Après le dénouement qui est la conséquence logique du climax, il est bon de rajouter un épilogue. Celui-ci peut être seulement de quelques secondes, et parfois, le dénouement peut être la dernière scène du scénario.
Il est plus moderne cependant de réserver une scène spécifique pour l’épilogue. Il semble que le lecteur s’en accommode plus émotionnellement que d’assister seulement au dénouement.
Le dénouement est la résolution des conflits. Le climax est l’incertitude. Tant que la séquence qui le décrit ne s’est pas terminée, le lecteur ignore encore ce qu’en sera l’issue.
Celle-ci se manifeste dans le dénouement.
Un moment de décompression pour le protagoniste
Après tout ce qu’il a vécu et la pression que lui a mis le climax, il est judicieux de permettre au héros de l’histoire de souffler un peu. Comme s’il avait besoin de regarder un peu en arrière et d’apprécier le moment présent.
Par ailleurs, l’épilogue complète le scénario en démontrant comment le protagoniste s’adapte à sa nouvelle situation. Vous souvenez-vous de cette dernière scène dans Coup de foudre à Notting Hill lorsque Anna qui attend un enfant et William lisant un livre sont sur le banc qui symboliquement affirme leur amour dans ce parc dont ils avaient lors d’un moment magique de l’intrigue en quelque sorte forcé les portes ?
Cet épilogue démontre que cette scène est l’expression de ce qui manquait à la fois à Anna et à William pour être vraiment heureux dans leur vie. Le scénario aurait pu se terminer sur le mariage mais il aurait définitivement manqué quelque chose au message de l’auteur.
Et cela permet aussi au lecteur d’assister à la réaction du protagoniste à sa nouvelle situation qui deviendra dorénavant son nouvel ordinaire. Et pour le lecteur, cette dernière scène du scénario doit être émotionnellement satisfaisante.
Cela ne signifie pas qu’elle doit être seulement un happy end. Cet épilogue peut montrer aussi la chute du héros si telle est l’intention de l’auteur.
Or, de démontrer cette nouvelle situation est ce qui satisfait le lecteur. C’est avec cette dernière impression qu’il se réveillera du film qu’il vient juste de voir. Et le lecteur d’un scénario doit ressentir aussi cette émotion inscrite dans les mots du texte appelé à devenir une œuvre audiovisuelle.
Et le rêve se réalise
L’épilogue le plus évident est de concrétiser le rêve du protagoniste. Si, par exemple, lors de l’exposition du personnage dans l’acte Un, le héros a exprimé le désir de partir sur les mers dans le bateau qu’il se construisait mais que ce besoin d’évasion ne pouvait se réaliser parce que l’intrigue en avait décidé autrement, l’épilogue pourrait le montrer à la barre de son bateau enfin terminé.
C’est un moyen de montrer efficacement que l’arc dramatique du personnage s’est accompli sans avoir recours à des dialogues inutiles.
Néanmoins, cela va beaucoup plus loin qu’un raccourci scénaristique. En rappelant dans l’épilogue quelque chose qui avait presque été effleuré dans l’exposition (juste une petite scène montrant le héros frapper sur quelques planches de bois de son rêve en construction), faire revenir dans l’épilogue précisément cette scène, vous sollicitez non seulement de votre lecteur un effort de mémoire, mais vous payez aussi tribut à son intelligence.
Tout ce que vous posez dans votre scénario doit avoir une réponse ou immédiate ou différée. Lorsqu’elle est différée, c’est à votre lecteur que vous vous adressez directement.
Donc, dans notre exercice de planification du projet avant de procéder à l’écriture proprement dite du scénario, écrivez une petite note décrivant votre épilogue (si vous en souhaitez un).
Remplir les trous entre les notes
Maintenant que vous avez un certain nombre de notes organisées selon un ordre chronologique, il apparaît qu’il y a énormément de trous entre les notes. Ces trous devront être comblées par des scènes.
Ces scènes intermédiaires devront rendre le tout sans heurt. Tout s’accomplit dans un rapport de cause à effet. Si vous posez un effet sans cause, vous créez une incertitude, une instabilité, une inconstance…
Et lorsque vous mettez en place une situation sans que celle-ci ne débouche sur un quelconque effet, votre scène créera un nouveau trou qu’il faudra boucher au risque de créer cette fois une inconsistance, un manque de fermeté dans votre discours.