Ce qui charme d'emblée chez le cinéaste Antony Cordier ( Douches froides, Happy Few), c'est son imprévisible minutie créatrice qui nous embarque dans son univers follement rocambolesque avec une douceur infinie.
Dans Gaspard va au mariage, le cinéaste s'intéresse au délicat passage à l'âge adulte, aux difficultés de sortir de l'enfance et du cocon familial, de s'aventurer à la rencontre et de voir son univers possiblement voler en éclats. Un sujet familier traité ici avec une grâce toute poétique teintée d'une fantaisie douce et décalée.
Dans cette comédie aux airs de conte initiatique, les histoires se croisent et se décroisent : il y a certes Gaspard (Félix Moati), rêveur contrarié, génial inventeur du bouchon parachute ou de la planche à pain pour mangeoire à oiseaux, parti vivre d'autres aventures loin des siens ; Virgil (Guillaume Gouix), l'aîné responsable et pragmatique qui tente de maintenir à flot un zoo en pleine dérive ; Coline, la benjamine flanquée d'une peau d'ours qui idéalise Gaspard et semble ne pas vouloir grandir ; Max (Johan Heldenbergh), patriarche haut en couleur et futur marié volage qui panse ses blessures en plongeant au milieu de poissons-docteurs ; et Laura (Laëtitia Dosch), jeune femme un brin aventurière qui vient à son insu perturber l'équilibre particulier de cette cette famille marginale éprise de liberté.
Insolite, singulier et parfois déroutant, Gaspard va au mariage séduit par son atmosphère réaliste et féerique, sa mise en scène poétique et aérienne, son casting en tout point parfait, son écriture originale et inspirée.
Voilà un film d'une belle inventivité aussi réjouissant que rafraîchissant !
Sortie le 31 janvier 2018.Mettre un commentaire