Three Billboards : Les Panneaux de la vengeance : Quand la colère motive la recherche de la vérité
Cela fait des mois qu'Angela Hayes a été retrouvée morte, violée et brûlée; mais la police n'a toujours pas trouvé le coupable.
Mildred Hayes, sa mère décide alors de louer les panneaux publicitaires à l'entrée de la ville pour provoquer la police et faire parler de l'affaire.
Elle va entrer en conflit avec la police mais aussi certains habitants qui soutiennent le shérif.
Mais elle ne se laissera pas abattre et continuera la lutte pour retrouver le meurtrier de sa fille.
Le combat d'une mère pour trouver la vérité et faire son deuil.
Ce n'est pas tant les panneaux de la vengeance, pas vraiment, mais plutôt de la rage et de la colère pour stimuler et faire bouger les choses.
Dans cette histoire, ce n'est pas contre la police que Mildred Hayes loue ces panneaux, mais pour faire avancer l'enquête qui piétine.
Se faire pointer du doigt pour son inefficacité n'est pas au gout de la police.
La ville est entre de bonnes mains avec le shérif qui est fatigué car dans une impasse de sa vie et le petit roquet qui a un bon fond, même s'il est raciste, misogyne et qu'il préfère la violence à la recherche intelligente.
Ce ne sont pas de mauvaises personnes, mais parfois, la chance n'est pas de leur côté.
Et c'est souvent ce qui permet d'arrêter les criminels qui passent au travers des mailles du filet.
Mildred est en deuil, en colère, elle veut des réponses. Elle se sent coupable aussi car ses rapports avec sa fille n'étaient pas des plus cordiaux.
Mais elle l'aime et veut lui rendre justice.
Et face au fait que la police agit plus pour les autres, voir, fait de sacrées bourdes; elle décide de franchir le cap et n'ayant presque plus rien à perdre, tente le tout pour le tout.
Plus on parle d'une affaire, plus on a de chance qu'elle soit résolue.
Et c'est dans cette optique qu'elle prend d'assaut les panneaux publicitaires et le journal télévisé.
C'est une Amérique souffrante et marquée par le cynisme de son état qui est résumé ici.
Gangrenée par la violence, les préjugés et le racisme, c'est difficile de se faire entendre.
C'est également la rage d'une mère qui sert de message. La rage de vouloir trouver des réponses, la rage de vouvoir rendre la justice et d'essayer, même si l'ont sait que ça ne change rien, de faire bouger les choses.
Le scénario n'est pas très riche, mais l'histoire est prenante et touchante. Mais ce qui donne beaucoup de rythme et fait avancer le film c'est l'humour.
Oui, bien que l'histoire est triste et pénible en son sens premier; un humour grinçant, sarcastique permet d’alléger et de digérer plus facilement les événements.
La réalisation de Martin McDonagh (Bons baisers de Bruges, Sept psychopathes) est fluide et intéressante. Par delà les préjugés, il met en avant toute la verve et la force de son actrice principale et lui offre un rôle marquant.
La musique est signée Carter Burwell (Ladykillers, Twilight, No Country for Old Men...). Belle, hypnotique par moment, elle rend hommage aux moments de lutte, de tendresse et de souffrance.
(On reconnaît facilement sa touche au piano !)
Côté casting
Frances McDormand (Fargo, Burn After Reading, Transformers 3 : La Face cachée de la Lune...) est Mildred Hayes. En colère parce qu'après des mois de souffrances, l'assassin de sa fille n'a toujours pas été arrêté, elle décide de prendre les choses en main. Elle déverse sa colère pour la rendre utile à son affaire. Elle secoue le monde qui l'entoure pour avancer et chercher un peu de lumière dans sa colère.
McDormand est exceptionnelle dans ce rôle. Forte, elle en impose face aux machos, aux critiques et à tous ceux qui rêvent de la voir se taire. Sensible, elle essaie de faire face a ses démons, à ses décisions pour avancer. Oscar à la clé ?
Woody Harrelson (Tueurs nés, Bienvenue à Zombieland, Hunger Games...) est le shérif Bill Willoughby. Déconcerté et touché par la souffrance de cette femme, il fait de son mieux avec ce qu'il a. C'est un homme bon et qui aime son travail. Il est du côté de Mildred. Et même s'il n'est pas content de ce qu'elle a fait, il la comprend.
Harrelson est fantastique dans le rôle de ce shérif qui ne sait plus quoi faire. Il est devant une situation qui ne peut avancer par manque de preuve mais il souhaite plus que tout aider cette femme à aller de l'avant. Touchant, intelligent, son personnage est très intéressant et ambivalent.
Sam Rockwell (Moon, La Ligne Verte, Charlie et ses drôles de dames...) est l'officier Jason Dixon. Imbécile, aimant la violence, raciste et homophobe, il aime tout de fois beaucoup son travail. Les panneaux vont le mettre dans une rage folle qu'il aura du mal à gérer. Seul son mentor, le shérif, arrive à la canaliser et lui faire prendre conscience de ses capacités.
Rockwell est exceptionnel ici. On le déteste et on l'aime bien parce qu'au final, ce n'est pas complètement de sa faute s'il agit comme ça. Il en devient même sympathique. Une très belle interprétation d'un américain lambda qui rêve de plus malgré des barrières telles que le manque de culture et les voies sans issues de la vie.
Au total, on a un film touchant sur la rage d'une femme à faire valoir une justice qui lui fait défaut.
Elle se sert de ce qui est à sa portée pour se faire entendre quitte à braver les limites de la bienséance et des bien-pensants.
Les interprètes sont exceptionnels !
