Avec Karin Viard, Anne Dorval, Thibault de Montalembert
Chronique : Comédie triste et grinçante portée par le talent (et la joyeuse mauvaises foi) de Karine Viard, Jalouse aborde audacieusement le thème de la crise de la cinquantaine. En créant ce personnage de femme maladivement jalouse de tout et de tout le monde, c’est un touchant portrait de femme que les frères Foekinos nous offre. L’aigreur incontrôlable et inexplicable qui envahit Nathalie et régit son comportement est le moteur du récit mais aussi sa limite, tant les « symptômes » de la jalousie sont exagérément poussés. Si c’est une ressort comique évident, cela limite la portée dramatique et la crédibilité de ce soudain changement d’attitude. Malgré tout, c’est un formidable terrain de jeu pour Karine Viard, qui s’en donne à cœur joie et prend visiblement un réel plaisir à balancer des saloperies à tout va. Et nous à les écouter. Elle est cependant tout aussi convaincante lorsqu’il s’agit de faire poindre l’angoisse qui saisit son personnage à l’approche de la cinquantaine et cette peur panique de la solitude. L’actrice est comme souvent géniale dans les nuances, se montrant tour à tour cruelle et touchante, cassante et émouvante. Son abattage et la finesse de son interprétation sont les principaux atouts de cette dramédie cassante, coupable par ailleurs d’une exécution un peu trop quelconque.
Synopsis : Nathalie Pêcheux, professeure de lettres divorcée, passe quasiment du jour au lendemain de mère attentionnée à jalouse maladive. Si sa première cible est sa ravissante fille de 18 ans, Mathilde, danseuse classique, son champ d’action s’étend bientôt à ses amis, ses collègues, voire son voisinage… Entre comédie grinçante et suspense psychologique, la bascule inattendue d’une femme.