Le Petit Spirou (2017) de Nicolas Bary

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Enième adaptation de bande-dessinée pour enfant, cette fois il s'agit de la BD signée Tome et Janry co-écrit et réalisé part Nicolas Bary, habitué des films pour enfants après "Les Enfants de Timpelbach" (2007) (dans lequel fut révélée Adèle Exarchopoulos) et "Au Bonheur des Ogres" (2012)... Pour le casting le rôle titre a été dévolu au jeune inconnu Sacha Pinault après un casting de plusieurs centaines d'enfants. Un petit rouquin aux yeux bleus mignon et malicieux. Son grand-père est joué par l'excellent et juvénile Pierre Richard, sa maman est jouée par la blonde Natacha Régnier, le prof de sport fumeur et alcoolique est interprété par le toujours excellent François Damiens qui n'est pas en terrain inconnu après "Le Petit Nicolas" (2010) et "Les vacances du Petit Nicolas" (2014) de Laurent Tirard, la prof gentille et sexy est incarnée par la magnifique et encore méconnue Gwendolyn Gourvenec (aperçue dans "Un Village presque parfait" en 2015 de Stephane Meunier et "Tout Schuss" en 2016 de François Prévôt-Leygonie et Stephan Archinard), le curé fan de heavy metal est incarné par le chanteur Philippe Katerine (déjà sur écran dans "Un Beau Soleil Intérieur" de Claire Denis), et enfin la voyante jouée par la comédienne Armelle, qui retrouve ainsi ses deux partenaires après les films "Un Village presque Parfait" et "Les Enfants de Timpelbach"...

Tout d'abord on remarque des modifications vis à vis de la BD, des détails sans grande importance mais qui sont un peu stupides puisqu'il n'y a pas d'incidence majeure. Par exemple normalement toute la famille de Spirou est rousse et la maman se nomme Hélène et non Rebecca. Rien de grave en soi. Ensuite on a droit à un Spirou particulièrement sage dans ce film alors qu'il est volontier turbulent et même parfois provocateur. Cette omission retire irrémédiablement le côté gag du récit, l'humour reposant avant tout sur les profs et le grand-père et leurs décalages déviants (prof de sport ventripotent, fumeur, alcoolique et faineant, papy et sa collection de revues coquines, curé metalleux). Mais étonnament l'histoire est plutôt plaisante et drôle même si le film reste essentiellement pour les moins de 10 ans. On reste perplexe sur les séquences appuyées où des gamins hauts comme trois pommes sont obnubilés par les seins de leur prof (à cet âge jamais vu ça !), c'est sans doute l'idée le plus saugrenue du film surtout que dans le même temps la question de l'éveil sexuel est complètement occultée.

La très bonne idée du film reste la "fugue" pour faire le tour du monde, Spirou et sa copine avec une partie "voyage" qui ne manque pas de poésie et de camaraderie. On se souvient aussi d'un autre film qui a dû fortement inspiré Nicolas Bary, on pense ainsi au très bon "Microbe et Gasoil" (2015) de Michel Gondry. Il faut assurément garder son âme d'enfant pour savourer cette aventure sans doute un peu trop sage mais dont l'innocence reste malgré tout un atout non négligeable à notre époque. La nostalgie n'empêche pas de sourire et les enfants risquent fort de s'identifier à la débrouillardise et à l'amitié autour de Spirou et ses amis. En tous cas ce film est bien au-dessus des médiocres adaptations des autres BD du même genre comme les "Boule et Bill" "L'Elève Ducobu"... A noter qu'après "Le Petit Spirou", sortira en 2018 "Les Aventures de Spirou et Fantasio" de Alexandre Coffre avec Thomas Solivérès et Alex Lutz. En attendant le futur "Le Petit Spirou 2"...

Note :