Comme d'habitude voici donc le Star Wars de fin d'année, officiellement le 8ème opus après la reprise en main de la saga par Disney et après "Star Wars VII : le réveil de la Force" (2015) de J.J. Abrams et le n°3,5 "Star Wars : Rogue One" (2016) de Gareth Edwards. Cette fois la production a fait appel à Rian Johnson, réalisateur de "Une Arnaque presque Parfaite" (2008) et surtout du film d'anticipation (2012). J.J. Abrams est cette fois à la production et, semble-t-il, le créateur George Lucas serait encore de bon conseil selon Kathleen Kennedy productrice qui avoue : "Il me murmure à l'oreille de temps en temps. Souvent c'est un détail, ou quelque chose d'important sur l'entrainement Jedi. Des choses comme ça."... Malgré tout il semble bien que Rian Johnson ait eu les coudées franches pour son film dont il signe également le scénario.
Il aurait par ailleurs demandé à J.J. Abrams de modifier un détail sur la fin de "Le Réveil de la Force" (on vous laisse chercher !) et il semble bien que des rumeurs sur l'évolution du personnage historique Luke Skywalker ait un peu secoué l'équipe dont le premier concerné, l'acteur Mark Hamill... Pour ce film, outre Hamill / Skywalker, on retrouve les personnages du VII avec Daisy Ridley / Rey (l'actrice actuellement à l'affiche de "Le Crime de l'Orient-Express" de Kenneth Branagh), John Boyega / Finn (l'acteur qui était dans "Detroit" de Kathryn Bigelow) et Adam Driver / Kylo Ren pour le trio de tête mais on reverra aussi Oscar Isaac, Andy Serkis, Lupita Nyong'o, Domhnall Gleeson et surtout la regrettée Carrie Fisher... Avec une durée de 02h30 ce film s'avère être le plus long de la saga. Tout d'abord il faut bien avouer que l'affiche et son rouge envahissant et omniprésent qui renvoie inévitablement au talisman rouge que porte Luke Skywalker (de la pierre issue du sabre laser de son père ?!) avait créé un buzz et un suspense bien en amont de sa sortie et que ça reste un atout majeur du film. Encore faut-il que le tout soit à la fois fidèle à l'esprit et à l'essence même de la saga tout en se renouvelant pour un avenir prometteur. C'est bel et bien là que le film reste dans une moyenne bien maladroite. En effet, si le "Réveil de la Force" était avant tout un copié-collé de "Un Nouvel Espoir" (1977) efficace mais sans prise de risque cette fois Disney nous fait croire à un renouveau total alors qu'en fait "Les Derniers Jedis" tuent sans pitié l'univers originel qu'a créé George Lucas ! Ce film est donc le fossoyeur d'une saga mythique tout en créant un prologue à un nouvel univers qui, mine de rien, ne réinvente rien puisqu'il reprend tous les ingrédients déjà vus. Esthétiquement bien supérieur à "Le Réveil de la Force" en usant du rouge efficacement il n'en demeure pas moins que ce film est intelligemment construit mais sans respect pour le passé des Jedis. D'ailleurs Luke Skywalker frôle ici le ridicule, peu puissant et surtout sans envie.
Le ridicule (souvent par omission) est assez présent, comme le fait que Kylo Ren est en mauvaise posture contre un garde impérial sans qu'on sache vraiment pourquoi, il n'utilise pas ses supers pouvoirs puisqu'on nous affirme qu'il est le plus puissant de tous ?! 2h30 un peu long, surtout dû au manège entre Rey et Luke sur l'ile. Si tout n'est pas parfait on peut saluer les efforts de Rian Johnson pour créer des surprises et des rebondissements plutôt malins dans l'ensemble. Il faut avouer qu'il a tenté des choses, plus ou moins réussies mais qui ne manquent pas d'une certaine audace. On peut regretter le manque d'extraterrestres et de monstres, pour un space opera c'est tout de même bien triste que le bestiaire soit si pauvre. Le vrai soucis du film réside dans le fait que Disney tente de manipuler les spectateurs, en tuant l'univers Lucas jusque dans ses films précurseurs et en même temps d'y inclure Leïa, et les robots C3-PO et R2-D2. Il faut faire passer la pilule doucement... On pourrait même voir en Finn un nouveau Han Solo tant son costume est similaire. Disney machine à fric sans respect pour un univers auquel leur nouvelle franchise soit pourtant tout... La nostalgie a sans doute ses limites, Rian Johnson réussit un bel exploit pourtant, cette transition est cette fois faite. Pour le pire (trop d'incohérences avec l'univers Lucas) et pour le meilleur (malgré le pompage, on espère...).
Note :