On ne touche pas à Jumanji ! Mais il faut bien avouer que cette suite portée par the Rock et Jack Black est, à la surprise générale, un divertissement efficace à défaut d’être inventif et émouvant. Bienvenue dans la jungle donc !
Sorti en 1995, le Jumanji de Joe Johnston a marqué l’enfance de toute une génération, contribuant à faire de Robin Williams l’un de ses héros et à leur donner le goût de l’aventure. Un succès qui sera suivi d’une série animée partant dans la jungle pour en affronter tous les monstres bizarres. Plus de 20 ans plus tard (que le temps passe vite !), le studio surfant sur la nostalgie se dit qu’il serait bien de faire une suite au film pour la nouvelle génération. Evidemment, nous avons tout de suite brandi fourches et boucliers car, au même titre que Retour vers le Futur ou Gremlins, on ne touche pas à Jumanji et à la mémoire de Robin Williams… Jusqu’à ce que le casting regroupant Dwayne Johnson et Jack Black commence à nous intriguer.
Le film commence donc après la dernière image du premier film, en 1996. Quelqu’un trouve le célèbre jeu maudit sur une plage et l’apporte à l’un de ses potes qui préfère les jeux vidéos. Qu’à cela ne tienne, Jumanji veut que l’on joue avec lui et se transforme alors en jeu pour console, notre jeune le branche et fini absorbé dans le jeu. 20 ans plus tard, de nos jours donc, un groupe de 4 ados coincés en colle trouvent la console et le jeu, se disent qu’il serait plus amusant de jouer et se retrouvent alors eux aussi projetés dans la jungle !
Toute cette intro est évacuée en à peu près un quart d’heure, donnant peu de temps pour brosser le portrait de ces ados d’aujourd’hui complètement clichés avec le sportif, le nerd, la nana superficielle et la timide. Et lorsqu’ils se retrouvent dans le jeu, les voilà dans les corps des personnages jouables qui vont leur faire relever des défis plus personnels, le geek maigrichon se retrouvant dans le corps sculpté de the Rock alors que l’accro aux selfies va avoir comme avatar le grassouillet Jack Black.
Je crois qu’à partir de là, vous voyez déjà venir le sous-texte qui va guider toute l’aventure ! Oui, chacun va tirer de cette expérience une leçon sur la vie, le dépassement de soi et l’attention aux autres, ce qui va permettre aux 4 gamins de mieux se comprendre et de forger une véritable amitié dans la jungle. C’est cliché mais ça fonctionne finalement plutôt bien grâce aux acteurs qui ont décidé de s’amuser des caractères de leurs personnages. Le duo Dwayne Johnson (poseur comme jamais) – Kevin Hart (irritant comme jamais) fonctionne à merveille alors que Karen Gillan assure en girl badass (que l’on aurait aimé reposer moins sur son corps que sur la force de caractère) et surtout Jack Black est hilarant avec le caractère de gamine superficielle qui tente de dragouiller Nick Jonas.
Soyons clairs, si le film fonctionne c’est en très grande partie grâce à l’association improbable de ces 4 acteurs. Car du côté de l’aventure, ce sera tout de même assez pauvre puisque le jeu ne propose pas forcément une grande diversité de situation. En dehors d’un souk, d’un hangar et de poursuite par des rhinocéros ou des motard, il n’y a pas tant d’exotisme que ça et le film original était bien plus inventif dans ses menaces et son bestiaire. Et côté réalisation, il ne faut pas trop en demander non plus au réalisateur de Bad Teacher et Sex Tape qui ne fera que le strict minimum.
On s’amusera cependant des petites nouveautés apportées par le côté jeu vidéo. En plus des avatars qui ont leurs propres forces et faiblesses, il y a la carte des niveaux, différentes vies à utiliser, les dialogues de sourd avec les personnages non joueurs qui permettent d’apporter une petite touche d’humour supplémentaires. On se dit alors que les films qui ne sont pas des adaptations de jeu vidéos comprennent parfois mieux ces derniers … en tout cas les jeux de plateforme des années 90.
Beaucoup moins fouillé dans ses personnages et avec un accent bien plus mis sur la comédie que sur l’aventure, cette suite de Jumanji s’éloigne suffisamment de l’original et mise heureusement sur un casting au top pour devenir un divertissement efficace et souriant, c’est peu mais c’est déjà une bonne surprise tant on s’attendait à une catastrophe.