Encore une série TV Marvel ! Oui, mais celle-là possède un côté attachant et sincère que les autres n’ont pas. Et bien qu’imparfaite, Runaways mérite donc toute notre attention !
ABC avec Agents of Shield, Netflix avec les héros urbains, tout le monde veut sa série Marvel. Et c’est au tour de la plateforme Hulu (détenue à 30% par Disney) de proposer la sienne. Ayant récupéré les droits suite à l’abandon de la production possible d’un film par le studio, Hulu se lance donc dans la production de Runaways avec un expert à la barre en la personne de Josh Schwarz.
A l’origine, Runaways est l’une des création des années 2000 les plus appréciées (même si peu vendue) de la Maison des Idées, initiée par l’auteur à succès Brian K Vaughan (Y le Dernier Homme, Saga). On y retrouve un groupe de 6 ados à super-pouvoirs fuyant leurs parents et la police après les avoir découvert qu’ils étaient des super-vilains. Une histoire de gosses de riches en pleine rébellion avec une dose de geek, cela ne pouvait atterir entre les mains que d’une personne : le créateur de Newport Beach et Chuck ! Hulu ne s’y est pas trompé et Josh Schwartz est bien l’homme de la situation.
En effet, le showrunner a complètement compris l’esprit de ces jeunes et du comics et va nous offrir une série attachante s’inscrivant de manière complètement autonome dans l’univers cinématographique Marvel (c’est tout juste si il est fait mention d’autres héros), donnant alors complètement la vedette à ces six jeunes héros. Mais il garde aussi son habitude de s’intéresser aux parents et il ne les oublie pas pour donner plus de consistance à leurs motivations.
On s’intéresse donc dans cette première saison à la réunion de ces amis d’enfance qui s’étaient perdus de vue et il faudra attendre la fin pour les voir en fuite, annonçant une seconde saison complètement différente. Alex, petit génie informatique, retrouve donc Nico (future sorcière), Karolina (qui va se découvrir une origine extraterrestre), Chase (qui va inventer des gants explosifs), Gertrude (liée à un dinosaure) et Molly (benjamine orpheline du groupe et mutante). Dépassant rapidement le côté cliché du beau gosse, du nerd et de la gothique, ils vont donc apprendre la vérité sur leurs parents et la secte entourée de mystères qu’il forment. Une découverte qui va les souder et leur faire prendre conscience de leurs capacités et responsabilités.
Les enfants sont clairement le point fort de la série. Bien joués et bien écrits, avec des réactions d’ados qui sentent vrai, aux histoires sentimentales qui échappent aux clichés, partagés entre leur désir de plaire à leur parents et celui de s’émanciper, ils en deviennent profondément attachants et on a bien envie de les suivre longtemps pour les voir évoluer.
Ce sera un peu moins le cas du côté des adultes qui ont tendance à un peu surjouer et dont l’arc narratif n’est pas toujours très clair et cohérent. Leur intérêt est surtout d’être une menace intéressante pour les jeunes et d’entretenir pour les spectateurs un mystère plutôt intéressant. Et pourtant leur casting est plutôt riche avec James Masters (Spike de Buffy), Julian McMahon (Charmed et Nip/Tuck), Annie Wersching (24h) et Kevin Weisman (Alias). Au delà de ça, notre attention se focusera donc sur les jeunes fugitifs.
Si il y a évidemment quelques creux dans ces 10 premiers épisodes, les personnages, authentiques et découvrant leurs capacité et interagissant vraiment en groupe, nous captivent et restent touchants. Un effet accentué d’ailleurs par la réalisation souvent caméra à l’épaule, au plus près des jeunes avec une lumière travaillée et une musique aérienne légèrement new wave qui donnent alors son ton particulier à la série. Cet premier arc est donc bien représentatif d’une introduction qui pose ses personnages, ses enjeux, qui prend ses marques et qui a maintenant tout le potentiel pour se révéler pleinement dans la suite. On a hâte de prendre la fuite avec eux !