Cette année, on n’a toujours pas le temps d’entrer dans le détail de chaque film. On continue donc à passer rapidement en revue ceux qui ne méritent donc pas forcément une critique approfondie. C’est le cas de Stronger, Cro Man, Downsizing, et Pitch Perfect 3.
Stronger : i want an Oscar !
Si on connait le réalisateur David Gordon Green pour ses comédies graveleuses de type Délire Express ou Votre Majesté, il faut reconnaitre que depuis Prince of Texas il a cherché à montrer une facette plus auteurisante. Le voilà donc maintenant naturellement à la recherche d’un oscar. Et avec Stronger il va chercher à cocher toutes les cases : une histoire vraie, un handicapé qui va devoir faire face à sa nouvelle situation, un peu de pariotisme, portrait de la classe moyenne, des violons, une performance d’acteur et un caméra qui crie vérité. Mais trop, c’est trop et cela ne sent cela ne respire plus du tout le sincérité.
Pourtant il y a de bonnes choses dans l’histoire de cet homme amputé des 2 jambes suite aux attentats de Boston dont la famille étouffante veut faire un héros et dont la copine se demande si elle n’est pas là par dépit. Mais tout crie tellement « je veux un oscar » que finalement ça ne prend pas (et les différentes cérémonies de remise de prix ne semble d’ailleurs même pas s’y intéresser). Reste alors un élément qui redresse la barre, la performance de Jake Gyllenhaal. L’acteur se montre encore une fois excellent, toujours juste et pour ce rôle, incroyablement touchant !
The Cloverfield Paradox : quand le marketing innove plus que le film
Au dernier Super Bowl, Netflix a fait forte impression en lançant directement après le match la disponibilité de the Cloverfield Paradox, 3e film se déroulant dans l’univers Cloverfield inauguré par JJ Abrams et Matt Reeves en 2008. Grosse surprise puisqu’aucune communication n’a été faite avant, si bien qu’il est devenu l’un des sujets les plus discutés de la nuit et du lendemain. Une stratégie marketing du secret bien entretenue depuis les débuts de la saga qui semble à chaque fois porter ses fruits et se révèle finalement plus audacieuse que le film.
Car si le premier Cloverfield est l’un des meilleurs found footage des années 2000 et 10 Cloverfield Lane un bon petit huis-clos, ce nouveau film est par contre assez décevant face au budget en hausse et à la troupe d’acteurs mobilisés. Cette fois l’action se situe sur une station spatiale testant un accélérateur de particules. Mais évidemment, l’expérience tourne mal et il commence à se passer pas mal de fais étranges à bord. Cependant, le film prend pas de parti ni de ton, mêlant un peu de catastrophe, d’horreur et de SF de manière assez légère avec des personnages sans relief. Ici, tout est clean et soft, n’essayant même pas d’apporter un peu de surprise.
Mais son plus gros défaut reste son rapprochement artificiel avec l’univers Cloverfield, complètement forcé avec des scènes qui cassent toujours le rythme et la dramaturgie du personnage principal. Il n’en résulte donc qu’une petite série qui se suit simplement en n’en attendant pas grand chose. Mais cela ne nous empêche pas d’être curieux pour la stratégie marketing qui sera adoptée pour le 4e film apparemment déjà tourné.
Cro Man : Match préhistorique nul
13 ans après le très fun Mystère du Lapin-Garou, le créateur de Wallace & Gromit est enfin de retour ! Et pour l’occasion il plonge en pleine préhistoire pour faire jouer des hommes de cro-magnon au football. Les premières images avec un tyranosaure et un tricératops qui se battent rendent directement hommage au grand Ray Harryhausen, mais pour la suite, les amateurs de cinéma vont s’ennuyer ferme. Car Cro Man va aller sur le terrain très convenu de l’entrainement d’une équipe à laquelle personne ne croit et qui va évidemment gagner alors que le méchant d’en face sera humilier. Une moins de 90 minutes d’animation artisanale charmante mais datée, l’affaire sera réglée dans une indifférence générale tant tout est prévisible avec des personnages sans développment. C’est clair, en 13 ans, la folie de Chicken Run semble complètement éteinte.
Downsizing : une souris accouche d’un petit Matt Damon
Alexander Payne est un auteur assez subtil et qui s’intéresse toujours à l’humain. Le voir partir sur un petit concept de scièence fiction promettait donc d’étudier les caractères et de critiquer un peu la société. Car dans Downsizing, des scientifiques ont trouvé la solution pour mettre fin à la surpopulation et au problèmes environnementaux : nous réduire à une taille de 12 cm. Comme cette solution permet aussi de revoir à la hausse son niveau de vie, Paul Safranek décide de se lancer dans cette nouvelle aventure. Mais une fois miniaturisé, il découvre que sa femme l’a lâché au dernier moment … et que ce nouveau mode de vie peut réserver quelques surprises.
Le concept est donc carrément génial et permet autant de s’interroger sur notre impact sur la nature que sur notre personnalité et les injustices de notre société. Mais toutes ces problématiques ne restent finalement qu’en surface d’un film qui ne montre pas forcément de but et balade son personnage dans ce nouvel univers miniature sans jamais y croire. Avec une absence totale de rythme rendant les 2h15 de film très longues à dérouler, des acteurs qui font vraiment le service minimum (Matt Damon en tête), un manque criant de drôlerie ou de critique appuyée, c’est surtout l’ennui total qui nous guette après la première demi-heure d’exposition.
Pitch Perfect 3 : c’est la fin
Et de 3 pour les Pitches ! Cette fois les Bellas vivent chacune leur vie qui ne semble pas être un rêve. Heureusement l’occasion se présente pour Becca et ses copines de se réunir pour partir en tournée. Après un second volet qui misait un peu plus sur l’émotion avec un semblant de profondeur, Pitch Perfect 3 prend le contrepied et va revendiquer complètement son côté débile. Avec un scénario complètement mal foutu à base de tournée pour soutenir les troupes de soldats (bonjour le côté patriotique douteux), de paternel truand prêt à faire une prise d’otage, de compétition face à des groupes de musiques, on touche le fond. Mais il faut bien être honnête, on ne va pas voir Pitch Perfect 3 pour le scénario mais juste pour voir une bande de copines qui s’entendent bien chanter quelques tubes à leur façon dans la bonne humeur. Ca reste donc bien le genre de film à voir en groupe de manière distraite sans rien en attendre c’est de ce côté ça marche relativement bien en apportant en plus véritable conclusion à la saga.