A l'occasion du vingtième anniversaire du film mythique de James Cameron, Léo Tyran s'intéresse à ce qui a tant fait son succès.
Il sortait il y a 20 ans, et depuis, il n'a pas quitté la mémoire de millions de spectateurs. Ce film-extrême réalisé par le tout aussi extrême James Cameron, n'ayant jamais cessé decroire en son projet. Lui qui a franchi trois fois le plafond du budget avec Terminator 2, puis Titanic, pour en finir avec Avatar, est un véritable perfectionniste des effets spéciaux. Son film est un immense investissement : Sur les effets spéciaux, les costumes, les maquettes (une maquette à taille réelle du paquebot a été construite à l'occasion), c'est donc une colossale entreprise à la manière d'un Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz ou d'un Seigneur des Anneaux de Peter Jackson. Tout le monde craignait le bide, mais qui est devenu l'un des plus grands succès dans le monde. Le film est le premier au box-office français avec pas loin de 20 millions d'entrées, et le deuxième plus grand succès à l'international avec 1,9 milliard de dollars (Il passera la barre des 2 milliards avec sa ressortie en 3D en 2012). Tout est colossal dans ce film : Sa production, sa mise en scène, son succès, mais surtout l'effet qu'il a laissé à des générations de spectateurs et qu'il laissera encore des années durant. Remontez à bord du Titanic !
Faut-il encore raconter l'histoire de cet immense paquebot au destin tragique, son voyage inaugural de Southampton à New-York, gâché par son naufrage après avoir heurté un iceberg qui laissa mourir dans l'Océan Atlantique Nord près de 1500 victimes. Avec cet événement, James Cameron dresse un portrait du début du XXème siècle. L'invasion de la technologie, comment la foi absolue de l'homme en la technologie va le conduire à sa fin, car si en effet Jack pouvait monter sur la porte, les entrepreneurs pouvait remplir le bateau de canots, mais leurs confiance en ce navire insubmersible va les tromper. C'est une chose que James Cameron a déjà abordé dans Terminator.
Le film suit trois directions : La romance entre Jack et Rose, la traversée du Titanic par les hommes qui en sont les chefs, il y a le Capitaine Smith, l'homme d'affaires Ismay et l'architecte Andrews. Et la troisième partie est ce qu'on pourrait appeler le borderline. Ce sont des extrémités de pellicules, des bouts de rushs que Cameron va glisser dans le montage de ce film afin de dresser un portrait social de l'histoire, notamment avec l'affaire des classes du Titanic. La petite Cora qui danse, la présentation du cercle des riches, l'enfant de troisième classe qui joue à la toupie avec son père que l'on pourrait opposer avec la fille de première classe qui apprend à bien se tenir, ou tout simplement lors du naufrage où Cameron enrichit son récit avec des familles déchirées. C'est cette direction du film qui va vraiment donner au spectateur une totale immersion et un total investissement dans le film.
Titanic est donc une immersion magique vue à travers les yeux de feu Gloria Stuart que le spectateur découvre à travers feu Bill Paxton. Mais le spectateur sera surtout émerveillé par cette tragique romance entre Jack Dawson et Rose Dewitt Bukater, une romance quasi-Shakespearienne qui sera la colonne vertébrale du film. Car si l'histoire du Titanic est le corps du film et la romance entre Jack et Rose en est la colonne vertébrale. Le cœur du film est sa musique, composée par le regretté James Horner. Sa présence inoubliable, les 3 premières notes de la musique quand Jack commence à dessiner, la musique en choeur au début a forcément fait battre le coeur à fond dans la poitrine du spectateur. Sa présence mais également son absence quand le navire commence à couler rentre en totale équation avec le ressenti des personnes à bord, la musique ne semble pas savoir quoi faire et plus on ira dans le film plus la musique sera lente, donc plus sentimentale.
Titanic est donc une œuvre d'une immense contemplation car elle va immerger le spectateur intensément. Un spectateur qui ne va pas sortir du film indemne mais qui va vouloir le redécouvrir et faire partager son expérience. Découvrez ou redécouvrez Titanic !
Léo Tyran