[Critique] « The Passenger » – Jaume Collet-Serra

Par Victorvandekadsye @BrouillonsCine

Après Liam Neeson amnésique, Liam Neeson traqué et Liam Neeson dans un avion, Jaume Collet-Serra nous propose Liam Neeson dans un train pour The Passenger, hybride étrange entre thriller hitchcockien paresseux et série B décomplexé à la Jerry Bruckheimer.

Liam Neeson, à l'instar de vedettes comme Keanu Reeves ou dans une autre mesure Steven Seagal, est devenu un genre de films à lui tout seul. Si on excepte son escapade chez Martin Scorsese dans Silence l'an dernier, difficile de voir autre chose dans sa carrière actuelle qu'une succession de séries B où l'acteur distribue son lot de mandales à des méchants voulant tuer sa famille. Pour ce cru 2018, le Liam Neeson Movie nous propose d'embarquer dans un train où son héros plongera petit à petit dans une conspiration cauchemardesque.

Lorsque Collet-Serra filme un monsieur tout-le-monde pris au piège, cela démarre comme un exercice-de-style contemporain en pleine inspiration des classiques d'Alfred Hitchcock. Par une utilisation des effets numériques (piquant parfois des yeux, il faut le dire), le metteur-en-scène prend un malin plaisir à explorer chaque recoin de son lieu pour mettre constamment à l'épreuve son acteur fétiche. Cependant, cette complicité a du mal à être partagée avec le spectateur tout le long, devinant facilement ce qu'il va se passer.

SAUF QUE...

D'un thriller extrêmement classique en somme, le film déraille dans sa dernière partie à une série B complètement dingue, entre baston à coup de guitares, effets numériques cheaps et sur-accélération du train à en rappeler Speed. A ce stade, The Passenger révèle ce qu'il aurait dû être tout le long : Là où on a compris que Collet-Serra veut constamment se prendre au sérieux, il serait peut-être mieux de voir le réalisateur signer un véritable actioner décomplexé où il pourrait user de son don à utiliser des lieux au service d'un pur divertissement régressif comme au temps de La Maison de Cire en 2005.

En conclusion, si vous êtes un fan absolu du Liam Neeson-movie, vous trouverez votre bonheur au sein de ce petit film en pilotage automatique mais qui se bonifie au terminus.

Vous pouvez aussi voir la critique du copain Alexandre Dupret sur son site Good Taste Police, disponible ici :

Trop prévisible dans son intrigue, The Passenger surprend par son déroulement format parc d'attractions. Une sorte de " série B world tour ", dans lequel Jaume Coller-Serra revisite une poignée de sous-genres du cinéma d'action pour le plus grand bonheur des spectateurs nostalgiques des années 90. Victor Van De Kadsye