A vos tickets !
Bande annonce
Cela fait des mois qu'Angela Hayes a été retrouvée morte, violée et brûlée; mais la police n'a toujours pas trouvé le coupable.
Mildred Hayes, sa mère décide alors de louer les panneaux publicitaires à l'entrée de la ville pour provoquer la police et faire parler de l'affaire.
Elle va entrer en conflit avec la police mais aussi certains habitants qui soutiennent le shérif.
Mais elle ne se laissera pas abattre et continuera la lutte pour retrouver le meurtrier de sa fille.
Le combat d'une mère pour trouver la vérité et faire son deuil.
Ce n'est pas tant les panneaux de la vengeance, pas vraiment, mais plutôt de la rage et de la colère pour stimuler et faire bouger les choses.
Dans cette histoire, ce n'est pas contre la police que Mildred Hayes loue ces panneaux, mais pour faire avancer l'enquête qui piétine.
Se faire pointer du doigt pour son inefficacité n'est pas au gout de la police.
La ville est entre de bonnes mains avec le shérif qui est fatigué car dans une impasse de sa vie et le petit roquet qui a un bon fond, même s'il est raciste, misogyne et qu'il préfère la violence à la recherche intelligente.
Ce ne sont pas de mauvaises personnes, mais parfois, la chance n'est pas de leur côté.
Et c'est souvent ce qui permet d'arrêter les criminels qui passent au travers des mailles du filet.
Mildred est en deuil, en colère, elle veut des réponses. Elle se sent coupable aussi car ses rapports avec sa fille n'étaient pas des plus cordiaux.
Mais elle l'aime et veut lui rendre justice.
Et face au fait que la police agit plus pour les autres, voir, fait de sacrées bourdes; elle décide de franchir le cap et n'ayant presque plus rien à perdre, tente le tout pour le tout.
Plus on parle d'une affaire, plus on a de chance qu'elle soit résolue.
Et c'est dans cette optique qu'elle prend d'assaut les panneaux publicitaires et le journal télévisé.
C'est une Amérique souffrante et marquée par le cynisme de son état qui est résumé ici.
Gangrenée par la violence, les préjugés et le racisme, c'est difficile de se faire entendre.
C'est également la rage d'une mère qui sert de message. La rage de vouloir trouver des réponses, la rage de vouvoir rendre la justice et d'essayer, même si l'ont sait que ça ne change rien, de faire bouger les choses.
Le scénario n'est pas très riche, mais l'histoire est prenante et touchante. Mais ce qui donne beaucoup de rythme et fait avancer le film c'est l'humour.
Oui, bien que l'histoire est triste et pénible en son sens premier; un humour grinçant, sarcastique permet d’alléger et de digérer plus facilement les événements.
La réalisation de Martin McDonagh (Bons baisers de Bruges, Sept psychopathes) est fluide et intéressante. Par delà les préjugés, il met en avant toute la verve et la force de son actrice principale et lui offre un rôle marquant.
La musique est signée Carter Burwell (Ladykillers, Twilight, No Country for Old Men...). Belle, hypnotique par moment, elle rend hommage aux moments de lutte, de tendresse et de souffrance.
(On reconnaît facilement sa touche au piano !)
Côté casting
Frances McDormand (Fargo, Burn After Reading, Transformers 3 : La Face cachée de la Lune...) est Mildred Hayes. En colère parce qu'après des mois de souffrances, l'assassin de sa fille n'a toujours pas été arrêté, elle décide de prendre les choses en main. Elle déverse sa colère pour la rendre utile à son affaire. Elle secoue le monde qui l'entoure pour avancer et chercher un peu de lumière dans sa colère.
McDormand est exceptionnelle dans ce rôle. Forte, elle en impose face aux machos, aux critiques et à tous ceux qui rêvent de la voir se taire. Sensible, elle essaie de faire face a ses démons, à ses décisions pour avancer. Oscar à la clé ?
Woody Harrelson (Tueurs nés, Bienvenue à Zombieland, Hunger Games...) est le shérif Bill Willoughby. Déconcerté et touché par la souffrance de cette femme, il fait de son mieux avec ce qu'il a. C'est un homme bon et qui aime son travail. Il est du côté de Mildred. Et même s'il n'est pas content de ce qu'elle a fait, il la comprend.
Harrelson est fantastique dans le rôle de ce shérif qui ne sait plus quoi faire. Il est devant une situation qui ne peut avancer par manque de preuve mais il souhaite plus que tout aider cette femme à aller de l'avant. Touchant, intelligent, son personnage est très intéressant et ambivalent.
Sam Rockwell (Moon, La Ligne Verte, Charlie et ses drôles de dames...) est l'officier Jason Dixon. Imbécile, aimant la violence, raciste et homophobe, il aime tout de fois beaucoup son travail. Les panneaux vont le mettre dans une rage folle qu'il aura du mal à gérer. Seul son mentor, le shérif, arrive à la canaliser et lui faire prendre conscience de ses capacités.
Rockwell est exceptionnel ici. On le déteste et on l'aime bien parce qu'au final, ce n'est pas complètement de sa faute s'il agit comme ça. Il en devient même sympathique. Une très belle interprétation d'un américain lambda qui rêve de plus malgré des barrières telles que le manque de culture et les voies sans issues de la vie.
Au total, on a un film touchant sur la rage d'une femme à faire valoir une justice qui lui fait défaut.
Elle se sert de ce qui est à sa portée pour se faire entendre quitte à braver les limites de la bienséance et des bien-pensants.
Les interprètes sont exceptionnels !
A vos tickets !
Bande annonce