LA PROCHAINE FOIS JE VISERAI LE COEURde Cedric AngerLa prochaine fois je viserai le cœur met en images l'histoire d'un tueur en série français en 1978. j'avais vu une émission sur cet homme et j'avais été frappée par tous les éléments qui composaient cette histoire, je m'étais dite que c'était aussi improbable qu'un scénario américain. La semaine dernière alors que je faisais le ménage, la bande annonce de ce film est passé à la télé. J'ai appris en même temps que l'on avait fait un film et qu'il allait être diffusé. Du coup on s'est retrouvé devant.Difficile de vous parler du début du film. Pourquoi? Car des les premières minutes du film, on vous montre le tueur. Cet homme a tué et blessé des femmes, fait des braquages, volé des voitures, en a piégé pour blesser les policiers, a fini son parcours dans des conditions assez ubuesques.
Comme le laisse deviner ces premières phrases, le scénario décide de ne pas jouer la carte du suspens. Et il y arrive bien. C'est tout sauf palpitant. La caméra suit un gendarme, oui car c'est lui le coupable. Alors soit,c'est un choix comme un autre. Mais ce film est ronronnant, voire ronflant. Les plans larges se succèdent mollement, même les scènes les plus inquiétantes comme celle d'ouverture, ou une d'explosion n'arrivent pas à faire poindre un chouia d'adrénaline. Pourquoi? C'est multi causes. Je pense que la manière de filmer froide et chirurgicale, nous repousse. Et que le scénario ne veut pas qu'on soit embarqué par l'histoire ou en empathie avec les victimes. Il veut juste victimiser le tueur, et focalise tout sur la star du film.Les décors, les lumières, les costumes sont austères. Alors oui on est à la veille des années quatre vingts, mais tout n’était pas vert bouteille, marron et couleurs glauques. Puis parfois il faisait soleil parait-il. Cette impression de grisaille est tout le temps présente. Sans bien savoir pourquoi? Est-ce la manière dont le gendarme voit sa vie? Je ne sais pas, mais ce n'est pas agréable à regarder.Ajouter à cela, tout ce qui est fait autour du personnage central. Tous ces choix plus étranges les uns que les autres. De cet homme, on ne sait pas grand chose. Alors le film qui veut faire le portrait d'un homme plus victime des circonstances que coupable. Il nous invente des scènes d'auto mutilations, pour se punir ou s'endurcir, la question n'est pas tranchée. Mais ça accentue un coté plus mystique qu'autre chose.Il est intéressant de savoir que le réalisateur souligne dans certaines interview, comment il a voulu utilisé la déception de son acteur pour exprimer la colère de son personnage. A aucun moment que ce soit le «key keeper» de ce blog, ou moi n'avons perçu ce personnage comme en colère. Est-ce le jeu de l'acteur, ou le scénario qui s'il nous propose des explications à la colère ne les exploite jamais? Probablement un peu des deux, mais en aucun cas, ce film arrive à exprimer ce qu'y voit son réalisateur.Ce gendarme, était du genre premier de la classe, pendant son service. Ici ils inventent des moments de laisser aller complet. Ou il fait des crasses à la police (oui car on est en pleine guerre gendarmerie-police nationale), ou il sèche son travail comme un mauvais élève un cours. Histoire de souligner, une fluidité dans son humeur probablement. Tout cela rend incohérent la confiance que sa hiérarchie met en lui. C'est mal fait. Tout comme les moments de rigidité, lorsqu'il parle à Sophie (sa femme, très séduisante, de ménage). C'est tellement stéréotypé et rigide que jamais on n'y adhère. Ça ne forme aucunement un tableau crédible. Pire même, ça décrédibilise l'histoire d'amour inventée pour le rendre plus humain. De plus elle se termine , par une phrase ubuesque jetée en pâture au spectateur juste avant la générique.
