#33. The Raid de Gareth Evans (2011).
" C’est un tic-tac régulier qui lance le film de Gareth Evans.
Un tic-tac militaire, austère et symbole d’une determination sans borne.
Cette determination est double : celle d’Evans en tant que réalisateur et celle de son héros Rama. Elles s’unissent pour proposer ni plus ni moins que la référence du film d’art martial moderne.
The Raid impose de part son histoire simple (un frère perdu que le héros veut retrouver couplé à une zone de non-droit dont on veut voir la fin) une construction particulièrement intelligente. Au diable les atermoiements et justifications morales car le film se lance rapidement et instaure son climat de tension pour mieux nous scotcher à notre siège.
En effet, l’entrée dans la tour effectuée c’est un véritable autel au culte de la badasserie que le film dresse. Pourchassée par les occupants de la tour, la troupe de soldats se fait réduire en bouillie à l’exception de Rama incarné par l’impression Iko Uwais qui fait montre de sa maîtrise des arts martiaux au cours de combats aussi sanglants que magnifiquement chorégraphiés. Les affrontements font la part belle au pencak-silat un art martial qui évoque notamment le Wing Chun avec ses multiples parades et autres coups de poings/projections. Paradoxalement, l’amoncellement de scènes ultra-violentes n’altère aucunement la « beauté » de ce film qui parvient sans cesse à repousser ses limites et celles de ses protagonistes.
C’est bien là que le film tire sa mention de film culte à mes yeux. Comme je le disais, le scénario sert à merveille la volonté primaire du métrage : offrir une déferlante d’action. Ainsi, chaque combat, chaque situation délicate n’est qu’un marche pied vers une situation encore plus périlleuse. On pense à la scène où Rama est piégé dans un appartement et se sert d’un frigo comme grenade ou encore le combat dans le couloir à mains nus contre 5 hommes menant à une prise qui fait bondir de part son âpreté. Jamais The Raid ne s’arrête si ce n’est pour nous laisser souffler et reprendre nos esprits tant il nous mets KO. Jamais The Raid ne baisse en qualité, une maitrise absolu du temps et de l’espace que la réalisation sublime grâce une excellente lisibilité des scènes de combats notamment.
Le statut culte de The Raid est prolongé par sa suite qui repousse les limites de l’outrecuidance avec une construction encore plus ambitieuse et violente. Clairement, Gareth Evans maitrise ce genre de film et a posé un jalon incontournable du cinema pour quiconque aime l’action. "
Sofiane Saadane
Professeur, docteur et gros mangeur. Passionné de cinéma qui adore Hitchcock, Lumet, Paul Thomas Anderson et les films noirs. Blogueur cinéma, musique (blues et rap) et Bébé dinosaure au sein de LA Filmosaure avec des mamans dinosaures à la sympathie sans égal.
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