La rentrée des séries n’était pas forcément aussi inventive que d’autres années. Nous avons donc seulement testé la nouveauté HBO the Deuce et nous sommes penchés sur les nouvelles saisons de Stranger Things, Halt and Catch Fire (une dernière fois) et American Horror Story.
La petite surprise doudou des 80’s de l’année dernière est maintenant devenue un véritable phénomène. Impossible d’avoir pu échapper à la promo intense et maline de Netflix autour de la suite de Stranger Things. Mais du coup, la série est-elle à la hauteur de ce qui nous est vendu ? Clairement non. En effet, il ne faut pas attendre un chef d’œuvre qui va marquer l’histoire télévisuelle mais juste une série toujours sympa à regarder. Car pour l’intrigue de cette suite, les Duffer Brothers continuent sur la lancée de la première saison avec une Eleven de retour mais isolée, une bande de gamins dont l’alchimie fonctionne toujours bien et qui doivent se faire à leur adolescence et des événements étranges qui surviennent toujours du même laboratoire.
Avec toujours une excellente qualité de production (les moyens sont là pour une réalisation aux petits oignons et des effets visuels plutôt réussis, sans oublier la présence d’Andrew « Wall-E » Stanton derrière la caméra le temps de 2 épisodes) et une troupe d’acteurs impeccables (mention spéciale pour les gamins vraiment touchants et exceptionnels) et quelques évolutions de personnages bien vues (le duo Steve/Dustin, Eleven) la série se regarde évidemment sans déplaisir. Mais on regrettera par contre le scénario qui galère à mettre en place son intrigue sur les premiers épisodes et s’embourbe dans des histoires secondaires dont on se contrefiche ou qui sont particulièrement mal foutues (Dart, le frère de Max) et un ensemble trop prévisible pour convaincre pleinement (Bob). On espère donc que la série apportera tout de même un peu de nouveauté dans son univers balisé et trop référencé comme elle a su le faire le temps de la parenthèse de l’épisode 7 qui permet d’apporter de nouvelles pistes. Bref, la série a le potentiel, elle n’a plus qu’à l’accomplir.
Du côté de Halt and Catch Fire, c’est la dernière saison ! Et oui, après avoir survécu déjà pendant 3 ans, AMC met un terme à ce qui était vendu comme un Mad Men dans l’informatique des années 80. Mais la série a rapidement dépassé ce statut pour non seulement offrir un panorama de l’évolution de l’informatique, d’internet et du jeu vidéo dans les années 80 et 90 mais a aussi offert un quatuor de personnages tour à tour amis et enn
La rentrée chez HBO était quand à elle plongée dans le new-york trash des années 70. En effet, avec David « the Wire » Simon, nous voilà témoins de l’arrivée de la pornographie là où les prostituées et leurs macs régnaient en mettre, sur the Deuce. Une reconstitution impeccable et quasi documentaire nous plonge immédiatement dans ce contexte où nous suivrons des personnages bien différents, de la prostituée indépendante qui va s’intéresser de plus près à la caméra au patron de bar qui doit gérer un frère difficile et des histoires de mafieux. Ajoutez à cela une vision d’ensemble qui nous permettra de prendre beaucoup de recul sur l’histoire et nous avons une véritable fresque, une chronique de l’époque qui raconte beaucoup sur l’état de l’Amérique, l’évolution des mœurs et ses dessous. Mais derrière cette autopsie, les personnages pourtant impeccablement campés (James Franco et Maggie Gyllenhaal dans leurs meilleurs rôles depuis longtemps), passent tout de même un peu à la trappe, manquant d’un quelque chose qui les rendrait attachants. A découvrir.
Et une saison de plus pour American Horror Story qui n’en finit pas de revisiter les histoires d’horreur sous un jour nouveau. Et cette fois, avec « Cult« , l’anthologie efface complètement son caractère fantastique pour plonger dans l’horreur de l’Amérique actuelle. On a longtemps parler du cauchemar Trump, la série le prend au pied de la lettre et se transforme alors en gros thriller paranoïaque où la peur mène à la fanatisation d’un système. Un propos politique et féministe engagé face à Trump qui n’étonne pas quand on connait les créateur mais qui surprend dans la manière dont il est abordé. Et c’est dommage que cela se fasse dans le cadre de AHS car la série étale les pistes n’importe comment, un véritable gloubiboulga assez indigeste et aux personnages horripilants et inconstants qui a du mal à se recouper jusque dans ses 3 épisodes finaux qui heureusement remettent un peu les pendules à l’heure. Cette saison inventive sur le fond (et c’est tout à son honneur de se renouveler à chaque fois !) est donc une véritable horreur à regarder. On espère que les créateur pourront re-canaliser leur verve pour l’année prochaine !