Voilà une adaptation BD qui était attendue et relevait en même temps un grand défi. Eric Henninot s’attaque donc à la mise en images de La Horde du Contrevent … et nous embarque directement dans la troupe en direction de l’extrême amont !
Et comme tout livre à succès présentant un univers prenant et des personnages forts, une adaptation doit forcément être mise en chantier. Mais avant même une adaptation cinéma qui se fait encore attendre (le projet complexe est depuis un moment en stand by), c’est en BD que nous allons pouvoir mettre des images sur les mots de Damasio et c’est Eric Henninot (Alister Kane, Carthago, XIII Mystery) qui a relevé le challenge. Le dessinateur prend la plume et le pinceau pour mettre en image l’univers rempli de courants d’air de la horde et raconter l’aventure de ces 23 hommes et femmes qui doivent faire bloc pour atteindre l’extrême amont qu’aucune horde n’a réussi à atteindre en plusieurs siècles.
Après une courte introduction montrant comment les gamins ont été entrainés à affronter les tempêtes avant d’être intronisés hordiers chacun avec leur fonction, ce premier tome nous plonge directement dans le cœur du récit, aux côtés de ces personnages comme le roman le faisait. Ici, chaque personnage a sa fonction et ses propres désirs au sein de la horde. Pour chacun l’extrême amont peut répondre autant à une question collective qu’à des interrogations plus individuelles. Le monde désertique traversé de courants d’air est ici plutôt bien rendu et nous avons hâte de découvrir certaines villes ou certains ennemis dans les volets suivants qui pourront nous permettre de varier les décors.
Mais plus que les environnements furieux et dangereux, ce sont les personnages qui sont ici réussis. En s’intéressant de plus près au scribe Sov, au leader Golgoth, au Prince Pietro et la nouvelle arrivante Coriolis, il nous permet de comprendre comment fonctionne le groupe, leur code d’honneur, leur but, leurs espérances et leurs désaccords qui pourraient parfois mettre à mal leur mission. Car après 27 ans de marche, il n’en faut plus beaucoup pour que les liens qui unissent tous les membres du groupes soient coupés. Ici le danger le plus important n’est pas forcément le furvent mais bien la perte de moral des troupes et l’auteur l’a bien compris, s’attardant autant sur les dialogues bien écrits et reflétant bien l’esprit de chaque personnage que les dessins.
Ces 75 premières pages permettent donc d’entrer formidablement dans la marche, de connaitre les personnages et d’avoir surtout envie de découvrir les 4 ou 5 tomes suivants.