Olivier Babinet avait travaillé durant quelques années avec des jeunes du « 9.3 » en atelier quand lui vint une belle inspiration : faire un doc sur cette jeunesse souffrant d’une image caricaturale trop éloignée de la réalité. 11 jeunes, tous issus de l’immigration, vont passer devant la caméra pour évoquer leurs rêves, leurs quotidiens et le plus fort nous renvoyer leurs réflexions sur ce que représente « être français » et la France à leurs yeux… eux victimes d’un déterminisme social fort. Et quelques phrases cinglent et doivent nous alerter d’autant plus qu’elles sortent de la bouche d’une jeunesse apaisée et plein de rêves en tête. Eux qui semblent avoir peu conscience des difficultés à réaliser ces rêves lorsque tu résides à Aulnay ou Sevran : une génération de déçu se dessine devant nos yeux. Deux exemples de ces phrases chocs qui montrent le déterminisme social dont ils auront beaucoup de mal à s’extraire : « des français de souche, je n’en ai jamais croisé » ; « lorsque les arabes et les noirs sont arrivés dans la cité, les blancs sont tous partis »… Si çà ne décrit pas une France en marge !!! Mais le film de Babinet n’est pas du tout un plaidoyer, une mise en garde ou une revendication ; c’est avant tout un film souvent léger et drôle… voire haut en couleur quand il donne à voir une jeunesse pleine de potentiel et de personnalité. Et puis pour un doc, il n’oublie pas le 7ème art afin d’éviter un énième reportage à la « Envoyé spécial ». Témoin de ce souci de faire cinéma et d’apporter une dose de fiction : Swagger débute comme un conte pour enfants ; les lumières de la ville clignotent dans la nuit, la caméra vole, s’invite dans les intérieurs où tous les possibles sont ouverts. En confiance avec Olivier Babinet, ces ados font preuve de beaucoup d’intelligence et de clairvoyance sur le monde dans lequel ils vivent ; ils font de la politique sans le savoir, une conscience politique forte sommeille dans ces quartiers. Comme quoi la République n’est pas si moribonde. Et en çà le film est fort car optimiste et pas du tout misérabiliste. Un film qui ré enchante le monde et donne à la banlieue une image lumineuse comme rarement au cinéma. Après, çà reste un docu bien mis en scène mais où les personnages restent figés ; on aurait tant aimé voir évoluer cette jeunesse pour donner encore plus d’ampleur au film. Un film bien utile encore une fois.Sorti en 2016Ma note: 13/20
Olivier Babinet avait travaillé durant quelques années avec des jeunes du « 9.3 » en atelier quand lui vint une belle inspiration : faire un doc sur cette jeunesse souffrant d’une image caricaturale trop éloignée de la réalité. 11 jeunes, tous issus de l’immigration, vont passer devant la caméra pour évoquer leurs rêves, leurs quotidiens et le plus fort nous renvoyer leurs réflexions sur ce que représente « être français » et la France à leurs yeux… eux victimes d’un déterminisme social fort. Et quelques phrases cinglent et doivent nous alerter d’autant plus qu’elles sortent de la bouche d’une jeunesse apaisée et plein de rêves en tête. Eux qui semblent avoir peu conscience des difficultés à réaliser ces rêves lorsque tu résides à Aulnay ou Sevran : une génération de déçu se dessine devant nos yeux. Deux exemples de ces phrases chocs qui montrent le déterminisme social dont ils auront beaucoup de mal à s’extraire : « des français de souche, je n’en ai jamais croisé » ; « lorsque les arabes et les noirs sont arrivés dans la cité, les blancs sont tous partis »… Si çà ne décrit pas une France en marge !!! Mais le film de Babinet n’est pas du tout un plaidoyer, une mise en garde ou une revendication ; c’est avant tout un film souvent léger et drôle… voire haut en couleur quand il donne à voir une jeunesse pleine de potentiel et de personnalité. Et puis pour un doc, il n’oublie pas le 7ème art afin d’éviter un énième reportage à la « Envoyé spécial ». Témoin de ce souci de faire cinéma et d’apporter une dose de fiction : Swagger débute comme un conte pour enfants ; les lumières de la ville clignotent dans la nuit, la caméra vole, s’invite dans les intérieurs où tous les possibles sont ouverts. En confiance avec Olivier Babinet, ces ados font preuve de beaucoup d’intelligence et de clairvoyance sur le monde dans lequel ils vivent ; ils font de la politique sans le savoir, une conscience politique forte sommeille dans ces quartiers. Comme quoi la République n’est pas si moribonde. Et en çà le film est fort car optimiste et pas du tout misérabiliste. Un film qui ré enchante le monde et donne à la banlieue une image lumineuse comme rarement au cinéma. Après, çà reste un docu bien mis en scène mais où les personnages restent figés ; on aurait tant aimé voir évoluer cette jeunesse pour donner encore plus d’ampleur au film. Un film bien utile encore une fois.Sorti en 2016Ma note: 13/20