Au royaume des choses difficiles à comprendre, il y a le prénom du gendarme. Ils reprennent un fais divers, ils reprennent une phrase de ses lettres pour en faire le titre, il s'inspire d'un livre écrit par un journaliste.... et tadammmmm ils changent son prénom.Puis je sais que Guillaume Cannet a le monopole sur tous les films tournés vers Rambouillet. Mais ce gendarme qui avait moins de 25ans et joué par un homme de 41. Du coup on a un peu de mal à imaginer qu'à cet age là, personne ne l'ai trouvé un peu bizarre. Il a été nommé aux césars pour ce rôle, et c'est source de grandes conversations à la maison. Si le gardien des clés de ce blog trouve qu'il joue mal dans ce film, moi je dirai juste que ce n'est pas son meilleur rôle. Mais le scénario n'arrive pas à se positionner sur qui il est. Donc c'est difficile de créer un personnage. Il passe le film les yeux mi-clos, et un air atone. Moralité tout le monde n'est pas casey affleck, capable de jouer des personnes monolithiques.J'en étais à peu près là, dans ma réflexion, quand je me suis dit qu'il fallait que je retrouve cette émission, et merci youtube !!!et là que d'occasions manquées, et que de questions sur les choix de réalisation. Ce gendarme aimait la foret, et le film essaie de créer un point onirisme qui n'aboutit qu'à rendre ce personnage improbable. Dans la même veine , le gendarme qui inspira l'histoire, arriva à s'échapper lors d'une course poursuite au bord d'un cours d'eau et dans une foret. Mais ça devait être trop cartésien, et pour nous raconter ce passage, comme dans les films de cow boys, ils nous immerge notre personnage sur les bords d'un petit lac, pendant l'hiver, pendant plusieurs heures dans l'eau gelée, et pour respirer.... un roseau. Mais bien sure, il y a des roseaux creux partout... et comme il est quand même très fort, il s'en sort... il éternue juste un peu le lendemain. Ce genre de décisions, avec un pied dans le récit de ce tueur, et l' autre dans une vision stylisé et déconnecté de toute logique, est récurent et laisse le spectateur dans un grand écart très inconfortable.
Je terminerai en vous racontant que ce fait divers regroupait: une guerre des polices, un policier, franc tireur, bougon, avec un look à la Maigret; un journaliste hyper impliqué, auquel le tueur s’intéressait beaucoup, un gendarme tueur qui a tué plusieurs jeunes filles et se préparait à tuer ses supérieurs, une intuition qui aurait pu éviter des morts, ou encore des ordres qui ne sont pas suivis au plus haut niveau, une absence de procés... autant d'occasions de faire un film palpitant, autant d'occasions loupées
Comme le laisse deviner ces premières phrases, le scénario décide de ne pas jouer la carte du suspens. Et il y arrive bien. C'est tout sauf palpitant. La caméra suit un gendarme, oui car c'est lui le coupable. Alors soit,c'est un choix comme un autre. Mais ce film est ronronnant, voire ronflant. Les plans larges se succèdent mollement, même les scènes les plus inquiétantes comme celle d'ouverture, ou une d'explosion n'arrivent pas à faire poindre un chouia d'adrénaline. Pourquoi? C'est multi causes. Je pense que la manière de filmer froide et chirurgicale, nous repousse. Et que le scénario ne veut pas qu'on soit embarqué par l'histoire ou en empathie avec les victimes. Il veut juste victimiser le tueur, et focalise tout sur la star du film.Les décors, les lumières, les costumes sont austères. Alors oui on est à la veille des années quatre vingts, mais tout n’était pas vert bouteille, marron et couleurs glauques. Puis parfois il faisait soleil parait-il. Cette impression de grisaille est tout le temps présente. Sans bien savoir pourquoi? Est-ce la manière dont le gendarme voit sa vie? Je ne sais pas, mais ce n'est pas agréable à regarder.Ajouter à cela, tout ce qui est fait autour du personnage central. Tous ces choix plus étranges les uns que les autres. De cet homme, on ne sait pas grand chose. Alors le film qui veut faire le portrait d'un homme plus victime des circonstances que coupable. Il nous invente des scènes d'auto mutilations, pour