Comme le laisse deviner ces premières phrases, le scénario décide de ne pas jouer la carte du suspens. Et il y arrive bien. C'est tout sauf palpitant. La caméra suit un gendarme, oui car c'est lui le coupable. Alors soit,c'est un choix comme un autre. Mais ce film est ronronnant, voire ronflant. Les plans larges se succèdent mollement, même les scènes les plus inquiétantes comme celle d'ouverture, ou une d'explosion n'arrivent pas à faire poindre un chouia d'adrénaline. Pourquoi? C'est multi causes. Je pense que la manière de filmer froide et chirurgicale, nous repousse. Et que le scénario ne veut pas qu'on soit embarqué par l'histoire ou en empathie avec les victimes. Il veut juste victimiser le tueur, et focalise tout sur la star du film.Les décors, les lumières, les costumes sont austères. Alors oui on est à la veille des années quatre vingts, mais tout n’était pas vert bouteille, marron et couleurs glauques. Puis parfois il faisait soleil parait-il. Cette impression de grisaille est tout le temps présente. Sans bien savoir pourquoi? Est-ce la manière dont le gendarme voit sa vie? Je ne sais pas, mais ce n'est pas agréable à regarder.
Au royaume des choses difficiles à comprendre, il y a le prénom du gendarme. Ils reprennent un fais divers, ils reprennent une phrase de ses lettres pour en faire le titre, il s'inspire d'un livre écrit par un journaliste.... et tadammmmm ils changent son prénom.Puis je sais que Guillaume Cannet a le monopole sur tous les films tournés vers Rambouillet. Mais ce gendarme qui avait moins de 25ans et joué par un homme de 41. Du coup on a un peu de mal à imaginer qu'à cet age là, personne ne l'ai trouvé un peu bizarre. Il a été nommé aux césars pour ce rôle, et c'est source de grandes conversations à la maison. Si le gardien des clés de ce blog trouve qu'il joue mal dans ce film, moi je dirai juste que ce n'est pas son meilleur rôle. Mais le scénario n'arrive pas à se positionner sur qui il est. Donc c'est difficile de créer un personnage. Il passe le film les yeux mi-clos, et un air atone. Moralité tout le monde n'est pas casey affleck, capable de jouer des personnes monolithiques.J'en étais à peu près là, dans ma réflexion, quand je me suis dit qu'il fallait que je retrouve cette émission, et merci youtube !!!
Je terminerai en vous racontant que ce fait divers regroupait: une guerre des polices, un policier, franc tireur, bougon, avec un look à la Maigret; un journaliste hyper impliqué, auquel le tueur s’intéressait beaucoup, un gendarme tueur qui a tué plusieurs jeunes filles et se préparait à tuer ses supérieurs, une intuition qui aurait pu éviter des morts, ou encore des ordres qui ne sont pas suivis au plus haut niveau, une absence de procés... autant d'occasions de faire un film palpitant, autant d'occasions loupées