La plus grande star française nous a quitté, notre Jojo national est parti, Johnny Hallyday est mort ce 6 décembre 2017 à l'âge de 74 ans... Omniprésent depuis sur tous les médias et essentiellement par sa carrière musicale il est bon de rappeler qu'il a aussi une carrière d'acteur. Ca tombe bien c'est ce qui nous intéresse ici. Donc pas de musique ni de carrière musical dans cet article, on se focalise d'abord et avant tout sur le cinéma de Johnny... Et on passera sur les grandes lignes d'un destin hors norme qui est déjà archi connu et mutli-rediffusé partout.
Né en 1943 à Paris Jean-Philippe Smet qui n'est pas encore Johnny Hallayday débute pour ainsi dire non pas dans la musique mais bel et bien sur un écran.
En effet, sa première apparition il la fait incognito, en faisant de la figuration et non crédité au générique dans un film majeur pourtant, un chef d'oeuvre où il est simplement écolier et qu'on voit fugacement en arrière plan dans "Les Diaboliques" (1954 - ci-dessous) de Henri-Georges Clouzot.
C'est à peu près à cette période qu'il devient fan de Elvis Presley et qu'il va chercher à devenir un rocker. Il explose en 1960 et devient vite le premier à populariser le rock'n roll, une star pour qui va s'ouvrir plus grande les portes du cinéma.
Son premier vrai long métrage de cinéma est "Les Parisiennes" (1962) de Michel Boisrond, il enchaine ensuite avec "D'où viens-tu Johnny ?" (1963 - ci-dessous) de Noël Howard tandis qu'il retrouve Boisrond dans le film "Cherchez l'idole" (1964) où il joue son propre rôle.
Des films qui se servent évidemment de son image d'"Idole des Jeunes" à l'instar d'un Elvis Presley qui l'a devancé finalement de peu.
Mais la star reste un acteur de pacotille et il reste par ailleurs très lucide : "On ne me confiait que des merdes" !... Et pourtant il est choisit pour un premier rôle d'envergure dans un western spaghetti. En effet il est "Le Spécialiste" (1969 - ci-dessous) de Sergio Corbucci, réalisateur majeur du genre.
Ce premier pas à l'international lui donne pour la première fois du crédit et enchaine avec "Point de Chute" (1970) de Robert Hossein et surtout, "L'Aventure c'est l'Aventure" (1972 - ci-dessous) de Claude Lelouch où il joue son propre rôle dans une situation fictive aux côtés de Charles Denner, Aldo Maccione et Lino Ventura. Si le succès n'est pas réellement au rendez-vous, ce dernier film deviendra un film culte au fil du temps.
Malgré tout, le cinéma ne semble pas vouloir de l'Idole des Jeunes. Johnny Hallyday continue donc son incroyable parcours sur la scène musicale. Il faut attendre près d'une décennie pour revoir la star sur grand écran mais il revient vraiment avec un certain succès avec le film "Détective" (1985 - sur le tournage ci-dessous) de Jean-Luc Godard qui est présenté à Cannes. Il y joue avec sa compagne de l'époque Nathalie Baye. Pour la première fois la Critique spécialisée salue sa performance.
Les retours pour le film de Godard ouvre enfin une brèche dans le milieu. Il poursuite en jouant dans "Conseil de Famille" (1986) de Costa Gravas avec Fanny Ardant et Fabrice Luchini.
Si ça va mieux sur grand écran ce n'est qu'en filigrane, suit par exemple le film "Terminus" (1987 - ci-dessous) de Pierre-William Glenn, sorte de "Mad Max" du pauvre qui reste un échec cuisant.
Il connait une parenthèse télévisuelle en incarnant "David Lansky" (1989-1990), rôle titre d'une série policière dont le succès fragile ne convainc pas au-delà de quelques épisodes.
Il joue ensuite dans "La Gamine" (1992 - ci-dessous) de Hervé Palud avec la toute jeune Maïwenn, un énième succès d'estime qui l'éloigne une nouvelle fois plusieurs années.
Il revient au cinéma dans la comédie "Pourquoi pas moi ?" (1999) de Stephane Giusti où il incarne un torero retraité ! Cette fois sa performance est remarqué et une seconde partie de carrière sur grand écran semble se profiler.
