#36. Heat de Michael Mann (1995).
" Jamais je n'aurais cru pouvoir avoir la force d'écrire le moindre billet sur un film aussi important à mes yeux que Heat, véritable diamant noir dont la grandeur ne cesse de croître à chaque vision, LE film qui m'a fait irrémédiablement tomber amoureux du septième art, mon film de chevet number one.
Le mot chef-d'oeuvre perd douloureusement de sa substance à mesure de son utilisation un brin abusive - pour être poli - par les cinéphiles, mais s'il y a bien une péloche qui transpire la perfection de tous les pores de sa pellicule, c'est bien le film du roi Michael Mann.Spectacle de tous les instants d'une intensité et d'une maîtrise rares, dominé par deux des plus grands acteurs de l'histoire du cinéma ricain (voire même du septième art tout court), Heat est une véritable horlogerie suisse montée par un putain d'orfèvre en pleine possession de ses moyens et de son cinéma.
Je ne pourrais pas dire combien de fois j'ai pu m'extasier devant, combien de fois j'ai pu pleurer devant la beauté du climax (l'un des plus beaux et puissants jamais réalisés), m'émerveiller comme un gamin devant le plus grand face à face jamais produit sur grand écran (bordel la scène du café...)... rien que d'en parler, je ressens déjà le manque de ne pas pouvoir déjà le revoir.
Pillé comme ce n'est pas permis - mais impossible à égaler -, le film est comme dit plus haut (j'aime me répéter...) un bijou de minutie et de perfection à l'état brut.
Michael Mann maîtrise son oeuvre de A à Z, que ce soit d'un point de vue visuel (en bon professeur de cinéma, il magnifie la dimension cinégénique de la Cité des Anges, notamment via des travellings nocturnes d'une beauté sans nom), ou d'un point de vue scénaristique (au-delà d'une intrigue au couteau, le bonhomme croque une psychologie des personnages rarement autant approfondie dans un " simple " polar choral); tout en constituant le summum de la scène d'action grisante et immersive (la scène de la fusillade après le braquage).Véritable chasse à l'homme moderne façon gendarme et voyou entre deux figures supposément différentes, deux maestros dans leur genre (un flic, Vincent Hannah, et un braqueur de haut vol, Neil McCauley), mais au final incroyablement similaires (leur respect l'un pour l'autre est sans bornes), une traque tournée comme un affrontement implacable à l'issue funeste, entre les notions du bien et du mal - à la frontière souvent floue -, ou la marginalité s'oppose au système (l'essence même du cinéma de Mann), ou les arcanes du grand banditisme et de sa lutte policière contrastent avec l'importance majeure de l'amour dans toute existence; Heat mériterait presque l'oscar du meilleur film de tous les temps tant ses qualités sont innombrables.
Un casting monstrueux (chaque personnage, même minime, à son importance et le temps adéquat pour s'exprimer), un scénario époustouflant d'efficacité, une mise en scène chirurgicale sublimée par un score inspirée (Moby à son meilleur)... parfois, les mots manquent pour décirre la maestria et l'importance d'une oeuvre sur toute une époque, tout un genre, tout une vie, ma vie.
J'ai essayé de les avoir un minimum, mais là encore, je ne sais même pas si j'ai vraiment pu exprimer tout l'amour que je peux éprouver pour ce film : le meilleur de tous à mes yeux, tout simplement. "Jonathan Chevrier
Plus ou moins fils spirituel du Dude et du Zohan réunis, cinéphile/cinévore/cinémaniaque convaincu depuis mon premier battement de cils, je voue un culte sans borne à Sylvester Stallone. Biberonné aux séries B, les salles obscures sont mes secondes maisons et je fonds comme un vampire au soleil sans ma dose quotidienne de bonnes péloches.
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