Je vais me la faire courte pour cette introduction. Du moins, je vais essayer car pas mal de séries nous attend aujourd’hui. Mais juste avant, je vais vous parler de deux séries : Confess et Superstore.
La première est l’adaptation d’un roman de Colleen Hoover que je n’ai pas encore lu. A la base, me semble-t-il c’est une mini série donc à priori pas de saison deux. Et, c’est d’ailleurs son format qui gène oscillant entre longueurs ou au contraire dénouements faciles. Elle vaut surtout le détour pour l’alchimie entre le duo principal. On retiendra aussi le principe de confession restitué en œuvre d’art. Original et magnifique !
La deuxième peut séduire de par son court format ( 22 minutes chaque épisode) et par sa galerie de personnages bien frappée et pour le moins, attachante. Ceci dit, c’est trop comique pour moi trop excessif. Un brin théâtrale aussi. A regarder avec modération, je conseille !
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J’ai retrouvé avec plaisir Younger ( saison 3 et 4 ) même si ces deux saisons étaient en dessous des précédentes. Pour la simple et bonne raison que ça tourne en rond. Les intrigues cédant à la facilité pour le coup même si le secret de Liza a été mis à mal dernièrement. Ce qui de toute façon était assez logique. Un épisode provoquant une mini secousse dans l’univers d’une héroïne qui ces derniers temps avait tendance à se reposer sur ses lauriers.
Un rebondissement donc qui était la bienvenue sauf que c’est trop vite oublié et pardonné même si la réaction du découvreur était à mon sens un poil exagéré. D’autre part, on ne nous a pas épargné le traditionnel et éculé triangle amoureux. Il en ressort que Liza ne sait pas ce qu’elle veut. Et, il faudrait peut-être que le monde arrête de tourner autour de sa petite personne. Comme sa colloque Maggie dont les péripéties notamment amoureuses sont un vrai régal pour les zygomatiques.
Josh qui malgré un final hyper décevant a montré qu’il savait lui ce qu’il voulait. Et, que l’âge n’était pas souvent synonyme de maturité. A la meilleure amie de Kelsey, c’était bon de la voir vulnérable pour changer. Et pour finir, un immense big up à Diana qui est devenue au fil du temps mon personnage préféré. Enfin, deux saisons qui lui rendent justice. A sa force en tant que femme et éditrice. Je l’ai trouvé touchante, courageuse, classe, comique. Bref, c’était elle la vraie star.
Le mari de la ministre
Porté par deux pointures de la télévision anglaise – respectivement David Tennant et Emily Watson – cette mini série nous entraîne dans l’envers du décor de la politique britannique. Mais, presque uniquement à travers le prisme du très tendance couple Freya et Aiden Hoynes.
Deux figures politiques au sein d’un même couple, n’est-ce pas trop ? Ou est-ce encore l’inégalité homme/femme qui passe, frappe et fait des dégâts ? Ils semblent pourtant tous deux irréprochables voir amoureux. Ce qui étonne et détonne dans un univers où les faux semblants et les coups bas sévissent insidieusement. Tout va bien jusqu’à ce que Mr perd son travail évidemment.
Illustration parfaite de la tradition ancrée dans les esprits et qui persiste. Voulant que ce soit l’homme qui ait le pouvoir. Lui subvenant aux besoins du foyer tandis que madame s’occupe d’élever la relève, de préparer de bons repas et d’être en plus l’épouse parfaite. Le faire-valoir. A quand, volera-t-elle de ses propres ailes ? Osera-t-elle au risque de tout perdre ? Et si, elle devenait un exemple pour l’Angleterre toute entière ? Pour les femmes comme elle.
Le mari de la ministre est un huis clos tantôt machiavélique tantôt cruel dans un face à face haletant montrant les femmes et les hommes d’y hier, de maintenant et de demain. Et si rien ne change, quel modèle demain pour nos enfants ?
Sense 8
On a annoncé l’annulation de la série après seulement deux saisons. Faute paraît-il à un budget trop conséquent et pas assez d’abonnés Netfix. La loi de séries, oui !
Tout ça pour dire que cette annonce aurait du me chagriner plus que de raison. Mais, en fait non. Une saison 2 en demi teinte pour moi. Trop inégale ; trop dans la forme que dans le fond. Est-ce parce qu’il y a trop d’attentes et un épisode spécial Noël que j’ai raté ?
Je me souviens de la saison 1, de la claque. Une saison maitrisée, innovatrice dans son propos et profondément touchante de par les messages de tolérance, de diversité qu’elle véhiculait. Grâce aussi à un casting quasi inconnu venu des quatre coins du monde ou presque. Un charismatique chœur d’acteurs et d’actrices qui nous avaient laissé sur notre faim. Dans l’attente, dans l’espérance d’une nouvelle saison aussi bonne que la précédente.
Non, impossible il semblerait. Perdue dans ses révélations qui ne font pas mouche, la nouvelle saison s’enchaine sans que ce soit forcément crédible ni bien traité. Sans parler d’un final peu soigné signe peut-être avant coureur que le show était déjà au courant d’une possible annulation.Reste l’impression des scènes coupées au montage. En deux plans à peine, on passe d’un pays à un autre à une extraction. Pas marquant comme final. Il manquait le traditionnel cliffhanger. Davantage de tension et d’émotion lors des retrouvailles, des rencontres. Trop zappé, trop congédié. Encore une fois, peut-être que la menace de l’annulation planait déjà.
L’autre erreur à mon sens c’est d’avoir presque tout centré sur Will et Riley. Ce qui était normal au début mais qui a eu le don de délaisser tous les autres. Traitement inégal aussi dans les storylines. Par exemple, Lito – qui est mon personnage préféré au demeurant – hérite toujours d’intrigues mineures mise à part cette fabuleuse scène au Brésil. Idem pour Kara reléguée à un rôle secondaire de la traditionnelle épouse indienne. Partagée entre son devoir et son amour de plus en plus persistant pour Wolfgang.
