Logan Lucky

Logan Lucky
Deux frères pas très futés décident de monter le casse du siècle : empocher les recettes de la plus grosse course automobile de l’année. Pour réussir, ils ont besoin du meilleur braqueur de coffre-fort du pays : Joe Bang. Le problème, c’est qu’il est en prison…

Logan Lucky – 25 Octobre 2017 – Réalisé par Steven Soderbergh
« En psychologie sociale, un stéréotype est : une croyance qu’une personne entretient au sujet des caractéristiques des membres d’un exogroupe. une généralisation touchant un groupe de personnes et les différenciant des autres. Les stéréotypes peuvent être généralisés à l’excès, être inexacts et résister à l’information nouvelle. »
Les stéréotypes ou les clichés comme je me plais à les appeler est une facilité d'esprit, un gagne temps comme dirait le personnage de Clooney dans « In the Air ». Une façon de penser qui est tellement rentré dans les mœurs que c'est admis de juger à l'emporte pièce n'importe quel groupes de personnes. Par exemple, lors des dernières élections, on a fait tenir sur les épaules de certaines classes sociales le vote extrême droite ou encore celui de Donald Trump aux USA sans jamais prendre de recul, ni se poser la question du pourquoi ? Une question que se pose quant à lui Steven Soderbergh, qui livre avec Logan Lucky un film bien loin des idées que l'on peut se faire sur ces milieux trop souvent stigmatisé. Logan Lucky
Jimmy Logan est un petit gars de la Virginie Occidentale, qui aime profondément sa ville et la terre ou il est née ! Il fut un temps la fierté de sa ville car c'était un joueur de football américain talentueux, avant qu'une blessure viennent le faucher en pleine ascension. Depuis il enchaîne les petits boulots et fait tout ce qu'il peut pour s'occuper de sa fille. Un jour, alors qu'il est à son travail, son boss le demande et le vire, car on l'a vue boiter et que ce n'était pas indiqué sur son contrat de travail. Une injustice pour Jimmy, plutôt la poisse selon son frère Clyde, ancien soldat devenu barman après son retour au pays. Bref Jimmy en a marre et il décide, avec l'aide de son frère de braquer la recette de la plus grosse course de la NASCAR ! Seul bémol, ce ne sont pas des bandits et ensuite la seule personne qui peut les aider est en prison !
Un film comme « Logan Lucky » est un océan de fraîcheur et de sincérité dans l'Amérique de Trump désormais, parce Steven Soderbergh livre un peu la réponse de l'Amérique profonde au reste des Etats-Unis d'Amerique (notamment Hollywood), en réalisant un braquage amateur plus ingénieux qu'il n'y paraît ! Ce qui m'a titillé, car l'attrait d'assister à un « Ocean's … » chez les Yankees avec un casting aussi talentueux et que le film de braquage est un genre que j'affectionne particulièrement. Logan Lucky
Le scénario est écrit par Rebecca Blunt, un scénario que Soderbergh devait lire au départ simplement pour donner son avis à l'autrice, mais ce fut d'une telle qualité que Soderberg a voulu le réaliser. Une chance pour nous, mais aussi pour cette scénariste, qui dans son sillon transporte une rumeur persistante. R. Blunt n'existe pas, qu'il s'agit simplement d'un pseudonyme, ou se cacherait derrière la femme de S.Soderbergh, Jules Asner. Vrai intox ou faux fantasme, cela démontre au moins une chose, le ton du film sera bienveillant, très loin du cynisme de la bande à Danny …
La trame du film en tant que tel n'est pas extrêmement original, si ce n'est la fin … Parce que si vous avez vu deux ou trois films de braquages corrects vous allez vite voir les rebondissements venir, car là ou le film surprend c'est dans la description de ce petit bout d'Amérique et des gens qui y vivent ! Un regard qui ne juge pas, qui ne rabaisse pas et qui ne se veut jamais moralisateur. Logan Lucky
Soderbergh prend le temps de se mettre à la hauteur des gens, déjà en produisant son film en dehors des majors hollywoodiennes, là ou le plus grand serait resté dans sa tour d'ivoire pour empiler les clichés. Le réalisateur montre cette ville et ces gens avec bienveillance, ou la solidarité prévaut, où un père fait ce qu'il peut pour élever sa fille, ou une chanson est reprise en chœur pour témoigner de l'attachement à leur terre mais aussi ou ils volent les gains de l'une des plus grosses courses de « NASCAR » de l'année quand ils sont dans le besoin ! Preuve que Trump ou non, Nascar ou non, ils demandent les mêmes choses que les autres, vivre décemment.
La réalisation de Steven Soderbergh évite les effets inutiles et filme ça simplement, parfois trop, mais instille en contrepartie un rythme bien particulier, à la manière d'une rivière qui suit son lit ! Tantôt rapide, tantôt plat et cela est idéal pour suivre notre fratrie, bien « éclairé» par Soderbergh himself et accompagné par David Holmes qui signe une bande originale fort réussie. Quant au casting, c'est un sans faute, tant il est bon et impliqué à faire passer au mieux les directives du réalisateur, avec en tête Channing Tatum, simple, touchant et ordinaire et l'imposant Adam Driver, qui n'en finit pas de s'imposer comme l'un des acteurs les plus talentueux de ces dernières années. Puis on trouve un Daniel Craig avec un blond péroxydé qui est un expert en explosif « extravagant » ou encore Riley Keough en sœur Logan, aussi impétueuse que ses frères, voir plus …
Bienveillant est le mot que je retiens avec ce film, parce qu'il aura su allier contre les préjugés qui nous tiennent tous ! Et même si ce n'est qu'une version de la réalité, que ça ne les représente pas tous, c'est un pas dans le bon sens, un pas nécessaire pour que les personnes se réconcilient …

Logan Lucky