Voici donc la suite du célèbre film (1995) de Joe Johnston avec le regretté et génial Robin Williams où un jeu de société prenait forme dans le monde réel. Cette fois, plusieurs scénaristes se sont attelés pour moderniser le concept. Si, l'originalité n'est plus si évidente et qu'il y a forcément un déficit de l'effet surprise on peut saluer les deux innovations majeurs. Cette fois le jeu de société devient un jeu vidéo, même si la métamorphose est un peu facile la bulle internet/jeu vidéo imposait logiquement cette évolution. Ensuite le Jumanji ne s'invite plus dans le monde réel mais inverse le processus. Aux commandes du nouveau jeu nous retrouvons le réalisateur Jake Kasdan (fils de Lawrence, scénariste culte de "L'Empire Contre-Attaque" en 1980 de Irvin Kershner et de "Les Aventuriers de l'Arche Perdue" en 1981 de Steven Spielberg), auquel on doit des films plutôt passe-partout comme "Bad Teacher" (2011) et (2014).
Par contre, au casting les producteurs ont assuré le coup avec des pontes du genre menés par le mastodonte Dwayne Johnson qui a dû se rappeler son aventure dans "Bienvenue dans la Jungle" (2003) de Peter Berg, qui retrouve pour l'occasion Kevin Hart, son acolyte de "Agents presque Secrets" (2016) de Rawson Marshall Thurber. A leurs côtés l'inénarrable Jack Black qui retrouve également la jungle après "King Kong" (2005) de Peter Jackson tandis que l'atout charme revient à Karen Gillan pour son premier rôle principal après avoir été Nebula "soeur" de Gamorra dans "Les Gardiens de la Galaxie 1 et 2" (2014-2017) de James Gunn. Le méchant, quant à lui, est interprété par Bobby Cannavale, vu en nouveau conjoint de l'ex du héros dans (2015) de Peyton Reed... Le tournage s'est effectué en grande partie sur l'ile paradisiaque de Oahu à Hawaï, on a donc droit à des décors naturels de grande beauté. Ensuite on apprécie le joli panel des quatre personnages principaux, passant de 4 ados stéréotypés à 4 adultes qui le sont tout autant mais qui laisse la porte ouverte, justement, à des évolutions et réflexions pas inintéressantes.
On apprécie également les clins d'oeil sympas au "Jumanji" originel, à savoir les statues géantes de la jungle qui renvoient aux pions du jeu de société où la cabane d'un certain Alan Parrish. Par contre, on reste un peu déçu par un bestiaire relativement pauvre, assez surprenant d'avoir moins d'espèces d'animaux qu'en 1995 alors que, cette fois, nous sommes dans la jungle. Ce film-ci offre moins d'émotion et se focalise un plus sur la comédie pure. La première partie fonctionne d'ailleurs parfaitement (même si ce n'est pas toujours très "fin"), chaque protagoniste apprenant à apprivoiser son avatar. Le film prend un coup de ralenti dans la dernière partie avec moins de rire et plus de noirceur ce qui cases un peu le rythme. L'esprit même du premier film est un peu oublier pour un blockbuster calibré humour et aventure mais il faut avouer que ça reste un divertissement efficace où on ne s'ennuie pas une seconde, surtout grâce à la première partie dans la jungle.
Note :