simple, les chorégraphies contemporaines de Jerome Robbins reprises à l’identique par le metteur en scène Joey McKneely sont toujours aussi impressionnantes, en particulier la séquence de « Cool» ou encore les filles qui déclament leur amour des Etats-Unis sur « America» . Et quand les Jets et les Sharks se battent jusqu’à la mort c’est aussi intense que beau et gracieux à voir !
Mais les chorégraphies ne sont pas tout dans une comédie musicale. Les chansons et la musique sont aussi au diapason. Et malgré quelques petites fausses notes ou une petite scène à l’interprétation un peu poussive lors de la représentation, on peut même dire que les chansons qui reposent plus sur l’émotions comme « Tonight» qui plombaient parfois légèrement le film collent ici de vrais frissons et gagnent en ampleur en étant interprétées en live. Au passage, inutile évidemment de rappeler que c’est comme toujours le rôle d’Anita qui prend le pas sur tout le reste, son personnage de caractère étant toujours bien mis en valeur.
Il faut également saluer la mise en scène et l’utilisation du décor et de la lumière qui permettent au spectacle de prendre vie, de mettre en valeur le chorégraphies et de donner encore plus d’intensité aux émotions et à la poésie de certaines séquences qui vont même jusqu’à un certain onirisme inattendu. Et tout cela avec une modernité d’époque qui, encore aujourd’hui, est vraiment étonnante et a de quoi donner des leçons à bien d’autres comédies musicales qui font inutilement dans la surenchère.
Bref, voir West Side Story en live est une expérience que tout fan de Broadway doit vivre et dont le film est un parfait complément. Ici c’est un vrai spectacle qui célèbre à la fois la performance vocale et corporelle des artistes en live mais aussi l’art et un discours sur l’Amérique qui est toujours d’actualité. Quelque chose d’intense et pour toujours enlevé et inoubliable.
