[CRITIQUE] : A Beautiful Day

[CRITIQUE] : A Beautiful Day
Réalisateur : Lynne Ramsay
Acteurs : Joaquin Phoenix, Ekaterina Samsonov, Alessandro Nivola,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Thriller, Drame.
Nationalité : Britannique, Français, Américain.
Durée : 1h25min.

Synopsis :

La fille d’un sénateur disparaît. Joe, un vétéran brutal et torturé, se lance à sa recherche. Confronté à un déferlement de vengeance et de corruption, il est entraîné malgré lui dans une spirale de violence...


Critique :

Fantastique film d'auteur singulier, surprenant et furieusement troublant, #ABeautifulDay est un beau et grand moment de cinéma, un trip halluciné condensé à la violence âpre, porté par un Joaquin Phoenix montrueux.
Notre avis : https://t.co/385mX5C3hH

— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) November 8, 2017

Une rencontre entre l'un des comédiens les plus doués et plaisants à suivre de sa génération - Joaquin " Fucking " Phoenix -, et une cinéaste pétrie de talents que l'on aimerait voir bien plus souvent squatter nos salles obscures - Lynne Ramsay -, ne pouvait qu'incarner un rendez-vous immanquable aux yeux des cinéphiles avertis que nous sommes.

Et encore plus si l'étiquette " Croisette " est gentiment collée sur le bout de sa pellicule.
Mieux, You Were Never Really Here, titré de manière totalement incompréhensible A Beautiful Day par chez nous (alors que le titre v.o correspond parfaitement au propos du film), est un putain d'uppercut (un coup de marteau serait même plus juste) asséné avec un gant de velours.

[CRITIQUE] : A Beautiful DayPlus insaisissable que jamais, Ramsay tire la quintessence d'un matériau d'origine solide (le roman court éponyme de Jonathan Ames) pour accoucher d'un film miraculeux qui donne un sacré coup de fouet au polar hard boiled, un trip halluciné condensé (le film ne dépasse pas les quatre-vingt minutes), entre violence âpre et visions fantastiques, sur l'apocalypse mentale d'une bête abimée et malade, dont elle épouse passionnément toutes les errances psychologiques.

Plongeant de force son spectateur en eaux troubles (l'espace-temps et la réalité sont volontairement flous), la cinéaste sonde de manière frontale le caractère de son justicier made in America, viril, taciturne et douloureusement dépressif, dont le corps meurti dévoile sans artifices les maux d'une âme fatiguée et férocement empathique.

[CRITIQUE] : A Beautiful DayMonstrueux en ex-Marine et ex-agent du FBI reconvertit en spécialiste d'opérations clandestines de sauvetage de jeunes filles/femmes victimes de réseaux de prostitution; Phoenix bouffe l'écran et livre un colossal numéro d'acteur, aussi puissant qu'intérieur sur un homme confronté autant à la violence du monde qu'à celle de ses actes.

Un véritable ours bourru et mutique, une machine à tuer à la carcasse endolorie sous laquelle se cache un coeur vaillant, littéralement sublimé par la mise en scène inventive et précise de sa réalisatrice, fascinée par ses fêlures au point d'en faire une véritable figure fantomatique.
Fantastique film d'auteur singulier, surprenant et furieusement troublant, A Beautiful Day est un beau et grand moment de cinéma, certainement l'un des plus beaux qu'il nous sera donné de voir en cette si riche fin d'année ciné 2017.


Jonathan Chevrier


[CRITIQUE] : A Beautiful Day