Nathalie Pêcheux, professeure de lettres divorcée, mère aimante et attentionnée se révèle du jour au lendemain d'une jalousie maladive. Si sa première cible est sa ravissante fille de 18 ans, Mathilde, danseuse classique talentueuse, son " champ d'action " s'étend bientôt à ses amis, ses collègues, son voisinage...
Entre comédie grinçante et suspense psychologique, Jalouse met en scène brillamment la bascule inattendue d'une femme, à l'orée de la cinquantaine
Après avoir réalisé La Délicatesse, les frères Foenkinos reprennent la caméra pour livrer un portrait de femme " au bord de la crise de nerfs " délicieusement piquant.
Karine Viard campe à la perfection ce rôle de quinqua en quête d'une jeunesse perdue qui fait vivre un enfer à ses proches. Tour à tour peau de vache à la Tatie Danielle , odieuse avec son entourage, elle affiche également un petit côté Bridget Jones , noyant ses déconvenues dans l'alcool et cherchant le réconfort dans des pâtisseries...
Les petites phrases assassines et les répliques cinglantes font mouche dans la bouche de cette mère indigne qui semble prendre un malin plaisir à tourmenter son irréprochable fille dont le seul défaut semble la jeunesse et d'avoir la vie devant elle.
Cette méchanceté gratuite et inconsciente cache ainsi une douloureuse prise de conscience du temps passé et du sentiment de ne pas avoir profité de la vie. Au fur et à mesure que le film avance, l'armure de Nathalie se fissure, laissant apparaître ses failles et sa fragilité.
Ce qui aurait pu ressembler à une gentille comédie sur les affres de l'âge se révèle être plus profond, proposant une fine analyse de ce que peut représenter ce moment transitoire dans la vie d'une femme.
Grâce à l'humour et la justesse de jeu de Karin Viard mais aussi aux différents rôles secondaires (Anaïs Demoustier, Anne Dorval, Thibault de Montalembert), Jalouse promet un bon moment sur grand écran.
Sortie le 8 novembre 2017.
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