Critiques express : Tout l’Argent du Monde, le Musée des Merveilles, Bright

Par Fredp @FredMyscreens

En cette fin d’année, nous attendions surtout le nouveau Star Wars, mais il y avait d’autres films à découvrir sur grand écran. Petite revue avec le Musée des Merveilles, Bright et Tout l’argent du monde.

Après la magnifique Carol qui nous a émus l’année dernière, Todd Haynes change de registre pour s’aventurer dans sur le récit initiatique par l’auteur de Hugo Cabret. Le Musée des Merveilles alterne donc entre un gamin qui recherche son père à New-York dans les années 70, et une jeune filles qui fuit ses parents dans le New-York des années 20. Évidemment les deux histoires sont liées. Le film commence doucement, peut-être un peu trop et on risque alors la crise d’ennui. Mais dès que l’on arrive au musée d’histoire naturelle de NY, la magie de cette histoire poétique et remplie de tendresse sur l’enfance et la solitude commence alors à prendre jusqu’à la révélation finale plutôt touchante.  A voir.

Côté Netflix, la stratégie de production de contenus se poursuit et se penche cette fois sur le blockbuster avec Bright. Un gros budget, et un gros enjeux pour la société de SVOD qui compte bien faire de la concurrence aux studios traditionnels. Et elle confie les rênes à David Ayer pour nous embarquer dans un Los Angeles où les elfes, orcs et fées cohabitent avec les humains, comme si End of Watch rencontrait le Seigneur des Anneaux. Pour l’histoire de flic, on sent bien le réalisateur à l’aise, mais pour son versant fantasy, on lorgnera plus du côté d’une intrigue simpliste à la Willow. Soyons clairs, Bright n’est pas le plantage absolu et on sent que le réalisateur cherche un peu à se faire pardonner de Suicide Squad. Mais refaire équipe avec Will Smith n’était peut-être pas la bonne solution tant l’acteur est toujours aussi fade. Et comme l’intrigue n’est pas très intéressante, avec une BO abominable et avec des personnages désincarnés, on ne relèvera que l’univers original et au propos social qu’il engendre, ce qui n’est déjà pas si mal.

A 80 ans, Ridley Scott est encore plus que productif et relève toujours les défis. Alors qu’il s’interroge encore sur la création dans Alien Covenant, le revoici déjà 6 mois plus tard avec un autre thème fétiche, celui de l’homme corrompu par la richesse. Et car la tâche n’était pas assez difficile, après les révélations sur Kevin Spacey, le réalisateur a donc retourné une partie du film à 2 mois de sa sortie en le remplaçant par le respectable et talentueux Christopher Plummer. Un audace payante au regard du film puisque ce changement de dernière minute ne se ressent pas, et on peut même dire qu’il apporte un supplément de classe au film.
D’ailleurs, Tout l’Argent du Monde s’intéresse au kidnapping de John Paul Getty III et au refus de son grand-père de payer la rançon. Si on passera les scènes sur les kidnappeurs qui n’apportent pas grand chose et tirent le film en longueur, on s’interessera alors pleinement à tout ce qui entoure le combat entre le vieux riche et sa belle-fille. Lui est un homme enfermer dans sa tour d’ivoire, au milieu des oeuvres d’art, elle est une femme indépendante attachée à ses enfants et non au culte de l’argent. Il en ressort deux portraits captivants qui se font face parfois de manière mythologique. D’autant plus que l’on sent que Sir Ridley prend plaisir à filmer les oeuvres et l’Italie de manière dure et sombre, faisant alors écho au sous estimer Cartel. Vraiment intéressant.