Peut-être aussi que la série est un peu embrouillée voir perdue dans les messages qu’elle voulait faire passer. C’est nécessaire j’en conviens mais le récit demandait aussi d’autres enjeux. La suprématie d’une espèce sur une autre. Ça méritait plus de développement ; et non pas, quelques allusions et noms scientifiques barbares l’air de rien au détour d’une conversation.
C’est l’émotion qui avait plu lors de la première saison. Plus ce soupçon de fantastique. Or, dans la saison deux, c’est ce qui occulte tout. A tord et à travers. La trame perdant ainsi en cohérence et en intérêt.
Tunnel ( saison 2)
Je m’étais pas rendue compte à quel point Barathéon et Fleur Delacour m’avaient manqué. C’était pile le bon moment de les retrouver. Et, que dire du caméo du terroriste de la vérité ? Ah, mon cher Crowell !
J’ai eu aussi une autre révélation. Olivier, le chef d’Elise, je l’écoute parler et je me dis que je connais cette voix. Quitte à perdre quelques scènes, je ferme les yeux car j’ai le nom de l’acteur sur le bout des lèvres. Et, j’y arrive : Thibault de Montalembert est le doubleur régulier de Hugh Grant. Tadam ! Et, je suis toute fière de moi.
Parenthèse à part, cette saison deux a su se renouveler tout en s’ancrant dans la l’actualité. La question de l’intégration, de l’identité n’a jamais été aussi fondamentale. Le rythme aussi se démarque comparé à une première saison qui était lente et introductive. Celle-ci laisse place à de l’action, du suspens et quelques sueurs froides. Mais pas que ! L’évolution des personnages notamment d’Élise était pertinente et dans le vent pour ne pas dire plus. Intéressant pour une protagoniste qui au départ était trop dans la caricature. Et, qui a su donner un virage éloquent à son histoire.
Quant à l’autre côté de la Manche, que dire de l’humour anglais toujours juste toujours dans le ton. Un Stephen Dillane dont le personnage est habité par les stigmates laissés par le terroriste de la vérité. Le combat n’est pas terminé mais le père, le flic et le mari sont tenaces. Pas toujours dans le bon ordre mais il s’accroche. Et nous, avec.
Le show pose aussi la question de l’information, de son traitement dans notre société. La façon dont elle est divulguée et utilisée. Ce besoin aussi de voyeurisme, d’être aux premières loges et d’en tirer profit comme cette terrible scène sur le pont. Le manque de recul et de prudence sur les réseaux sociaux pour s’en mordre les doigts par la suite. Encore, cette idée de la responsabilité collective mettant de plus en plus en péril nos modes de vie et notre sécurité à tous. A n’en pas douter, marquant !
Inconnue au bataillon avant que France 2 ne se décide à la diffuser. Au fait, mille merci ! Parfois, les erreurs d’affichage du programme télé ont du bon. Genre mettre un titre incomplet plus une image de film du jeune Spivet qui n’a rien à voir avec le sujet. De quoi attirer l’œil aiguisé de Emmène moi au cinéma. Qui lit le synopsis correct lui et qui se dit : » Pourquoi pas ? » . Sauf que c’était pas précisé que c’était une série ; et, j’ai presque failli raté la suite la semaine suivante. Ah, les programmes télé et leur précision !
Quatre épisodes dans la poche, on se lance un soir de la semaine en famille. On avait envie de quelque chose de dépaysant, de comique et de joie communicative. Rien de mieux pour ça que l’humour british moi je dis ! Une famille dans les années 30 qui subit la crise après le décès du père de famille. Un peu sur un coup de tête, la mère et ses quatre enfants s’en vont sur l’île grecque de Corfou. Des rêves plein la tête mais les poches un peu maigres. La débrouillardise, la fainéantise et l’amour feront le reste.
Sauf que les ados ont un poil dans la main. L’un aspire à être écrivain ; l’autre ne décroche pas de sa main le fusil de chasse du paternel. Quant à la jeune fille, elle n’aspire qu’à trouver un mari. Et, le petit dernier de la famille trouve en ce nouveau lieu un laboratoire à ciel ouvert. Oui, vous avez peut-être reconnu Gerard Durrel. Brillant zoologiste et naturaliste qui a crée en autre chose la fondation Durrel. D’ailleurs, l’acteur anglais Henry Carvill y est engagé notamment dans la protection des chauve-souris. Parenthèse à part, la série s’appuie sur les mémoires du célèbre homme : Trilogie à Corfou qu’il me tarde de découvrir.
C’est drôle, c’est frais mais toujours avec intelligence. Les situations, les personnages. Loufoques, agaçants mais surtout attachants. La mère de famille pour commencer. Elle veut un nouveau départ pour elle et les siens. Et, dieu sait qu’ils en ont besoin. Des ado refusant de participer aux taches ménagères ; et, de s’assumer. L’âge adulte un cap difficile à passer d’autant plus de l’autre côté de la méditerranée. Sans parler de la collection d’animaux du cadet causant du désordre et des tracas dans la maisonnée.
Mais, c’est sans compter la générosité des grecs. Et parfois, même de la Suède. Des paysages à couper le souffle. Une maison certes à retaper mais certainement le paradis sur terre. De l’entraide, des soupirs exagérés, des rires et des larmes. De la colère aussi parfois. Des quiproquos sans nul doute. De l’amour dans l’air. C’est que ça prend du temps de se sentir à l’aise chez soi. Mais une fois qu’on y est, on n’a plus besoin de regarder en arrière. A consommer sans modération pour le coup !