Coco – 12,5/20

Par Taibbo

De Lee Unkrich, Adrian Molina

Chronique : Pixar prend l’accent latino et nous embarque dans la très colorée, festive et spirituelle Dia de los Mortes (Fête des morts au Mexique). C’est forcément très alléchant. Et la proximité de Coco avec des thèmes sur lesquels se sont construits les plus beaux chefs-d’œuvre du studio rend l’aventure particulièrement excitante. Le réalisateur Lee Unkrich convoque ainsi des thèmes chers au studio, comme les liens sacrés de la famille ou la force du groupe, la découverte de soi et de la dureté du monde, l’émancipation ou encore la fin de l’innocence et le temps qui passe. On reconnaitra aussi l’audace de la firme à la lampe qui se lance dans la production d’un film familial et joyeux en prenant la mort comme sujet central. C’est quand même assez couillu.
Le résultat est visuellement splendide. L’animation a encore progressé, en particulier dans le rendu des personnages humains (ah le visage de Mama Coco !). La mise en scène est vive, inventive, le design riche et coloré, le film fourmille d’idées, de gags et de mignoneté.
Alors pourquoi reste-t-on sur sa faim ?
Le scénario fonctionne et se déploie avec fluidité, alternant humour et émotion plutôt efficacement, mais il ne surprend jamais. Coco repose sur des recettes déjà bien usées, et on pense souvent à Vice-Versa (le monde des morts vs le monde des émotions) ou Là-haut (la recherche de l’idole). Mais il n’atteint jamais la puissance émotionnelle et évocatrice de ces deux-là.
Il y a dans le nouveau Pixar quelque chose de mécanique qui, s’il ne mène pas à la catastrophe Dory, crée une réelle frustration au regard de la richesse de l’univers abordé. Tout est bien, mais il manque de scènes fortes et paradoxalement de poésie, alors que le sujet de la communion entre les vivantes et les morts laissaient espérer de beaux moments d’onirisme…
Si Coco déçoit, c’est surtout du fait des attentes qu’il a suscité. On a du mal à se faire à l’idée que Pixar puisse radoter et ne parvienne plus à se réinventer à chaque fois. Il faut maintenant parfois se contenter d’un très bon film d’animation à la direction artistique merveilleuse. Ce qu’est Coco.

Synopsis: Depuis déjà plusieurs générations, la musique est bannie dans la famille de Miguel. Un vrai déchirement pour le jeune garçon dont le rêve ultime est de devenir un musicien aussi accompli que son idole, Ernesto de la Cruz.
Bien décidé à prouver son talent, Miguel, par un étrange concours de circonstances, se retrouve propulsé dans un endroit aussi étonnant que coloré : le Pays des Morts. Là, il se lie d’amitié avec Hector, un gentil garçon mais un peu filou sur les bords. Ensemble, ils vont accomplir un voyage extraordinaire qui leur révèlera la véritable histoire qui se cache derrière celle de la famille de Miguel…