[FUCKING SÉRIES] : Stranger Things saison 2 : La magie est toujours là

Par Fuckcinephiles

(Critique - avec spoilers - de la deuxième saison)

Plus qu'un simple hommage appuyé au cinéma béni des 80's faisant méchamment vibrer notre fibre nostalgique, Stranger Things était surtout un savoureux petit bijou de série addictive, une belle gourmandise qu'il nous etait si facile d'engloutir en deux temps, trois mouvements.
Reprenant tous les codes visuels, sonores et narratifs des films cultes de l'époque, s'attachant à une bande de gosses aussi finement croqués qu'empathiques (magnifiée par la révélation Millie Bobby Brown); le show nous faisait revivre ce frisson incroyable, ce " je ne sais quoi " enthousiasmant que l'on pouvait avoir à la vision des Goonies,  de E.T. ou même Stand By Me.


Presque un an et demi plus tard, et de retour pile poil pour un Halloween qui n'aurait pas été pareil sans elle, Stranger Things nous ramène dans les rues pas si tranquille de la petite ville d'Hawkins pour une seconde salve d'épisodes jouant pleinement la carte du bigger and better, tout en gardant l'essence même qui faisait le charme enivrant de la première saison : un amour inconditionnel autant pour les années 80 que pour ses personnages.
Et si la première cuvée s'amusait clairement de son côté montagnes russes à la sauce multigénérationnelle (les adultes, les ados, les enfants), la seconde enfonce le clou en incarnant un parfait remake de son ainée, comblant ses lacunes tout en transcendant avec une générosité incroyable, ses nombreuses qualités.


Clôturant intelligemment l'intrigue des premiers épisodes (le laboratoire est fermé, le portail également et Barb est enfin vengée !), tout en développant majestueusement la mythologie du show encore plus imposantes aujourd'hui, Stranger Things 2 s'offre une intrigue mère autant sérieuse que solide (exit l'effet de surprise et la présentation des personnages, les Duffer rentrent tout de suite dans le vif du sujet), rythmée au cordeau avec un suspens intelligemment ménagé (l'avantage d'un épisode en plus) et un développement des personnages très malin : les Duffer séparent tout le petit groupe pour mieux les réunir dans un  final absolument dantesque.


Visuellement impressionnant (le season premier annonce tout de suite la couleur), mis en boîte avec maîtrise, référencé à mort (Silent Hill, X-Men, SOS Fantômes,...), la saison 2 prend son temps pour démarrer (trop peut-être) et affirme sans faillir sa filiation évidente au Aliens, le Retour de James Cameron (jusque dans la présence du génial Paul Reiser au casting), dont les coups de projecteurs évidents à son égard sont la preuve d'une révérence aussi amusée qu'habile (comme Tarantino, les Duffer regurgitent avec respect et malice leur cinéphilie).
Dommage en revanche, que les nouveaux personnages (Max et Bob/Sean Astin) peinent à vraiment s'intégrer au récit, idem pour quelques sous-intrigues expédiées à la va-vite (la love story d'une Joyce toujours aussi agaçante à suivre, celle de Dustin et le bébé Demogorgon), même si celle concernant Eight/Kali, laisse présager que le show en a décemment dans les baskets pour nous offrir une saison 3 encore plus imposante.

Dans l'état, que les fans se rassurent, la saison 2 est carrément plus addictive et réussie que la précédente.
La miraculeuse série des frangins Duffer n'a pas perdu une once de sa magie, et il est déjà très, très dur de devoir attendre la suite...
Jonathan Chevrier