Hop, petite revue de quelques comics sortis depuis la rentrée et à lire. Au programme, les nouveaux tomes de Walking Dead, Paper Girls et I Hate Fairyland, mais aussi les nouveautés Black Hammer, the Unwritten et Reborn. Bref, il y a de quoi faire !
Au bout du 28e tome, Walking Dead continue toujours son bonhomme de chemin, avec ses qualités et ses défauts. A la fin du tome précédent, les chuchoteurs avaient lancé la plus grande horde jamais vue sur Alexandria. Un grand défi pour un groupe de survivant qui va tenter de les dévier alors que les autres vont devoir les attendre sur les grilles. Robert Kirkman commence donc avec une bonne dose d’action au cours de laquelle Charlie Adlard donne encore de bonnes surprises au dessin. Le souci c’est que certains personnages agissent encore une fois de manière assez bête. Heureusement, pour compenser, la relation conflictuelle entre Negan et Rick devient encore plus intéressante. Puis il y a une forte séquence émotion avec [SPOILER] la perte d’un personnage particulièrement apprécié. Un récit triste et qui prend enfin le temps d’être raconté pour donner un nouveau but au héros, retrouvant alors l’humanité des débuts de la série. [fin du spoiler]. Mais bizarrement si cette séquence est bien gérée, le suspense quand à un groupe de rebelle est assez mal entretenu, surtout au niveau de son timing. Bref, Walking Dead reste fidèle à lui-même, se lisant sans déplaisir mais sans l’enthousiasme des premières années.
Du côté de Paper Girls, Brian K. Vaughan a coincé la troupe de gamines dans le lointain passé, au temps des premiers hommes, là où la première voyageuse temporelle va débarquer. Rencontre avec une jeune femme, avec des hommes préhistoriques, quelques monstres et failles temporelles, mais aussi sentiments et changements dus à l’adolescence, le programme est toujours aussi riche et barré mais prend maintenant le temps d’explorer davantage ses personnages et leurs relations, si bien que l’on s’intéresse maintenant vraiment à elles. Paper Girls devient donc maintenant non pas un simple portnawak étrange mais un vrai plaisir de lecture. Vivement la suite.
Que devient Gertrude sur son trône dans le monde barré des contes de fées ? Skottie Young va répondre à la question en un seul épisode : elle s’emmerde et règne n’importe comment ! Alors c’est parti, elle fait tout péter et repart à la recherche d’un moyen de rentrer chez elle, croisant au passage le chemin d’un petit garçon en costume de dragon. Et dès qu’elle a la possibilité de faire quelque chose de bien, elle prend tout de même toujours la mauvaise décision, sinon ce ne serait pas drôle. Bref, I Hate Fairyland est toujours aussi barré et irrévérencieux, osant tout balancer juste parce que le personnage échappe complètement à son auteur. Et c’est bien ça, en plus des réplique mignonnement dégueulasses, qui est fun et donne envie de lire la suite.
Côté nouveautés, on mise avant tout sur Black Hammer, la nouvelle série de Jeff Lemire (Descender) qui plonge dans l’univers rétro des super héros. Ici, un groupe d’entre eux se retrouve bloqués depuis plusieurs années dans une petite bourgade américaine après avoir combattu un grand ennemi. Et avant d’entrer dans l’action et développer son originalité, le scénariste prend son temps pour présenter ses personnages et leurs névroses, d’une femme de 50 ans bloquée dans son corps de gamine à un explorateur spatial qui perd la tête. Ce tome est donc seulement une introduction qui développe des personnages passionnants et un contexte qui ne demande qu’à prendre de l’ampleur et nul doute que le scénariste va ensuite nous embarquer dans une aventure passionnante, surtout que le dessinateur Dean Ormston adopte un style rétro et nostalgique qui permet une bonne mise en place de cet univers graphique, entre originalité, hommage, SF et fantastique. Une découverte à suivre donc.
A la fin des années 2000, Mike Carey et Peter Gross se sont lancé dans l’aventure de the Unwritten. Maintenant que la série est terminée, Urban Comics en édite donc l’intégrale et c’est une belle occasion de se lancer. Ici l’auteur va jouer avec le concept d’écrivain et la fiction qui peut se mêler à la réalité. Imaginez si Harry Potter grandissait maintenant dans notre monde sans savoir qu’il est un personnage issu de l’esprit de son auteur … Voilà un concept qui mérite méditation et dans ce premier tome, les deux auteurs posent donc les bonnes questions tout en s’aventurant dans les méandre de l’écriture fantastique classique (de Frankenstein à la saga du sorcier donc). C’est vraiment intéressant et on en curieux d’en savoir plus par la suite.
Mark Millar est très fort pour pondre des concept à la volée. Le souci, c’est que généralement ça ne dépasse pas ce stade et il finit par accoucher de comics qui se lisent de manière expéditive et qui restent incroyablement superficiels, en s’associant à un dessinateur de renom, juste bons à vendre des droits d’auteur pour être adaptés ensuite à l’écran. Et son dernier comics en date, Reborn n’échappe pas à cette règle. Ici cette vision de l’après-vie comme un univers fantasy à base d’élue, de grand méchant, de fées et de démons sent un peu le copier-coller déjà vu partout et son association avec la thématique de la mort était déjà mille fois mieux écrit dans Tellos par exemple. Mais ça se lit tout de même tout seul et très vite, le scénariste misant plus sur le rythme que sur les états d’âme du personnage principal. Heureusement, il y a les planches d’un Greg Capullo en grande forme pour bien faire passer la pilule et ne pas regretter l’achat.