Will § Will de John Green et David Levithan.
Will Grayson se méfie des sentiments. Les histoires de coeur portent la poisse, tout le temps. Alors, dans la vie, autant se faire discret. Son meilleur ami, Tiny Cooper, est à la fois une bénédiction et une vraie plaie : ami fidèle et rayonnant, il est aussi ouvertement gay que corpulent et n’a pas l’habitude de passer inaperçu.
A l’autre bout de la ville, un adolescent en pleine déprime assume mal sa différence. Le hasard veut qu’il se somme lui aussi Will Grayson…
J’avais lu la quatrième de couverture lorsque j’avais pris l’ouvrage. Seulement et étrangement, je l’ai oublié en cours de route. Si bien que le titre et le résumé ont pris sens à partir de la page 131. C’est long, je vous l’accorde. Mais, je me dois de préciser les faits. J’ai commencé et lu ce livre à chacune de mes pauses dans une voiture. Je manquais donc sûrement d’attention, de concentration.
Donc, j’avais pas pigé avant un moment qu’il y avait deux Will. Bien que je me disais que ce Will semblait un candidat idéal pour une personnalité à identité multiple. Deux personnalités, deux tendances. L’un avec un seul parent, l’autre les deux. Et pendant tout ce temps, en mon for intérieur ça me titillait mais je continuais sans trop me poser des questions. Je trouvais juste ce garçon compliqué.
Bon, j’avoue je suis étourdie là pour le coup mais ça saute pas aux yeux. A moins que j’étais tellement dans mon histoire que je n’ai rien capté de l’existence bien distincte de Will et de Will. Le truc c’est que je m’attendais à une connexion plus importante. Et au final, l’existence de l’un et de l’autre s’entrechoque trop peu. D’assez loin et sur le tard. J’ai trouvé dommage que l’auteur explore peu cette connexion que laissait entendre à priori la quatrième de couverture.
Il n’y a que le prénom en commun. Une rencontre fortuite de deux Will qui vous laisse énormément sur votre faim. Deux Will pour deux auteurs finalement.
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Flocons d’amour de John Green, Maureen Johnson, Lauren Myracle.
24 décembre. Nuit des miracles ? Ou des catastrophes ? Une terrible tempête, un train bloqué dans la neige. Gracetown : tous les voyageurs descendent ! Gracetown… Bourgade perdue au milieux de nulle part qui vous ferait presque oublier le repas de Noël. Pourtant Jed, Jubilé, et les autres vont partager le réveillon le plus insolite de leur vie. Dans un café bondé de pom-pom girls ou au détour d’une route enneigée, les rencontres inattendues se multiplient. Les couples se font, se défont et se refondent Louvoyant entre les flocons, les flèches de Cupidon qui pleuvent sur la ville ne laisseront personne de glace. John Grenn, Maureen Johnson, Lauren Myracle : les plumes de trois grands auteurs s’allient pour vous faire rire et rêver d’amour, créant un univers où les anges de Noël ne chôment pas !
Encore du John Green oui. Le hasard a voulu et la déconvenue que plus grande. D’ordinaire, je ne suis pas particulièrement friande des romans à plusieurs voix. Seul Tandis que j’agonise a réussi cet exploit sur moi. En général, les romans de ce type sont inégaux d’autant plus si l’œuvre compte plus de deux auteurs comme c’est le cas ici.
Flocons d’amour est une histoire décroissante. Décroissante en intérêt. Au fil des histoires et des personnages. L’amour thème central de ce livre choral. Il foisonne à déraison au fil des pages. A chaque coin de rue, l’amour vous attend. Quelques déconvenues et un ange gardien venant » pimenter » tout ça. Une si petite ville plus fort que Meetic moi je vous dis. Voir de Hallmark Channel.
Il y a aussi un autre problème. Pourquoi les personnages les plus intéressants ne sont pas entendus ? L’homme au papier alu ( qui m’a fait pensé à Joaquin Phoenix dans Signes ) ou encore Caleb. Bon, en même temps, à quoi s’attendre avec un titre pareil ( sans parler du résumé qui fait très Harlequin ) me taclerez-vous. Et vous aurez sans doute raison. Bien fait pour ma pomme donc.
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L’année solitaire de Alice Oseman.
C’est l’histoire de… Tori. Michael. Becky. Lucas. Charlie. Et de l’année où tout a changé.
– Mais t’es qui, toi ?
Il se fige devant moi et annonce d’une voix caverneuse :
– Je m’appelle Michael Holden.
Michael Holden.
– Et toi, qui es-tu, Victoria Spring ?
Je ne trouve rien à répondre, parce que c’est précisément ce que je répondrais : rien. Je suis du néant. Du vide. Je ne suis rien.
Soudain, la voix du proviseur retentit et je me tourne vers le haut-parleur.
Quand le silence revient, je baisse le regard et la salle est vide. J’ouvre mon poing et dans ma main, il y a le Post-it SOLITAIRE.CO.UK. Je ne sais pas à quel moment il est passé de celle de Michael Holden à la mienne, mais c’est un fait.
Ça doit être là que tout a commencé…
Un titre qui a trouvé écho en moi. Une couverture tout autant. Je me suis beaucoup reconnue en Victoria, le personnage principal. Ce qui était à la fois plaisant et dérangeant ; et qui m’a amené à me poser certaines questions aussi.