Il poursuit avec "Love Me" (2000 - ci-dessus) de Leatitia Masson avec Sandrine Kiberlain et surtout il est "L'Homme du Train" (2002 - ci-dessous) de Patrice Leconte aux côtés du regretté Jean Rochefort. Il y est un tueur à gage près à échanger sa vie avec un homme lambda. Cette fois c'est la bonne. Succès et en prime une réelle reconnaissance en obtenant le Prix Jean Gabin.
Il enchaine avec "Wanted" (2003 - ci-dessous) de Brad Mirman où il est un cambrioleur français en partance pour un coup outre-Atlantique aux côtés d'un casting 4 étoiles dont le chanteur Renaud, Gérard Depardieu, Harvey Keitel, Saïd Taghmaoui et Richard Bohringer. Malgré cela le film reste confidentiel.
Mais cette fois pas de pause ou de déconvenue, Johnny Hallyday a des propositions et sa carrière au cinéma s'étoffe de belle façon.
Il apparait en ermite borgne dans "Les Rivières Pourpres 2 : les anges de l'Apocalypse" (2004) de Olivier Dahan, il joue un double rôle dans "Quartier V.I.P." (2005) de Laurent Firode avant de jouer son "presque propre rôle" dans le sympathique "Jean-Philippe" (2006 - ci-dessous entre deux prises)) de Laurent Tuel où il retrouve Fabrice Luchini. Il incarne ici un Jean-Philippe Smet qui ne serait jamais devenu Hallyday au grand désespoir du fan joué par Luchini.
Il s'offre une escapade improbable dans la comédie "La Panthère Rose 2" (2009) de Harald Zwart avant d'obtenir le rôle principal dans un action movie asiatique, et pas des moindres puisqu' il joue dans "Vengeance" (2009) de Johnnie To maitre of Hong-Kong du genre. Ce film marque pour Johnny Hallyday ce qu'il dit être sa "consécration".
Il fait ensuite ses débuts inédits sur les planches en jouant dans la pièce "Le Paradis sur Terre" (2011) de Tennessee Williams ("quelque chose en nous de Tennesse" !) avec Audrey Dana mis en scène par Bernard Murat.
Il ensuite joue dans le film choral et familial "Salaud on t'aime" (2014) de Claude Lelouch pour lequel il est une nouvelle fois salué pour son jeu. Il y joue aux côtés de son pote Eddy Mitchell, plus de 40 ans après "Les Parisiennes" et "Cherchez l'Idole"...
Pour ses deux derniers films Johnny Hallyday joue son propre rôle, d'abord dans (2017) de et avec Guillaume Canet et enfin dans "Chacun sa vie" (2017 - ci-dessous) pour lequel il retrouve pour la troisième et ultime fois Claude Lelouch.
Outre ses rôles, c'est aussi et souvent que Johnny pousse de la voix sur grand écran. Notons qu'il interprète la chanson du film "L'Or de McKenna" (1969) de Jack Lee Thompson, ainsi que sur les films "C'est jeune et ça sait tout" (1975) de Claude Mulot et "J'ai épousé une ombre" (1984) de Robin Davis. Il chante également dans les films "Consortium" (1967 - inachevé) de Joel Lemoine, "Signes extérieurs de richesse" (1983) de Jacques Monnet, "Souvenirs, Souvenirs" (1984) de Ariel Zeitoun, "Love Me" (2000) de Leatitia Masson, "15 août" (2001) de Patrick Alessandrin et "Entre Chiens et Loups" (2002) de Alexandre Arcady.
Il chante aussi le générique de la série TV culte "Les Chevaliers du Ciel" (1967-1970), pour la série TV "Le soleil se lève à l'Est" (1974).
Johnny Hallyday, celui par qui le Rock n'Roll est arrivé dans l'hexagone, est sans conteste la plus grande star française depuis plus d'un demi-siècle. Mais si il est n°1 dans le coeur des français c'est d'abord et avant tout par la musique. Il faut avouer que sa carrière au cinéma n'a jamais été celle dont il aura rêvé. Johnny Hallyday reste un acteur intéressant mais pas toujours assez convainquant pour construire une carrière en parallèle. Toutefois il a quelques titres qui sont de vrais bons films et il faut saluer ses prises de risques dans des rôles où on ne l'attendait pas forcément.
Johnny Hallyday restera forcément dans nos souvenirs tant il aura été omniprésent...