se punir ou s'endurcir, la question n'est pas tranchée. Mais ça accentue un coté plus mystique qu'autre chose.Il est intéressant de savoir que le réalisateur souligne dans certaines interview, comment il a voulu utilisé la déception de son acteur pour exprimer la colère de son personnage. A aucun moment que ce soit le «key keeper» de ce blog, ou moi n'avons perçu ce personnage comme en colère. Est-ce le jeu de l'acteur, ou le scénario qui s'il nous propose des explications à la colère ne les exploite jamais? Probablement un peu des deux, mais en aucun cas, ce film arrive à exprimer ce qu'y voit son réalisateur.Ce gendarme, était du genre premier de la classe, pendant son service. Ici ils inventent des moments de laisser aller complet. Ou il fait des crasses à la police (oui car on est en pleine guerre gendarmerie-police nationale), ou il sèche son travail comme un mauvais élève un cours. Histoire de souligner, une fluidité dans son humeur probablement. Tout cela rend incohérent la confiance que sa hiérarchie met en lui. C'est mal fait. Tout comme les moments de rigidité, lorsqu'il parle à Sophie (sa femme, très séduisante, de ménage). C'est tellement stéréotypé et rigide que jamais on n'y adhère. Ça ne forme aucunement un tableau crédible. Pire même, ça décrédibilise l'histoire d'amour inventée pour le rendre plus humain. De plus elle se termine , par une phrase ubuesque jetée en pâture au spectateur juste avant la générique.
Au royaume des choses difficiles à comprendre, il y a le prénom du gendarme. Ils reprennent un fais divers, ils reprennent une phrase de ses lettres pour en faire le titre, il s'inspire d'un livre écrit par un journaliste.... et tadammmmm ils changent son prénom.Puis je sais que Guillaume Cannet a le monopole sur tous les films tournés vers Rambouillet. Mais ce gendarme qui avait moins de 25ans et joué par un homme de 41. Du coup on a un peu de mal à imaginer qu'à cet age là, personne ne l'ai trouvé un peu bizarre. Il a été nommé aux césars pour ce rôle, et c'est source de grandes conversations à la maison. Si le gardien des clés de ce blog trouve qu'il joue mal dans ce film, moi je dirai juste que ce n'est pas son meilleur rôle. Mais le scénario n'arrive pas à se positionner sur qui il est. Donc c'est difficile de créer un personnage. Il passe le film les yeux mi-clos, et un air atone. Moralité tout le monde n'est pas casey affleck, capable de jouer des personnes monolithiques.J'en étais à peu près là, dans ma réflexion, quand je me suis dit qu'il fallait que je retrouve cette émission, et merci youtube !!!et là que d'occasions manquées, et que de questions sur les choix de réalisation. Ce gendarme aimait la foret, et le film essaie de créer un point onirisme qui n'aboutit qu'à rendre ce personnage improbable. Dans la même veine , le gendarme qui inspira l'histoire, arriva à s'échapper lors d'une course poursuite au bord d'un cours d'eau et dans une foret. Mais ça devait être trop cartésien, et pour nous raconter ce passage, comme dans les films de cow boys, ils nous immerge notre personnage sur les bords d'un petit lac, pendant l'hiver, pendant plusieurs heures dans l'eau gelée, et pour respirer.... un roseau. Mais bien sure, il y a des roseaux creux partout... et comme il est quand même très fort, il s'en sort... il éternue juste un peu le lendemain. Ce genre de décisions, avec un pied dans le récit de ce tueur, et l' autre dans une vision stylisé et déconnecté de toute logique, est récurent et laisse le spectateur dans un grand écart très inconfortable.
Je terminerai en vous racontant que ce fait divers regroupait: une guerre des polices, un policier, franc tireur, bougon, avec un look à la Maigret; un journaliste hyper impliqué, auquel le tueur s’intéressait beaucoup, un gendarme tueur qui a tué plusieurs jeunes filles et se préparait à tuer ses supérieurs, une intuition qui aurait pu éviter des morts, ou encore des ordres qui ne sont pas suivis au plus haut niveau, une absence de procés... autant d'occasions de faire un film palpitant, autant d'occasions loupées