On se ressemble c’est un fait ou tout du moins on s’est ressemblé à un moment ou un autre. Le sarcasme en moi cela dit quoique …. Ce premier roman a su capter la vie d’une ado mal dans sa peau. Les tourments, les joies et les surprises propres à cet âge.
Mais, le récit surtout dans son final se perd dans des descriptions brouillonnes sans parler de l’environnement rocambolesque dans lequel les personnages se livrent pour la toute dernière fois. Dommage !
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L’autre comme moi de José Saramago.
Tertuliano Maximo Afonso aperçoit dans un film son double parfait.
Horrifié, il visionne d’autres vidéos qui confirment son intuition. Aidé de sa maîtresse, il part à la recherche d’Antonio Claro, cet autre lui-même. Mais deux êtres semblables ne peuvent coexister… Et du désordre de l’identité naît la tragédie.
Livre qui a retenu mon attention de par notamment l’existence de son adaptation cinématographique, Enemy avec Jake Gyllenhaal dans le rôle principal. En espérant que le film sera une meilleure pioche que l’œuvre littéraire.
Dire que je n’ai pas accroché serait un euphémisme. Le premier mot auquel j’ai pensé cependant en début de lecture fut déconcertant. Il n’y a pratiquement jamais de paragraphes ou très peu. Le texte est donc très rapproché, condensé au maximum. Confort de lecture, nada. On ne respire pas ; et accrochez-vous bien une phrase fait au moins six lignes. De quoi vous rappelez la madeleine de Proust version portugaise.
Délaissons la forme, passons au fond. Trop prolixe, trop pompeux, trop intellectuel, trop académique. Trop écrit en vue d’un prix Nobel. Si le narrateur extérieur et omniscient s’en tenait à Tertuliano uniquement à la rigueur. Mais, l’auteur se perd en digression inutile pseudo existentielle. Sans parler des dialogues entre le héros et sa conscience. Ce qui donne je cite : » ça va, Non.. ». Des majuscules suivies d’une ribambelle de virgules telle est la signature du romancier. Et, très vite c’est surtout indigeste pour ma conscience et moi.
J’ai alors tenté une autre méthode qui est de commencer par la fin. Et, comment dire ? Ça ne fonctionnait pas non plus. Tout l’enjeu du livre selon moi repose sur l’univers de Tertuliano qui va basculer après la découverte de son double parfait. On en joue mais on n’explique jamais pourquoi et comment.
A des moments, j’ai trouvé les situations, les personnages grotesques et absurdes. Un peu à la manière kafkaïenne sans le génie bien entendu. José Saramago ne va jamais au bout de ses idées ni de ses intentions. Il délaisse et délègue tout simplement.
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Brume de chaleur de Chuck Logan.
Le justicier que les habitants de Stillwater ont surnommé, non sans sympathie, Le Saint, serait-il en phase de récidive? L’année précédente, il a tué un pédophile que la procureure Gloria Russell n’avait pas réussi à faire inculper. Aujourd’hui, il élimine méthodiquement toute personne qu’il soupçonne de crimes contre des enfants. À commencer par un prêtre, qu’il abat dans son confessionnal. La police soupçonne Harry, un des leurs, étant donné son passé tumultueux…
Le meilleur livre pour la fin. Envoûtant dès les premières pages même si par la suite il perd de sa force, de sa » splendeur « . Tension, climat pesant. Un roman noir dans toute sa splendeur. A bien des égards, j’ai eu l’impression de retrouver devant moi Nécrologies de Paul Cleave. Un départ identique quoiqu’un mobile différent semble-t-il. Et, un écart géographique. L’un se déroulant en Nouvelle Zélande tandis que l’autre dans le Minnesota. Pourtant, des ressemblances persistent.
Ne serait-ce déjà cette nécessité de faire justice soi-même. Sentiment, besoin accru en Amérique. La faute à l’histoire ? La faute au système judiciaire ? Ses limites, ses failles aussi parfois. De la paperasse, du politiquement correct, de la corruption qui font ravage. Dans une société où on manipule les chiffres autant que l’information. Sans se préoccuper des conséquences, des dérives aussi.
Ce qui rend les gens d’autant plus paranoïaques. Sur leurs gardes à tord et à raison. Que les innocents paient pour les coupables. Société de consommation, société de diffamation. Où sont les limites quand on ne fait plus confiance à ceux représentant la loi ? A celui qui habite dans la maison d’en face ? Tout est prétexte à porter plainte, à la suspicion. Et pourtant, c’est pas le nombre de victimes et de blessés qui vont baisser.
Non seulement les méchants le sont plus mais ceux censés incarner l’ordre sont à la dérive. Face à cette gangrène permanente qui menace la ville. Désabusés, rompus par l’exercice de leurs fonctions. De ce qu’ils ont vu, de ce qu’ils ont tu et pas pu. La cellule familiale éclate là encore. Le devoir alors mis à l’épreuve.
Encore une fois, on a cette impression de faute, d’abandon collective. Ce sont les politiques, les citoyens, la communauté dans sa globalité qui ont lâché l’équipe un à un. Au détriment de tout un pays. L’Amérique, le leader du monde libre parait-il. Cruelle ironie si on en croit Chuck Logan.