Le mauvais garçon est souvent un personnage imprévisible et quelquefois mystérieux. Il se place hors des marges et est souvent incompris. Il se peut qu’il soit quelqu’un (homme ou femme) qui ait besoin d’une rédemption.
Lorsqu’un auteur utilise un tel personnage, l’apparence de mauvais garçon ne traduit pas sa véritable nature. Ce peut être aussi quelqu’un qui refuse de se soumettre, qui ne suit pas les règles que la société cherche à lui imposer. Et il peut être utilisé pour dénoncer les travers de cette société.
Le personnage de mauvais garçon (désolé pour la typologie. En fait, considérez mauvais garçon comme un archétype dont certaines caractéristiques s’appliquent aussi bien à un personnage masculin que féminin) n’est pas seulement réservé à l’antagoniste.
On ne peut nier cependant chez lui une nature plutôt sombre, sinistre. Il est ainsi fait. Et il possède sans conteste des traits de caractère qui n’en font pas un personnage très sympathique.
Un passé responsable
C’est quelqu’un de très secret et ce qu’il ne dit pas se trouve souvent dans son passé. Il est donc important que l’auteur se penche sérieusement sur le passé de son personnage avant de le situer dans l’histoire pour en tirer ainsi tout le potentiel.
Il est souvent utilisé de manière symbolique pour signifier comment sa croyance en l’humain ou simplement son humanité égarée peuvent être restaurées en lui. L’arc dramatique d’un tel personnage est tout tracé.
Il consistera à défier ce personnage sur le paradigme qu’il a suivi depuis que la vie s’est acharnée sur lui. Son âme fut sérieusement blessée et l’auteur cherchera alors le moyen de la réparer.
Le mauvais garçon est décidément un personnage non traditionnel. Il choquera certainement le lecteur par le pessimisme qui l’habite. Son habitude de non-conformité est dérangeant comme l’est tout autant son arrogance.
Son attitude bravache et ce sourire insolent voire dédaigneux hérissent ceux qui le rencontrent. Et s’il veut bien s’en donner la peine, cette image de mauvais garçon suscite un attrait considérable.
Cette image est souvent renvoyée par l’activité professionnelle. Ce peut être un enquêteur mais avec une attitude de détachement que l’on assimile assez facilement à du dédain. Quand il n’est pas carrément pourri.
L’auteur peut en faire un mercenaire… ou quelqu’un d’une noble famille à l’élégance sulfurique. Ou une jeune fille meurtrie par la vie et qui se retrouve dans une famille d’adoption.
En d’autres mots, ce type de personnage peut s’insérer dans n’importe quel genre. C’est un personnage rude et attirant. Son côté mauvais garçon ajoute à son charme et sa tendance à briser les règles est souvent source d’ennui pour les autres.
Un personnage agréable à écrire et à lire
Il est aussi divertissant pour l’auteur de conter les aventures d’un mauvais garçon que pour le lecteur de le suivre. Ce type de personnage possède une morale et une vraie humanité. Le problème est qu’elles sont profondément enterrées en lui.
Il a besoin de retrouver des valeurs qui lui correspondent vraiment et non pas celles que la vie lui a inculquées. On peut en faire un protagoniste mais il est peut-être préférable d’en faire une sorte d’allié (probablement assez distant, qui partage avec le héros une sorte d’animosité ou de dette).
La force antagoniste a pour fonction (ce qui implique qu’il n’est pas nécessairement dans sa nature de faire le mal) de s’opposer au protagoniste. Elle cherche à empêcher ses plans d’aboutir. Elle tourmente le héros de l’histoire.
En revanche, un mauvais garçon ne cherche pas délibérément à nuire au héros. Et contrairement à l’antagoniste qui n’évolue que très rarement dans les histoires,, il est plus facile de mettre en place un arc dramatique avec un mauvais garçon même s’il n’est pas le protagoniste.
Le mauvais garçon est le plus souvent un personnage qui a un bon fond mais avec un penchant pour ce qu’il y a de plus sombre dans la nature humaine. Lorsqu’il n’est pas protagoniste, il peut en effet sembler qu’il entrave sérieusement la bonne marche du héros vers son objectif, mais ce sera sans intention véritable de lui nuire.
Le mauvais garçon est un rebelle très charismatique. On le rencontre autant dans les thrillers que dans les romances. Il peut s’intégrer à toutes sortes d’histoires sans jamais adultérer le message de l’auteur.
Les différents usages du mauvais garçon
On se sert d’un tel personnage comme facteur de tension dramatique d’autant plus que ses réactions sont imprévisibles. Il est possible aussi de le montrer violent. Il représente une interrogation pour le lecteur qui ne cesse de s’interroger sur sa vraie nature. De quoi est-elle faite son essence ?
Comment son passé a t-il pu le façonner ainsi ?
Et bien que le mépris de l’autorité est une marque de fabrique chez lui, il n’en est pas moins quelqu’un d’honnête et règle souvent sa conduite sur des principes.
Habituellement, il est dépeint comme un être physiquement en forme, extrêmement sensuel. Il faut le décrire comme quelqu’un de fougueux, qui ne s’en laisse pas compter mais surtout qui déteste l’hypocrisie.
C’est un être qui aurait pu être bon si la vie, les circonstances ou bien un ennemi désigné ne l’avait forcé dans un rôle moins positif. Il y a certes eu un trauma dans son passé contre lequel il s’est construit une coquille impénétrable comme une armure pour le protéger de souffrir.
Et comme souvent dans ce cas, s’il se sent menacé, son déchaînement est dévastateur.
Parfois, un auteur pourrait vouloir adopter une position plus radicale et montrer son héros se battre contre une vérité à laquelle il ne peut échapper. Il démontrera alors à son lecteur l’incapacité de son personnage à changer. Ce n’est pas tant une question de destinée. Ce serait plutôt que l’on ne se remet pas de certaines blessures.
L’auteur peut aussi utiliser un tel personnage pour montrer ou plutôt refléter les réalités brutales de la société. On en arrive ainsi à susciter chez le lecteur toute une gamme d’émotions divergentes envers un tel personnage, parfois si détestable mais tant sympathique.