Un film, une séance… #3

Un film, une séance...
Mother!

le 19 septembre 2017 à Bourges

Me voici de retour pour une troisième chronique, d'après mon rédacteur en chef le nombre de lecteurs a été divisé par deux, c'est dire que celle-ci ne sera peut-être lue que par moi-même. Bref, c'est dire si la qualité des lecteurs va subitement remonter. Après Issoudun et Rennes, nous voici à Bourges pour découvrir Mother! dans un CGR qui a la bonne idée de faire quelques séances en vostf. Et comme poésie ne rime pas avec hiver qui arrive, j'ai décidé de placer cette chronique sous le signe de la poésie... amis poètes... fermez les yeux.

La date : Le 19 septembre 2017

C'est le 19 septembre 1902 qu'est décédé le poète Masaoka Shiki, l'un des maîtres japonais du haïku. Et quoi de mieux que de commencer cette chroniques par l'un de ses petits poèmes :

Sur le sable du rivage à chaque trace de pas le printemps s'allonge.

Ceci dit d'après la National Weather Service, le printemps perd 30 secondes chaque année en raison du décalage de l'axe de la Terre qui varie, au profit de l'été. Et si le printemps dure encore 92 jours aujourd'hui, cela ne durera pas éternellement... Je propose donc à Masaoka Shiki de modifier légèrement son haïku :

Sur le sable du rivage à chaque trace de pas le printemps " ne " s'allonge " pas à pas ".

Cela permet de faire passer discrètement le fait que le printemps ne s'allonge pas sous couvert d'un jeu de mots... Masa si tu m'entends... de rien.

La salle : CGR, Bourges

Un film, une séance… #3

Le problème de la VOSTFR en province c'est son succès, car il ne fut pas facile pour moi et pour les deux autres personnes qui assistaient à la séance de trouver un siège dans la petite salle de 400 places... Mais 397 places de libre pour un film de 122 min, cela permet aussi de changer de place toutes les 20 secondes environ. Une manière de rendre la séance active... (pas besoin de sièges qui bougent si on bouge de nos sièges... à méditer... ).

A côté du CGR (oui on est ressorti de la salle, à force de bouger j'ai faim), on trouve un vieux Quick (qui ne se décide pas à devenir un Burger King). J'ai eu l'excellente idée de vouloir m'y sustenter, d'abord parce que nous c'est le goût, ensuite parce que cela faisait fort longtemps que je n'avais pas gouté de Giant... Et le goût du Giant me rappelle toujours mon adolescence et cette époque ou j'allais au Quick des halles à Paris déguster un burger après ma séance cinéma tout en regardant passer les cafards sur le sol collant du restaurant...

Donc, j'ai mangé au Quick pour la première fois depuis... fort longtemps... et franchement, en dehors du sol qui colle, des sièges qui collent, de la table qui colle, de la petite erreur dans la commande, du fait qu'on m'ait dit " désolé asseyez-vous (sur le banc qui colle) on vous apporte le bon sandwich " et qu'on m'ait oublié, de l'eau gazeuse sans coca dans le verre, du mini steack et du mini goût du Giant, et bien franchement, c'est pas si mal que ça... Et pas si mal que ça me fait penser à très bien, ce qui me donne envie de vous conseiller la série Mindhunter petit bijou imprévisible de Joe Penhall produite par David Fincher qui réalise les deux premiers épisodes. A voir d'urgence sur Netflix.

Le film : Mother! Un film, une séance… #3

Alors, parlons de Mother!, la métaphore horrifique d' Aronofsky qui partage critique et public depuis sa sortie en salles... Proposition radicale, démente et dérangeante qui nous offre plusieurs grilles de lecture, métaphore anxiogène et biblique qui se dévoile dans une deuxième partie hallucinante... (très belle critique que j'ai repris sur un site que je ne connaissais pas, L'Imaginarium du docteur cinéma.) Bref, une fois de plus Aronofsky divise, et non pas " Dit vise ", parce que bon, qu'il le dise, d'accord, mais viser qui ? Avec quoi ? Pourquoi ? Tient à l'instant ou je vous parle mon rédacteur en chef vient de me traiter de c....ard... Sans doute parce que je suis en retard, ou alors parce que je lui ai envoyé le message " Pour info " et qu'ensuite je suis allé me faire un café avant d'écrire la suite... mais le café c'est important, la caféine a des effets positifs démontrés sur l'appareil uro-génital, une consommation de 3 tasses par jour améliore le volume des urines. Deux tasses diminuent le risque de cirrhose même pour les bretons. Le café protège aussi du cancer du foie et soulage les migraines tout en améliorant la mémoire à long terme. Et puisque cette chronique rime avec poésie, citons les 4 premiers vers d'un poème de Jacques Delille :

Il est une liqueur, au poète plus chère,
Qui manquait à Virgile, et qu'adorait Voltaire ;
C'est toi, divin café, dont l'aimable liqueur
Sans altérer la tête épanouit le coeur.

Jacques Delille qui est né à Clermont-Ferrand, qui a fait ses études à Lisieux, puis qui a travaillé à Beauvais et Amiens et enfin qui est mort à Paris... Bref, qui a porté toute sa vie un nom mensonger...

Pour terminer cette chronique j'avais envie de pousser un petit coup de gueule envers mes contemporains masculins qui dans cette période de libération de la parole de la femme se permettent de donner des conseils, de dire moi j'aurai, moi ceci, moi cela... je pense qu'il faut savoir écouter, soutenir, comprendre, se remettre en question, même si on pense n'avoir jamais rien fait de mal... étais-ce le cas de nos collègues, de nos amis, n'avons nous pas vu ou pas voulu voir... bref, il faut savoir se faire humble. Et ne pas oublier pour que demain les choses changent vraiment.

P.S. Mon rédacteur en chef vient de m'envoyer un nouveau message, il me demande de finir sur une touche légère, je viens de tomber sur les paroles d'une chanson de RaeLynn, chanteuse country américaine... C'est cadeau... (oui, je sais, y'a encore du boulot...)

Quelqu'un doit l'aider à s'habiller. Quelqu'un doit lui donner une raison de laver son camion. Quelqu'un doit lui apprendre à danser. Alors Dieu a créé les filles.